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«Le règlement de la Banque d'Algérie empêche l'accompagnement à l'export»
Ali Bey Nasri. Consultant en exportation
Publié dans El Watan le 23 - 05 - 2011

-Il y a quelques rares exportations algériennes vers les Etats-Unis, mais elles ont du mal à se pérenniser pourquoi ?
Si elles ne sont pas pérennes, c'est surtout parce que le marché américain est très difficile en termes d'accès aux normes d'une manière générale et il se caractérise en plus par une compétitivité très importante. Par ailleurs, pour les importateurs, les agents distributeurs exigent un accompagnement (bureau ou agent d'affaires) et actuellement nous ne pouvons le garantir pour différentes raisons et notamment à cause du règlement 07-01 de la Banque d'Algérie sur les transactions qui rend difficile le transfert de devises en contrepartie d'un service, ce qui entraîne beaucoup de retard. Il faut aussi dire qu'à ce niveau, beaucoup d'entreprises algériennes n'ont pas les capacités pour payer des charges aussi importantes sur les Etats-Unis comme le recours aux services d'un intermédiaire. En revanche, ce pays n'est pas très exigeant en termes de règles d'origine. Il y a une très grande facilitation puisque le taux d'intégration exigé peut être de 35% au niveau national, ce qui constitue un minimum, pour une matière première et un coût de transformation locale. C'est en principe accessible à toutes les entreprises algériennes.
-Le coût des opérations d'exportation vers les USA est prohibitif mais est-ce réellement le seul inconvénient ?
La spécificité du marché américain c'est d'abord les formalités d'enregistrement auprès des autorités américaines qui sont onéreuses. Ça coûte à peu près 2000 dollars, notamment pour se payer les services d'un cabinet d'affaires qui s'occupera de les conduire en votre nom et cela sans être sûr d'avoir un marché au bout. Beaucoup d'entreprises algériennes ne sont pas prêtes à entamer ces procédures parce qu'il n'y a pas une garantie de marché derrière. S'agissant des coûts de transport en comparaison avec des pays d'Afrique par exemple, je peux vous dire que nous avons eu une expérience d'exportation vers les Etats-Unis avec VitaJus et à titre indicatif l'acheminement d'un conteneur de 40 pieds vers Miami nous a coûté 25% moins cher que vers le Sénégal (Dakar). C'est pour vous dire qu'on peut aussi trouver de bon prix à l'export. Certes, par rapport à d'autres pays plus proches, le marché américain se caractérise par le fait qu'il représente des achats à grande échelle, mais les conditions d'entrée sont draconiennes. Globalement, c'est davantage la barrière normative aux Etats-Unis qui pose problème que les coûts de transport.
-Dans ces conditions, les entreprises algériennes ne devraient-elles pas se concentrer sur leurs voisins plus proches d'Afrique ou d'Europe par exemple ?
Je pense que pour certains produits agricoles, le marché américain est plus intéressant. Parce que nous avons de grosses capacités dans ce domaine. Si je prends l'exemple spécifique des dattes, elles sont mieux valorisées que sur le marché européen. Les produits agricoles peuvent trouver des débouchées sur les Etats-Unis une fois les barrières réglementaires dépassées. On peut y placer énormément de produits. L'avantage aussi par rapport au marché européen par ailleurs, c'est qu'il n'y a pas cette contrainte des quotas avec les Etats-Unis. Une fois le marché ouvert, il l'est pour toute l'année sans condition de saisonnalité non plus. Deux aspects dont souffrent justement les entreprises exportatrices algériennes dans le cadre de l'accord d'association avec l'Union européenne et qui ne sont pas négligeables.
-Mais pensez-vous que les producteurs algériens sont en mesure de répondre aux exigences en termes de qualité et de disponibilité des produits ?
Non, je ne le pense pas. Honnêtement. Si nous ne sommes pas en mesure d'aller vers des pays limitrophes et des espaces qui sont plus au moins rapprochés de nous, des pays où il y a un marché captif comme la France où on a beaucoup de capacités compte tenu de la forte communauté algérienne, il est clair que nous ne pouvons pas aller vers les Etats-Unis. Cela nous renvoie à un problème de fond qui est celui des exportations hors hydrocarbures. Il est évident qu'actuellement, on ne pense pas à l'export. Si on prend l'exemple des exportations de produits agricoles, elles doivent d'abord être planifiées. Il ne s'agit pas de créer un marché pour le besoin local. Il ne faut pas se leurrer.
On ne peut pas exporter vers ces pays l'excédent de notre production, mais plutôt une production qui serait planifiée à l'avance. Nous n'avons qu'à prendre l'exemple de nos voisins comme le Maroc. Nous exportons pour 50 millions de dollars de produits agricoles, alors que ce pays exporte pour 2,5 milliards de dollars de ces produits. Il n'y a pas de communes mesures. Ils exportent pour 600 millions de dollars uniquement sur la tomate et l'orange (300 millions chacun), alors que nous n'arrivons même pas à décoller. Savez-vous qu'un seul exportateur tunisien de dattes réalise l'équivalent de l'ensemble de nos exportations de ce produit, qui ne dépassent pas les 20 millions de dollars. A mon avis, c'est un problème structurel et un problème de fonds.
La difficulté pour nos produits d'accéder aux marchés étrangers n'est pas spécifique aux Etats-Unis. Il faut qu'on admettre dès le départ que pour exporter des produits agricoles, il faut développer des productions dédiées uniquement à cet objectif. On peut parler des Etats-Unis, comme d'un autre marché pour nos exportations, mais cela doit être conjugué au futur. Pour l'instant quel que soit l'espace ouvert, on sera toujours perdants. Prenez l'exemple de l'accord d'association avec l'Union européenne, nous n'avons pas de scénario de riposte. Même s'il y a un gel de 3 ou 4 ans, cela ne changera rien à la donne. Ce qui pourra faire changer la donne c'est de mettre les moyens en place pour rééquilibrer la balance commerciale et cela passe par la réhabilitation de l'entreprise algérienne et le renforcement de ses capacités d'exportation. Nous savons que certains produits sont très demandés sur le marché européen, mais pour ce faire il faut développer (préparer) en amont l'exportation des produits agricoles. C'est-à-dire, donner des terres à des producteurs qui voudraient cultiver dans le seul but d'exporter. C'est la seule façon de réussir.
-Quel pourrait être le nombre d'opérateurs qui exportent vers les Etats-Unis ?
Ils doivent être au nombre de cinq. Actuellement, nous exportons un peu d'huile d'olive, de dattes, nous exportions des pâtes et du couscous avant qu'elles ne soient interdites en 2009. On ne peut pas parler d'exportateurs réguliers parce que le marché est tellement important et immense, mais ce sont des exportations qui se maintiennent plus au moins bien. Globalement, les dattes, l'huile d'olive et l'artisanat sont pour le moment les principaux produits d'exportation vers les Etats-Unis.
-Les Etats-Unis ont fait bénéficier l'Algérie du système généralisé de préférence (SGP) depuis 2004. Qu'est-il devenu ?
Ce système permettait au moins de faire connaître les produits algériens aux Etats-Unis en leur offrant des préférences notamment avec des droits de douanes réduits ou nuls. Mais nous avons appris qu'il avait expiré à la fin 2010, sans que personne ne sache pourquoi. Il aurait dû y avoir une actualisation annuelle de cet accord, mais peut être que ça n'a pas été demandé par nos autorités.


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