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Mourad Moula (PDG des laboratoires Venus cosmétiques)
« Nous sommes soumis aux mêmes exigences que les grandes marques internationales »
Publié dans El Watan le 26 - 12 - 2005

Mourad Moula, le gérant-président-directeur général de l'entreprise Laboratoires Venus Sapeco, distingué en 2003 du prix de la performance décerné par le Club excellence management, revient dans cet entretien sur le marché du cosmétique en Algérie et les défis de la concurrence « déloyale » avec les marques de renommée internationale.
Vous vous êtes engagé dans le cosmétique en 1981. Pourquoi avoir opté pour le cosmétique en pleine ère socialiste ?
En fait, dans les années 70, nous activions déjà dans le cadre de l'entreprise familiale sous l'appellation « Grossisterie Moula » dans la distribution des produits cosmétiques. Et petit à petit, l'idée de nous engager dans la fabrication a germé par la suite. En 1981, l'entreprise Laboratoires Venus Sapeco a vu le jour. A l'époque, c'était une petite entreprise qui fabriquait seulement trois sortes de shampoing et évoluait dans l'environnement de l'époque avec ses contraintes. Mais la dimension industrielle de l'entreprise a été entamée au début des années 90 avec la libéralisation du commerce extérieur. Aujourd'hui, l'entreprise dispose de deux sites de production dans la zone industrielle de Ouled Yaïch, à Blida. Un site ancien datant de 1981 et un nouveau site moderne destiné à la fabrication et au conditionnement des produits aérosols. Nous avons un effectif de 120 personnes dont 24 cadres, ingénieurs et techniciens supérieurs. C'est une Sarl dont le capital est de 280 millions de dinars et fabrique une cinquantaine de produits cosmétiques et d'hygiène corporelle et de parfumerie.
Quelles sont vos parts dans le marché cosmétique national ?
Il est très difficile de me prononcer puisque nous n'avons pas de données statistiques dans le domaine. Mais ce que je peux dire, c'est que d'année en année, nous ne cessons de nous améliorer et de mettre sur le marché des produits nouveaux.
Est-ce que votre entreprise a bénéficié des différents programmes de mise à niveau ?
Nous avons pu bénéficier en 2002 d'un diagnostic dans le cadre du programme des Nations unies Onudi. En 2003, nous avons également bénéficié d'une aide du fonds de promotion et de la compétitivité industrielle du ministère de l'Industrie d'un montant de 6 millions de dinars. Et en 2004-2005, nous nous sommes inscrits dans un riche programme Méda dont celui d'une étude technico-commerciale relative à un projet d'investissement qui nous a permis de déposer un dossier auprès de notre banque. Egalement dans le programme Méda, nous avons bénéficié de l'accompagnement d'une mise en place d'une stratégie commerciale afin d'améliorer notre réseau de distribution, de l'accompagnement pour élaborer une grille de compétence et de formation et aussi nous avons bénéficié pour la mise en place d'un système informatique d'un montant de 5 millions de dinars. Et comme on s'inscrit toujours dans le cadre de l'amélioration dans le système du management environnemental, nous avons bénéficié également d'un soutien pour l'accompagnement à la certification ISO 14001 grâce au soutien du ministère de l'Environnement et celui de GTZ, le bureau allemand d'accompagnement dans le cadre la coopération algéro-allemande.
Quelle est votre appréciation de l'accord signé par l'Algérie avec l'Union européenne ? Y a-t-il suffisamment de protection pour une entreprise comme la vôtre ?
Il faut remarquer qu'au niveau de cet accord d'abord, c'est que les professionnels n'ont pas été associés, principalement les chefs d'entreprise. Ce qui aurait pu nous éviter plein de problèmes que nous vivons aujourd'hui. Certes, nous avons bénéficié de certaines positions tarifaires à 0% de droits de douanes. C'est une réalité. Mais néanmoins, nous avons d'autres contraintes malheureusement, où actuellement certaines matières premières importantes nous les dédouanons à 30%. C'est excessif et ce n'est pas normal du tout, et ce au moment où il n'y a plus de protection au niveau des produits finis importés par la suppression de la taxe additionnelle, dont les droits douanes sont de 30%, égaux aux taux de certaines matières premières. C'est une contradiction totale. Nous avons soulevé à plusieurs reprises ce problème, mais nous n'avons pas encore trouvé de répondant. Donc, si nous voulons que nous soyons plus compétitifs par rapport aux produits d'importation, il va de soi qu'une matière première non fabriquée et non disponible localement doit être alignée au même titre que les autres matières premières exonérées.
Vous insinuez que les importateurs étrangers sont favorisés au détriment des producteurs nationaux ?
Que puis-je comprendre alors ? D'autant plus que nous n'avons pas la capacité d'affronter les grands multinationaux dans le domaine, qui eux ont les moyens et des marques de renommée internationale. Donc, il va de soi que si mon produit reviendrait plus cher, nous serions plus compétitifs. Pour mieux vous illustrer les contraintes que subit aujourd'hui une entreprise de taille moyenne, je vous citerai le cas de la publicité. Comment voulez-vous que nous puissions communiquer alors que l'Entv qui est un moyen de publicité par excellence pratique des prix excessivement chers. 225 000 DA les 30 secondes en 2004 et 325 000 DA en 2005, en prime time pendant le mois de Ramadhan. A ce rythme, seules les grandes entreprises monopoliseront la publicité. Et il est clair que je ne suis pas le seul dans cette situation, mais beaucoup d'autres nationaux qui activent dans d'autres domaines d'activités. Pour revenir à cet accord avec l'Union européenne, je dirai que nous n'avons pas étudié avec toute l'attention voulue cette négociation.
Est-ce que cela ne poussera pas le producteur que vous êtes à opter pour une sous-traitance avec une marque étrangère ?
Si c'est dans le cadre de la production, cela peut être complémentaire et bénéfique pour l'entreprise. Pour ne rien vous cacher, de grandes firmes de marques internationales se sont rapprochées de nous pour développer un partenariat de distribution. J'ai dit non, car nous aimons ce que nous faisons et nous avons une grande responsabilité pour la sauvegarde de notre outil de production et de nos emplois.
Il y a aussi le phénomène de la contrefaçon qui fait des ravages dans le cosmétique...
La contrefaçon est un véritable fléau. Il n'est pas qu'en Algérie, mais partout dans le monde. Mais depuis la libéralisation du commerce extérieur, il est devenu très présent en Algérie. Donc, il faut une très grande vigilance pour combattre ce fléau, car c'est une atteinte à l'économie nationale et pose un problème de santé publique. Il faut tirer la sonnette d'alarme, et même le citoyen doit comprendre que c'est au détriment de la qualité qu'il achète des produits à des prix très bas. A la rigueur, je comprends cela, car c'est lié au pouvoir d'achat des Algériens. Mais le contrôle de qualité et la vigilance doit se faire d'abord au niveau de nos frontières. C'est vrai que le marché est inondé de produits contrefaits, mais il y a aussi des fabricants locaux qui font de la contrefaçon. Nous même avons subi ce phénomène et la réaction des consommateurs a été rapide, en faisant la différence sur la qualité du produit. Nous avons pu localiser une entreprise à Alger et la procédure judiciaire a été engagée.
N'y a-t-il pas une certaine méfiance des consommateurs algériens précisément dans le cosmétique envers les produits de fabrication locale ?
Non, tout cela, c'est terminé. Prenons le cas de Venus : c'est une entreprise certifiée ISO 9001 version 2000 pour un management de qualité, depuis avril 2003. Cela voudrait dire que nous travaillons avec les normes internationales, donc soumis aux mêmes exigences que les grandes marques internationales. Ensuite, nous sommes tenus par la réglementation en vigueur, donc, nous ne pouvons pas mettre n'importe quoi sur le marché, puisqu'il y a des autorisations préalables pour mettre le produit sur le marché. Par contre, cela doit être la même procédure pour les produits d'importation. Malheureusement, ce n'est pas le cas puisqu'on retrouve des produits importés non conformes sur le marché. Heureusement que le consommateur commence à faire la différence.
Songez-vous à exporter vos produits ?
Nous avons commencé à exporter ver le Maroc et nous sommes en attente d'un retour d'écoute de ces premiers essais. Il y a des démarches engagées vers la Libye et l'Egypte.
Que comptez-vous faire pour se maintenir sur le marché algérien ?
Malgré les contraintes, nous demeurons confiants pour mener à bien notre entreprise par divers actions, notamment celles consistant à gagner la confiance de nos consommateurs, ainsi qu'une amélioration continue de nos produits en optant pour l'innovation et un meilleur rapport qualité/prix.
Quelle est votre appréciation du climat des affaires en Algérie ?
C'est toujours les mêmes contraintes. Des problèmes au niveau de l'environnement : bureaucratie, trop de charges fiscales et parafiscales, problème du foncier, marché informel et la contrefaçon. Au niveau des banques, il y a toujours cette méfiance envers les entrepreneurs. Or il ne faut pas mettre tout le monde dans le même panier. Nos banques doivent savoir prendre des risques pour les entreprises qui se développent.


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