La Palestine disputera le tour préliminaire de la Coupe du monde 2014… avant le tirage au sort de cette grande compétition, prévue le 30 juillet prochain à Rio De Janeiro. Elle peut être éliminée avant la grande heure. Ce handicap, elle le doit à son modeste classement au niveau de sa Confédération (Asie), où elle occupe la 37e place.En Palestine, l'entrée en lice des Fursan (surnom de la sélection) est un événement. L'adversaire du tour préliminaire, l'Afghanistan, est logé à la même enseigne que la Palestine, puisqu'il occupe la 36e place. Les deux équipes vont se rencontrer en match aller le 29 juin à Douchambé, au Tadjikistan. L'Afghanistan ne peut recevoir chez lui à cause des événements qui secouent ce pays depuis des années. En prévision de ce déplacement, le coach de la Palestine, l'Algérien Moussa Bezaz, a regroupé ses joueurs en Jordanie. Les joueurs palestiniens ont été regroupés dans le royaume hachémite pour préparer la double confrontation face à l'Afghanistan. Ils s'envoleront pour le Tadjikistan le 26 juin. Le match retour est prévu pour le 3 juillet à Ramallah. En cas de qualification, la Palestine affrontera la Thaïlande (18e) courant juillet avec l'aller à l'extérieur et le retour à domicile. Contrairement à l'écrasante majorité des 208 sélections qui se sont engagées dans les éliminatoires de la Coupe du monde de la FIFA 2014, la Palestine est la seule sélection au monde qui ne peut pas choisir librement ses joueurs en raison de l'occupation qu'elle subit depuis plus d'un demi-siècle. En effet, l'Etat sioniste d'Israël refuse de délivrer des visas de sortie et d'entrée aux joueurs palestiniens originaires et vivant à Ghaza. Difficile pour un sélectionneur de travailler dans ce contexte. L'Algérien Moussa Bezaz, sélectionneur de la Palestine depuis 2 ans, et qui est assisté par un autre compatriote, Nouredine Ouldali, avoue «qu'il est difficile de se projeter vers l'avenir et de travailler sérieusement lorsque vous n'avez aucune garantie que vos joueurs viendront en stage, voyageront et joueront avec vous. Israël impose des conditions inhumaines et met en danger la vie même de l'équipe de Palestine». Un documentaire, produit par une télé européenne en 2008, a restitué avec force (et images) le calvaire vécu par la sélection de Palestine lors des éliminatoires de la Coupe du monde 2010. La sélection s'est retrouvée à préparer un match à l'extérieur sans le minimum requis de joueurs pour jouer un match. De nombreux internationaux originaires de Ghaza ont été bloqués sur place, sans possibilité aucune de rejoindre la sélection à l'extérieur. Tout cela sous les yeux de la FIFA et de l'UEFA, qui n'ont pas bougé le petit doigt pour remettre à sa place leur protégé (Israël). Pendant qu'Israël était versé en Europe (UEFA) avec tous les avantages qui découlent de cette mesure très avantageuse, avec la bénédiction de Joseph Sepp Blatter et de son clan, la Palestine était pratiquement interdite de compétition internationale au nom d'une doctrine sioniste avalisée par la FIFA. Contre vents et marées, les Palestiniens résistent et obtiennent «quelques droits», comme celui de recevoir leurs hôtes à Ramallah. Pour la première fois, la Palestine jouera une rencontre officielle à domicile, le 3 juillet, face à l'Afghanistan. Moussa Bezaz avoue à ce sujet : «C'est gratifiant de jouer à la maison et devant ses supporters.» Cette «faveur» a été arrachée au prix de multiples efforts auprès de la FIFA et du CIO. Djibril Rajoub, président du Comité olympique palestinien, a beaucoup fait pour que la situation évolue dans le bon sens et qu'Israël, sans la pression de la FIFA et du CIO, accepte que la sélection de Palestine joue ses matches chez elle. Le 9 mars dernier, la sélection olympique de Palestine a reçu la Thaïlande, à Ramallah, pour le compte du premier tour des éliminatoires des Jeux olympiques de Londres 2012. Cette nouvelle situation encourage les dirigeants sportifs palestiniens à aller de l'avant et renverser toutes les barrières qu'Israël dresse sur leur chemin. Moussa Bezaz fonde de grands espoirs sur cette amélioration pour propulser la Palestine sur le devant de la scène footballistique de l'Asie. Cela se fera certainement sans lui, puisque son contrat s'achève à la fin du mois de juin. Il aura tout fait, pendant les deux années de sa présence à la tête des «Fursan», pour faire progresser la sélection de Palestine. Se qualifier au tour des groupes sera l'exploit du siècle.
