La question est tranchée : le rythme scolaire pour les élèves du cycle primaire a été revu à la baisse. Cette décision, qui sera appliquée à partir de la prochaine rentrée scolaire, a été prise par le ministère de l'Education nationale en concertation avec la communauté éducative. Cependant, si la majorité des enseignants et des syndicats du secteur approuvent cette nouvelle mesure, les parents d'élèves qui travaillent sont réticents. L'instruction n°17 de juin 2011, relative au nouveau rythme scolaire dans le primaire, a été effectivement adressée à toutes les directions de l'éducation du pays. Ainsi, à partir de l'année prochaine, les cours dans le primaire s'étaleront de 8h jusqu'à 11h30 et reprendront dans l'après-midi à 13h jusqu'à 14h30, à l'exception du mardi. Si l'on en croit les responsables du ministère de l'Education nationale, les établissements du primaire resteront néanmoins ouvert de 14h30 à 16h afin de permettre aux élèves d'exercer des activités parascolaires comme le dessin, la musique, la lecture et le sport. Toutefois, certains directeurs d'établissement, qui peinent à trouver de l'argent pour recruter un enseignant de dessin ou autre, ne comprennent pas comment le ministère compte-t-il gérer cette situation. «Certains établissements n'ont pas de salle de lecture ni d'espace pour exercer le sport et pas de poste budgétaire pour recruter des enseignants pour le dessin ou la musique. Alors pourquoi parle-t-on d'ouverture de l'école après les horaires de travail ?», s'interroge un directeur d'école ayant requis l'anonymat. Celui-ci fait remarquer que sur le plan pédagogique, il s'agit d'une démarche intelligente, mais qu'il faudrait qu'elle soit accompagnée par une activité culturelle. «L'enfant a besoin de respirer. Certes, l'école n'est pas une garderie, mais il est impérativement nécessaire de créer une activité culturelle et de mettre les moyens appropriés afin de rendre les établissements primaires plus animés. Ce qui sera bénéfique pour les élèves», estime un enseignant. Du côté des syndicats, cette nouvelle décision est relativement bien accueillie, même si des questionnements sont de mise. M. Meriane du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) explique que ce projet a été proposé par le département de Benbouzid il y a plusieurs années. Les enseignants, les syndicats et l'ensemble des concernés ont été associés à ce débat. Le projet a été étudié au niveau régional, puis national. Il reste que les résolutions n'ont pas été rendues publiques. «Ce jeudi, les syndicats du secteur et les représentants des parents d'élèves sont conviés à une réunion avec le responsable du ministère. Nous allons donner nos appréciations sur la mouture finale et révéler nos préoccupations», note M. Meriane. A la question de savoir si la révision du volume horaire est une démarche positive ou non, notre interlocuteur répond par l'affirmative. «Il y a eu un prolongement de la semaine de travail. On est passé de 32 à 36 semaines. Nous avons une augmentation du nombre de semaines pour un même volume horaire. La diminution du volume horaire hebdomadaire implique la diminution du volume horaire journalier», indique M. Meriane, qui précise que cet allègement est également dicté par le changement du week-end.
