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Robert Fisk, la bête noire de Bush et de Blair
Publié dans El Watan le 02 - 01 - 2006

Robert Fisk, grand reporter du journal The Independent est un témoin privilégié du Moyen-Orient qu'il a parcouru pendant 30 ans. Pour lui, Les Etats-Unis ont perdu la guerre en Irak, et seul le règlement du conflit israélo-palestinien peut venir à bout du terrorisme.
Robert Fisk est le seul Occidental à avoir rencontré Ben Laden. « J'ai passé une bonne partie de ma vie à couvrir des conflits armés qui prétendaient être des guerres ‘'pour la civilisation''. » « En Afghanistan, j'ai vu les Russes combattre, au nom de leur ‘‘devoir internationaliste'' le ‘‘terrorisme international'' ; leurs adversaires afghans, bien entendu, se battaient de leur côté au nom d'Allah contre ‘‘l'agresseur communiste''. J'ai écrit depuis des lignes de front où les troupes iraniennes menaient ce qu'ils appelaient alors une ‘‘guerre imposée'' contre Saddam Hussein. J'ai vu les Israéliens envahir deux fois le Liban et réoccuper la Cisjordanie palestinienne sous prétexte d'y ‘‘éliminer le terrorisme''. » On l'aura compris, Robert Fisk est un témoin privilégié du Moyen-Orient. Grand reporter pour The Indepedent, il a parcouru la région pendant 30 ans et croisé tous les acteurs. Il est même le seul journaliste occidental à avoir rencontré le fondateur d'Al Qaîda, avant les attentats du 11 septembre. « Au sommet d'une montagne afghane, j'ai conversé avec Oussama Ben Laden dans sa tente alors qu'il proférait ses premières menaces directes contre les Etats-Unis. Il restait silencieux pendant que je griffonnais ses propos dans mon carnet à la lumière d'une lampe à pétrole. Il y était question de ‘‘Dieu'' et du ‘‘Mal'' », se souvient l'homme de terrain qui se moque du journalisme d'hôtel. « En Irak, le journalisme d'hôtel bat son plein. CBS, CNN, tous sont bien à l'abri derrière de hautes murailles de béton. Les correspondants écoutent le porte-parole des Etats-Unis, se rendent à la conférence de presse des Britanniques et téléphonent au ministre irakien de l'Information. Ils adressent leurs rapports à partir de leur chambre d'hôtel. Je n'ai pas de problème avec ça, mais qu'ils admettent au moins qu'ils ne s'aventurent pas à l'extérieur. Aujourd'hui, ils affichent une image de normalité qui ne correspond absolument pas à la situation. Ce n'est pas ma façon de faire du journalisme », s'indigne-t-il. Pour montrer toute la cruauté de la guerre en Irak, l'homme est allé dans toutes les morgues des hôpitaux de Baghdad pour compter les morts civils : 1100 par semaine, rien que dans la capitale. Son journalisme dérange. D'abord ses collègues « embarqués » dans les chars américains ou bien au chaud dans leurs rédactions à synthétiser des dépêches d'agence, puis les tenants de la ligne Bush. A commencer par le très surprenant acteur John Malkovich. Après les attentats du 11 septembre, le reporter, l'un des premiers à avoir dénoncé les massacres de Sabra et Chatila en 1982, avait désigné la non-résolution du conflit israélo-palestinien comme l'une des principales racines du terrorisme. Il avait été victime après cela d'une grande campagne de dénigrement et d'insultes. Interrogé à la Cambridge Union Debating Society sur les personnalités qu'il souhaiterait « combattre jusqu'à la mort », John Malkovich avait répondu, au sujet de Robert Fisk, qu'il préférerait « simplement le descendre » (just shoot him). « L'acteur John Malkovich ose encourager et appuyer de tout le poids de sa notoriété le flot d'insultes et de menaces auquel est confronté un grand journaliste. Nous dénonçons les propos gravement irresponsables, aussi imbéciles que dangereux, de l'acteur américain et assurons Robert Fisk de notre pleine solidarité », avait réagi à l'époque Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières. L'homme ne se laisse pas facilement intimider. Il continue de tenir un discours dérangeant. Selon lui, il n'y a pas de guerre civile en Irak entre sunnites et chiites. La résistance irakienne, qui contrôlerait une grande partie du territoire, se bat contre des forces d'occupation de plus 180 000 hommes. Et, toujours selon lui, l'Amérique a déjà perdu cette guerre.
La Grande guerre pour la civilisation, l'Occident à la conquête du Moyen-Orient (1979-2004), Robert Fisk, La découverte.


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