Une dame, professeur de sciences naturelles au CEM Massinissa, ex-Condorcet, à Bab El Oued, a été rouée de coups par la mère d'un élève, alors qu'elle conversait avec des collègues dans la cour de l'établissement. Cet acte, condamné avec véhémence par la section syndicale Unpef de l'établissement, a été commis le 5 décembre, lors de la récréation du matin. L'« agresseuse » n'a pas apprécié que son fils, « ingérable en classe », soit remis à l'ordre par son professeur. « J'ai vu la femme m'approcher croyant qu'elle voulait s'enquérir sur la conduite de son fils. Je lui ai même tendu la joue. Sans la moindre hésitation, elle m'a sauté dessus pour m'étrangler non sans me boxer carrément le visage et la tête, en me traînant par terre comme un vulgaire sac en plastique », témoigne-t-elle, choquée. Le cauchemar ne s'arrêtant pas là, la malheureuse recevra ensuite la visite d'un « gaillard », qui, après s'être introduit de force dans l'établissement, s'est adressé à la victime en ces termes : « Je suis l'oncle maternel du gosse que tu as réprimandé. Si tu oses le traduire en conseil de discipline, tu me trouveras à la sortie ». L'intrus qui « vosciférait » en présence du corps enseignant et des élèves ne s'est nullement gêné pour lancer des grossièretés à l'encontre du professeur. Ayant prit peur, la victime accourt vers le bureau du directeur. « Il a fallu plus d'un quart d'heure pour qu'il (ndlr : le directeur) daigne ouvrir la porte. Nous ignorons ce qu'il pouvait bien faire alors qu'il était seul. Pourtant, il a tout entendu », indique la secrétaire générale de la section syndicale. Et d'ajouter : « Le CEM Massinissa n'a jamais été entre les mains de dirigeants sérieux et consciencieux. Ce qui vient de se passer est à mettre à l'actif d'un directeur passif et irresponsable. Il refuse de sanctionner l'élève, ne veut pas entendre parler de poursuites contre les deux agresseurs, bien qu'un certificat médical ait été dûment établi par le médecin légiste à notre collègue. » La victime, une mère de famille fort respectée par la corporation, cumule plus de 22 ans de service. La syndicaliste fait part d'un « CEM sinistré ». « La direction est passive, voire indifférente aux graves problèmes qu'endurent les enseignants au quotidien. Les insultes et les obscénités proférées par les élèves à l'encontre des professeurs se sont banalisés. L'élève de Massinissa est seul maître à bord. A cela, il faut aussi ajouter l'état lamentable des classes (tables cassées, manque de chaises, vitres brisées, etc.) », ajoute notre interlocutrice. Après avoir eu vent de cet acte ignoble, l'inspectrice de l'Académie d'Alger a immédiatement réagi en diligentant une enquête sur place. « L'agression de notre professeur ne restera pas impunie. Nous allons saisir la justice contre les deux auteurs de l'agression, pour défendre et l'intérêt de l'enseignante et celui de l'institution. Nous constatons que le directeur de Massinissa n'a pas été à la hauteur de ses responsabilités », nous a déclaré Mme Younsi, ajoutant que les doléances des professeurs seront prises en charge par ses services.
