Des centaines de personnes ont pris part hier à l'hommage rendu, à Tadmaït, à la mémoire de Mohamed Meziane et de Rabah Chabane, anciens militants du RCD, tombés en martyrs il y a 17 ans à Alger, dans l'attentat à la bombe contre la marche pacifique du 29 juin 1994. Les milliers de marcheurs exigeaient la vérité sur l'assassinat, à Annaba, du président Mohamed Boudiaf, le 29 juin 1992. Des sénateurs, des députés, des présidents d'APC, des militants du RCD, ainsi que de nombreux citoyens, militants d'autres partis ou sans couleurs politiques, étaient présents hier à cet évènement marquant la commémoration du 17e anniversaire de l'assassinat de ces militants de la démocratie. Une exposition de photos et d'écrits relatant le combat pour la démocratique et l'identité amazighe a été tenue devant le jardin de la place centrale du chef-lieu communal de Tadmait. Omar Meziane, le frère de la première victime, Saïd Boussadia, un des participants à la marche du 29 juin 1994, ainsi que le député Boussad Boudiaf, ont intervenu pour des témoignages, s'engageant par là même «à ne jamais se dévier, ni trahir la voie tracée par nos prédécesseurs et nos aînés dans le combat démocratique, identitaire et pour tamazight». Ils ont rappelé que «la résistance est plus forte que la violence», comme l'a toujours clamé le président du RCD, Saïd Sadi. Une marche silencieuse de la foule, portant, étalé, un gigantesque emblème national, s'est ébranlée ensuite vers le cimetière de Tadmaït où deux couronnes de fleurs ont été posées sur les tombes des deux martyrs et une minute de silence a été observée. Toujours en hommages aux disparus et à l'ombre d'oliviers et d'une bâtisse, une «waâda» a été offerte à la nombreuse foule. À leur mort en 1994, Rabah Chabane et Mohamed Meziane étaient âgés de 47 et de 40 ans et étaient pères de famille, rappelle-t-on.
