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L'autre rôle des médias
Un certain regard (1re partie)
Publié dans El Watan le 26 - 07 - 2011

En 1989, les régimes communistes autoritaires de l'Europe centrale et orientale se sont effondrés comme un château de cartes, victimes de l'aveuglement de leurs dirigeants face à l'irrépressible besoin de liberté qui anime l'être humain. A y voir de plus près, ce ne sont pas des raisons économiques qui ont causé en priorité cette déconfiture, mais bien l'incapacité des dogmes et des apparatchiks à contenir les flux de l'information, les courants d'idées et les opinions nourris par la soif de liberté.
Premier constat : la libre expression est la voie obligée vers la démocratie. Le contrôle sans partage exercé par les régimes totalitaires sur l'information n'a pas empêché beaucoup de journalistes en Pologne, en Russie ou en Hongrie d'être les apôtres de la liberté retrouvée et de devenir immédiatement les leaders d'une presse au service de la démocratie. Ce sont eux qui ont investi les vieilles chaînes pour les déplomber. Ce sont d'autres qui ont créé des journaux indépendants, favorisant ainsi la libre expression de courants d'idées, souvent divergents.
Deuxième constat : la démocratie mène au développement, l'inverse n'étant pas vrai. Bien entendu, il y a des exceptions. La plus dramatique étant celle de la Russie. Certes, la presse y est plutôt libre mais de nombreux journalistes ont payé de leur vie pour que la transparence s'installe. Pendant ce temps, le Sud de la Méditerranée demeurait à l'écart de ce mouvement d'émancipation. La Bosnie et le Kosovo ont payé un lourd tribut pour s'être insurgés contre le totalitarisme des maîtres de Belgrade, où l'absence de liberté d'expression a montré combien elle déterminait la liberté tout court. En cette fin de siècle, le développement fulgurant de l'information et de la communication ont rendu encore plus insupportables les barbaries anachroniques et les souffrances qu'on croyait surgies du Moyen-Age. A mon sens, les pays balkaniques ont subi, en plus du totalitarisme, le joug colonial serbe, après avoir croulé longtemps sous celui des Ottomans.
Troisième constat : souvent, la dictature exercée au nom du prolétariat cache une domination coloniale aussi ordinaire qu'obsolète. Les événements récents en Tchétchénie et au Daghestan nous laissent croire que l'Union des Soviets dissimulait, par un silence médiatique terrifiant, une réalité coloniale slave tout aussi abjecte. Ce passé lourd, où le colonialisme et le dogmatisme allaient de pair, ne faciliteront certainement pas l'accès des pays nouvellement libérés à la démocratie, donc au développement. Le premier combat à soutenir, si l'on veut aider ces pays à se doter d'une culture démocratique, c'est de favoriser et/ou de renforcer à tout prix le développement d'une presse indépendante des pouvoirs, tout en appuyant par des mesures concrètes l'émergence des sociétés civiles.
COMBAT POUR LA LIBERTé
Quatrième constat : lorsque les droits de l'homme sont bafoués par une situation de négation des droits des peuples, le combat pour la liberté et pour la démocratie devient plus ardu. Un peu plus loin, aux confins de la Méditerranée, la guerre du Golfe a, malgré son lot d'absurdités, mis en lumière la situation tragique de peuples dont la liberté reste confisquée par des dictateurs sanguinaires. Un long déclin et des décolonisations le plus souvent laborieuses ont bloqué, dans la plupart des pays de la rive Sud de la Méditerranée, les forces de liberté. L'absence de toute liberté d'expression (en dehors du Liban d'avant la guerre civile et de l'Algérie après 1989) a limité le rôle des journalistes dans les pays arabes. En fait, l'essor contemporain des médias dans la majorité de ces pays a coïncidé avec le recouvrement des indépendances.
Les générations de gouvernants, issus de la décolonisation, ont vécu dans l'obsession d'utiliser les médias pour renforcer des indépendances fragiles et mobiliser les audiences. Si l'on ajoute à ces circonstances l'apparition de la télévision comme média dominant et l'usage que ces dirigeants pouvaient en faire pour contrôler les opinions publiques (on disait alors les «masses»), on comprendra qu'il y avait très peu de chances pour que l'information échappe, même en partie, à des pouvoirs qui se réclamaient de la «légitimité historique».
Avec l'effondrement du communisme, la donne a soudain commencé à changer. Vécue comme un fiasco, la guerre du Golfe a marqué dans les pays arabes la fin du panarabisme, du crypto socialisme tiers-mondiste et de l'unanimisme médiatique. Au même moment, les sky-channels ont opéré une intrusion massive dans les foyers méditerranéens. Du coup, les pouvoirs ont dû partager l'audience. Conscients du danger, ils se sont contentés de débaptiser les ministères de l'Information pour les appeler ministères de la Communication. Le changement n'a pas été plus loin et les méthodes n'ont guère changé.
CITOYEN-LECTEUR
De nombreux journaux privés et/ou (plus ou moins) indépendants des pouvoirs ont vu le jour à la faveur de ce désordre médiatique et sont venus s'ajouter à ceux qui, depuis des décennies, menaient un combat difficile pour la liberté d'expression. Les gouvernements ont dû constater la fin de leur monopole ou de leur mainmise absolue sur les médias, en se résolvant à composer avec des opinions publiques chatouilleuses, via les médias nationaux ou même internationaux. Le temps des communiqués était (presque révolu). Il fallait désormais convaincre le journaliste, en espérant qu'il réussisse à son tour à faire accepter le message par ses lecteurs devenus méfiants. Ne nous leurrons pas, la question de la crédibilité se pose autant pour les gouvernants que pour la presse. Le citoyen lecteur est devenu méfiant et sceptique, préférant souvent s'en remettre au «ouï-dire» qu'au «ouï lire».
Cinquième constat : il n'y a pas de démocratie hors de l'alliance des journalistes et de la société civile. Il est vrai que tout le monde attend beaucoup de la presse et des journalistes, subitement investis du devoir de dire vrai en affrontant tous les dangers.
Si l'on prend l'exemple de la presse algérienne, on s'aperçoit qu'en recherchant son indépendance, elle s'est attirée toutes les inimitiés : le pouvoir l'accuse de renvoyer une mauvaise image de l'Algérie, les médias européens insinuent qu'elle est manipulée par le pouvoir, pendant que les intégristes assassinaient 72 journalistes ! Entre-temps, cette presse se lit massivement, ce qui est le plus important, puisqu'on est bien obligé de compter avec elle. Sa liberté, là où elle existe, reste fragile.
La tentation est grande de la remettre en question. Sa survie dépend de sa conviction que la liberté d'expression ne peut survivre si elle ne s'accompagne d'un combat de tous les instants, pour le respect intégral des droits de l'homme et du citoyen qui est le principal allié du journaliste. Les journalistes, parce qu'ils sont les témoins privilégiés des entraves à la liberté et aux atteintes à la dignité de la personne humaine, ont la responsabilité de dire, de relever, de dénoncer, en un mot d'écrire et de décrire pour que cette culture s'impose enfin contre la pensée unique que veulent imposer les totalitaires de tous bords.
( A suivre)


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