Ghardaïa vit depuis vendredi une opération « ville morte », un mouvement qui est parfaitement suivi par la grande majorité des commerçants de la ville de Ghardaïa, qui ont préféré garder leurs boutiques fermées pour protester contre la recrudescence des cambriolages. Une réunion a été provoquée hier matin par les autorités locales au siège de la wilaya entre les représentants des commerçants de la ville et les responsables des différents organes de la sécurité de wilaya. Durant ce face-à-face, chaque partie a cherché à défendre sa cause. Les commerçants (industriels, grossistes et détaillants), représentés par le bureau communal et l'union des commerçants, ont évoqué et déploré cette flambée de cambriolages dans la ville depuis de longs mois tout en mettant en cause la léthargie des services de sécurité devant ce phénomène. En effet, deux magasins du centre-ville ont été totalement pillés ce week-end durant la nuit : le premier, un commerce de produits de télécommunication (portables et accessoires) appartenant aux frères Alouani. Le second, appartenant à Mohamed Bouaroua, est un commerce de gros de textiles. Ce dernier a été totalement incendié après son pillage. Cependant, à la zone industrielle d'El Atteuf, une série de vols a été aussi enregistrée. Les voleurs organisés en bande et bien équipés s'y attaquèrent, la nuit, à des bases et à des chantiers. La société Transahara, à son tour, a été ciblée. Des portes et portails ont été purement et simplement enlevés de leurs paumelles puis emportés en toute quiétude sur des camions. Quant aux responsables de la sécurité, présents à la réunion, ils ont mis l'accent sur la manière et la fréquence dont les rondes sont effectuées par leurs services, précisant que ces cambriolages interviennent durant des heures creuses et dans un laps de temps extrêmement court, à savoir entre 2h et 4h. Le wali a souligné la nécessité absolue de renforcer la sécurité à travers la ville et les zones industrielles en multipliant le nombre de rondes effectuées durant la nuit. Devant cette conclusion, les commerçants menacent de faire durer la grève tant que des mesures draconiennes ne sont pas prises pour mettre fin à ce fléau, en dépit des dizaines de plaintes déposées.
