Elles viennent de démontrer qu'elles font aussi partie des grandes équipes capables de réaliser des exploits. Longtemps critiquées pour leurs résultats, leurs performances et certaines faiblesses tactiques ou techniques, les Vertes ont gagné en maturité et s'affirment désormais sur les pelouses africaines. La preuve : cette formidable qualification décrochée ce mardi à Douala pour la phase finale de la Coupe d'Afrique des Nations 2026, grâce à leur victoire face au Cameroun (1-0, mi-temps : 1-0) sur la pelouse détrempée du stade de la Réunification, à huis clos. Rappelons qu'elles s'étaient imposées (2-1) au match aller au stade Miloud-Hadefi d'Oran, grâce à deux buts de Karchouni et Dafeur. Cette performance vient compléter celles de l'équipe nationale masculine, de la JS Kabylie, du MC Alger, du CR Belouizdad et de l'USM Alger, tous récemment qualifiés à l'échelle continentale. Les Algériennes signent ainsi leur 7e participation à une phase finale de la CAN féminine, et la deuxième consécutive après celle de 2024, marquée par un parcours historique jusqu'en quarts de finale face au Ghana (0-0, 2-4 t.a.b). Sur les réseaux sociaux, un confrère camerounais a résumé la déception de tout un pays «Pour la deuxième fois consécutive, le Cameroun regardera le grand rendez-vous continental depuis la maison, une situation qui illustre clairement le recul inquiétant du football féminin dans le pays». Dans son analyse, il décrit un match disputé dans un climat tendu : «Le match retour du dernier tour des éliminatoires s'est joué dans un contexte pesant. Douala vivait sous huis clos, conséquence directe des tensions postélectorales. Malgré l'obligation de silence imposée au public, les joueuses camerounaises espéraient renverser la vapeur après leur défaite à Alger. Ce sont finalement les Algériennes qui ont dicté le tempo. Solides, déterminées et opportunistes, elles se sont imposées 1-0 et valident ainsi leur ticket pour la CAN-2026. Une double confrontation maîtrisée qui met en lumière leur supériorité du moment». Et de conclure : «Après l'échec historique de 2024, les Lionnes Indomptables manquent à nouveau le rendez-vous continental. Une chute brutale pour une nation longtemps habituée aux podiums et aux Mondiaux. Les interrogations se multiplient : où sont passées les ambitions d'antan ? Quelle politique sportive pour relancer la machine ? Le football féminin camerounais doit se reconstruire, et vite». En effet, la qualification algérienne n'a pas été une sinécure. Dans des conditions de jeu difficiles, les coéquipières de la capitaine Guellati ont su faire la différence dès la 25e minute, grâce à cette dernière, auteure de l'unique réalisation de la rencontre. Portées par une défense solide et une solidarité exemplaire, les Vertes ont ensuite résisté aux assauts des Lionnes Indomptables, déterminées à renverser la situation. Les joueuses de Farid Benstiti confirment ainsi leur belle dynamique et valident leur qualification avec brio. À noter l'absence remarquée de Karchouni, blessée en fin de première manche. La prochaine CAN féminine se tiendra du 17 mars au 3 avril 2026 au Maroc , où les Algériennes tenteront de poursuivre sur cette belle lancée. Nicolas Delorme ce passionné de sport considère ainsi que «plus on parlera du sport féminin, plus cela deviendra important aux yeux de la population qui lui donnera une place plus prépondérante hiérarchiquement dans l'actualité». De la même façon, l'incitation de médias sportifs à mettre en place des classements de joueuses, des compositions d'équipes types, à l'instar de ce qui est fait chez les footballeurs, peut être un levier important. Ce type d'initiative peut, en effet, venir apporter un peu plus d'égalité de traitement médiatique entre les footballeurs et les footballeuses.