Les caisses de l'APC contiennent plus de 12 milliards de dinars alors que la ville manque de tout l Sur les 7 milliards de dinars réservés à l'équipement, la mairie n'a consommé que 8 %. Y'a-t-il une APC à Skikda ? Physiquement oui, puisque les élus de l'assemblée communale sont là à pavaner dans leurs véhicules de service. On les voit également se bousculer dans les occasions officielles. On entend même leurs bribes, leurs frasques et même leurs égarements qu'on tente de couver. Mais le citoyen ne voit pas encore leur travail, pour la simple raison qu'il n'y a aucune amélioration dans la vie quotidienne de la cité. Pire, il y a plutôt une dégradation. Le manque est général. Manque d'éclairage public, manque d'entretien des routes, manque de salubrité et, surtout, un grand manque d'imagination. Pourtant, le budget de la municipalité qui s'élève à plus de 12 milliards de dinars, dépasse celui de plusieurs pays africains. Cet argent somnole dans les caisses comme somnolent nos honorables élus. «On ne veut pas aller en prison», rétorquent les gestionnaires de l'APC de Skikda à chaque fois qu'on leur balance la dure vérité en face. «Mais pourquoi se sont-ils donc présentés aux élections ? Ils n'avaient qu'à rester chez eux pour ne pas prendre toute une ville en otage», estiment certains habitants de l'antique Russicade. Pour se faire une idée plus rapprochée du gâchis skikdi, un des vice-présidents reconnaît que la consommation des crédits de paiement, c'est-à-dire tout se qui se rapporte à la réalisation des différents projets de développement, pour l'exercice 2009, n'a pas dépassé les 9%. Pour l'année 2010, l'APC a fait pire en ne dépensant que 7,5 % de l'enveloppe financière allouée. C'est de loin le plus médiocre taux de consommation de toutes les communes de la wilaya. Mais cela ne semble choquer personne, puisque les élus locaux du FLN, parti majoritaire, et ceux du RND, qui cohabitent à l'exécutif, ont plutôt la tête ailleurs et rêvent déjà des sièges «fictifs» de la députation en 2012. A ce jour, les instances locales de ces deux parties n'ont pas réagi et n'ont même pas daigné rappeler leurs militants gestionnaires à l'ordre. L'initiative est venue de l'administration qui, à deux reprises, a interpellé, par des mises en demeure, le maire et ses adjoints afin de les mettre devant leurs responsabilités. On laisse même entendre que le wali aurait pris attache avec Belkhadem pour lui signifier son mécontentement quant à la gestion de ses protégés. Cependant, un wali ne peut, à lui seul, réparer les préjudices cumulés depuis plus de quatre années, quand les propres enfants de Skikda continuent à se livrer des guerres, à se voiler la face et à parler de la ville à l'imparfait. Idem, pour le mouvement associatif qui, comme les membres de l'APC, continue lui aussi de dormir sur ses lauriers. En dépit de la clochardisation avancée et de l'état déplorable des cités, aucune association n'a osé tirer la sonnette d'alarme ne serait-ce qu'en dénonçant le laisser-aller. Comme quoi, à Skikda, la faillite est générale.