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Métro charogne
Fronton
Publié dans El Watan le 23 - 04 - 2011

Evénement éditorial attendu en France avec la parution, fin avril ou début mai, des mémoires de Maurice Papon (1910-2007).
Près de 350 pages où l'auteur «parle très longuement de son procès et de sa condamnation, de Vichy, de la machine administrative mais aussi de l'affaire du métro Charonne et de la guerre d'Algérie», dixit son éditeur. Ce «mais aussi» vaut son pesant d'attention dans la mesure où les crimes attribués à ce sinistre personnage n'ont pas tous connu la même exposition publique. Seuls ont été jugés ceux qui relevaient de la déportation en 1942 de 1600 juifs de Gironde vers le camp d'Auschwitz quand Papon était secrétaire général de la préfecture. Et encore, il a fallu attendre que la France adopte, en 1964, l'imprescriptibilité des crimes contre l'humanité, attendre 1983 pour qu'il soit inculpé, attendre encore 1997 pour que le procès débute, attendre enfin 1998 pour que s'achève le plus long procès de France depuis la 2e Guerre mondiale. Verdict : dix ans de réclusion pour complicité de crimes contre l'humanité et acquittement sur le chef d'inculpation pour complicité d'assassinat.
Que dire alors des crimes de Maurice Papon à l'encontre des Algériens et de ceux, parmi les Français, qui les avaient soutenus ? Pas de procès, puisque le principe universel d'imprescriptibilité des crimes contre l'humanité ne s'applique pas à la guerre d'Algérie du fait d'une loi d'amnistie française.
Le parcours de Papon, qui a échappé à la vague d'épuration après la victoire des Alliés – devenant maire, député, plus tard ministre –, recoupe, en plusieurs points, l'histoire de l'Algérie. 1945 : chef de la sous-direction Algérie au ministère de l'Intérieur. 1949, préfet de Constantine. 1951 : sécrétaire général de la préfecture de police de Paris. Sous son autorité – événement oublié – la police tire le 14 juillet 1953 sur un cortège d'Algériens qui défile séparément et fait sept morts. 1956 : à nouveau préfet de Constantine où il invente le guichet unique de la répression, les CRA, (Centres de renseignement et d'action) qui regroupent les corps de sécurité avec usage de la torture. 1958 : préfet de police de Paris. Il recycle l'idée des CRA avec le Service de coordination des affaires algériennes et les FPA, (Forces de police auxiliaire). Résultats : la répression féroce du 17 octobre 1961 et celle du métro Charonne où neuf jeunes Français de gauche, manifestant contre l'OAS, trouvent la mort.
Qu'attendre donc des mémoires de Papon ? Un méa-culpa post-mortem ? On notera qu'il n'a pas osé publier ce texte de son vivant, au contraire d'un Aussaresses dont le désir de justifier ses crimes s'est fait piéger par son
péché d'orgueil. Il sera intéressant, cependant, que les historiens décryptent ce texte à la lumière des responsabilités individuelles de l'auteur mais, surtout, du fonctionnement d'un système qui a généré de l'horreur industrielle. Ah oui ! Le titre de cet ouvrage : «La Mort dans l'âme». Ou alors l'âme de la mort ?


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