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Une loi de mauvais aloi
La loi du 23 février 2005 sur la colonisation positive
Publié dans El Watan le 31 - 12 - 2005

C'est avec ce genre d'attitudes et de positions que l'empire colonial français s'est désintégré et c'est tant mieux. La France du XXIe siècle semble ne pas retenir les leçons de l'histoire. Que gagne-t-elle avec autant d'arrogance ?
Voici venu le temps des remords : des remords si forts et si profonds que des Sarkozy et Douste-Blazy se cachent en vérité derrière des rideaux qui ne cachent plus rien. Après la défaite de la Seconde Guerre mondiale, la France admise au club des puissants incarné par le Conseil de sécurité de l'ONU, une faveur de l'Oncle Sam et de la Grande-Bretagne, semble de plus en plus perdue entre ses intérêts étroits et ceux des ensembles auxquels elle veut appartenir. Il serait naïf de croire que cette attitude suicidaire est exprimée en dehors d'une stratégie à venir soit vis-à-vis des USA, soit vis-à-vis de l'UE, soit elle s'exprime pour justifier des positions futures sur des problèmes de fond au Moyen-Orient ou en Afrique. Et nous sommes enclins à penser que la France s'apprête à changer de fusil d'épaule sur des questions particulières du monde arabe. Comment admettre qu'en pleine rédaction du traité d'amitié franco-algérien de telles discordes soient ramenées à la surface au détriment de Jacques Chirac ? Comment expliquer les dernières émeutes sociales si ce n'est un test de nuisance grandeur nature en cas de position active sur la scène internationale contraire aux positions traditionnelles afférent à ce qui est coutumier d'appeler la politique arabe de la France ? La France, sa politique extérieure d'habitude consensuelle, ne nous a pas habitués à de telles dissonances. Nous autres Algériens gagneront assurément à retourner la question aux initiateurs de cette loi pour le moins abject, en tout cas déconnectée des réalités passées et présentes : qu'entendez-vous par positivité coloniale ? Pour votre pays, il est plus que vrai que la colonisation a été une entreprise fructueuse puisqu'elle a permis l'accaparement des trésors et richesses de nations civilisées, avilies par l'entreprise coloniale même. La colonisation fut pour la France son entreprise la plus enrichissante dans l'histoire au-delà de la religion qui masquait l'appétit vorace d'hommes d'une époque révolue. La colonisation demeure à jamais une infamie inscrite sur le registre du pays colonisateur. En ce sens, la France demeurera endettée quoi qu'elle fera pour se dédouaner. Les hommes qu'elle a avilis ont contribué à son bonheur d'aujourd'hui dans la liberté retrouvée grâce à leur courage et sacrifice. Qui en France ne reconnaît pas l'apport de la main-d'œuvre émigrée aux 30 glorieuses (1945-1975) ? Ensuite certaines voix s'élèvent, y compris à l'intérieur de notre espace national, pour dire qu'enfin on peut considérer certaines choses positives comme le béton, les routes, etc. Sarkozy dit que « l'instituteur a alphabétisé, le médecin a soigné ». Mais voyons depuis 43 ans l'Algérie libre a bien réalisé des écoles et des universités, des hôpitaux et des industries, l'Algérien voyage en avion, en bateau et en voiture, il est internaute, il communique par GSM ? Alors cet argument se disqualifie de lui-même : si l'Algérie n'avait pas été colonisée traîtreusement, faut-il le rappeler, elle aurait suivi le mouvement d'industrialisation naissant en Europe, elle aurait certainement construit des écoles et des universités à côté de celles qu'elle possédait déjà, sans l'apport ni des colons ni de la coopération étrangère en ce temps-là. D'ailleurs les Algériens continuent de faire le bonheur de beaucoup d'entreprises en France. A Strasbourg, le préfet Haddad a déclaré à l'assistance dans laquelle j'y étais en 1999 : « C'est grâce aux Algériens que le service des urgences de l'hôpital central de Strasbourg fonctionne. » En ce temps-là, l'Amérique venait prendre des cours de navigation maritime à Cap Matifou, à El Marsa (ex-La Pérouse), et la Russie priait l'Algérie de faire alliance contre la France impériale, la France était portée en Méditerranée par la marine de guerre algérienne. Les vaisseaux français coursés étaient autorisés à rejoindre dans leur fuite les ports algériens de Port Say à la Calle (de Ben M'hidi à El Kala). La France était dispensée de la dîme du droit de passage en Méditerranée. Elle recevait gratis des denrées stratégiques entre orge et blé et de l'argent en or massif sans intérêt. En ce temps vous viviez de disette et de famine, de maladie et de tumultes révolutionnaires de l'aveu de vos propres historiens dignes de respect. Vous vous coupiez les têtes. Pourquoi trois siècles d'amour, d'entraide et de coopération souveraine entre deux Etats ont fini dans cette entreprise funeste appelée colonisation ? Non seulement la France n'a pas encore payé ses dettes financières, elle ne pourra jamais payer sa dette de sang et de colonisation : 132 ans à construire la France sur le dos et avec les mains des Algériens. Dormez tranquilles messieurs Sarkozy et Douste-Blazy nous n'avons pas l'intention de vous y contraindre par la force aux réparations matérielles et financières, mais ayez au moins la décence de ne pas cracher sur l'histoire. Ayez l'humilité de la reconnaissance du ventre sinon de la reconnaissance morale tout court. Comme l'holocauste, la colonisation tueuse de civilisation et de peuple restera à jamais un crime contre l'humanité. Vous avez construit pour vous ici en Algérie terre que vous ne pensiez jamais quitter. Vous avez soigné un peuple rendu esclave sur ses terres. Vous avez utilisé ce peuple comme chair à canon. Et pour finir vous l'avez abandonné dans un état d'analphabétisme avancé à plus de 95%, ne sachant ni lire ni écrire. Ne venez pas aujourd'hui l'insulter alors qu'il vit toujours les nuisances résiduelles coloniales, y compris chez lui, pour vous dire que la décolonisation reste à parfaire chez nous d'abord et dans notre mental en prime. C'est de notre faute si vous vous permettez de nous insulter à distance. Nous ne disposons pas en France de lobbies, organisés par nos soins, capables de vous contraindre au respect de votre propre histoire dont Bouteflika en juin 2000 au palais Bourbon vous a demandé de la corriger pour enseigner la vérité, rien que la vérité, toute la vérité. Ainsi peut se construire l'avenir sinon bonjour les dégâts. Terminons par dire que souvent la France est desservie par ceux-là mêmes qu'elle a servis entre Français d'origine diverse. Parce que nous avons rencontré en France d'authentiques français de souche entre de grands responsables civiles et militaires dans beaucoup de domaines qui souhaitent ardemment, passionnément et sincèrement des relations soudées avec l'Algérie qu'ils respectent pour la vraie histoire qu'ils connaissent par cœur. Ils savent par exemple que l'Algérie a continué à supporter la France républicaine malgré ses amours avec la royauté, El Djazaïr a été le premier pays à réserver à la France révolutionnaire sa reconnaissance internationale. C'est parce que de tels Français existent qu'il ne faut pas rompre les amarres.

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