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Marginalisation et mépris
Regard sur le VIH-SIDA
Publié dans El Watan le 02 - 01 - 2006

Dans un entretien qu'il nous a accordé, le professeur Djamel Eddine Abdenour, cheville ouvrière du service des infectieux au CHUC et président de la commission nationale de santé au CRA, a bien voulu nous esquisser un tableau de l'infection par le VIH/sida à travers la wilaya de Constantine. Sans langue de bois ni faux-fuyants en esquissant et en soulignant simplement et en toute objectivité les réalités et les coulisses d'un tableau resté trop longtemps plongé dans les ténèbres des non-dits, accentuant le poids du tabou qui pèse sur cette maladie.
En termes de vulnérabilité potentielle concernant le VIH/sida, à quel niveau de risque se situe la wilaya de Constantine ?
En termes de vulnérabilité potentielle par rapport au risque d'infection par le virus du sida et en l'absence d'une démarche d'information, d'éducation et de communication qui soit véritablement pertinente, soutenue dans le temps et l'espace, efficace et déterminée, notamment auprès des jeunes dans les lycées et collèges, les universités, les centres professionnels, les mosquées, etc., le niveau de risque est assez élevé. Il faut garder à l'esprit que Constantine, en plus d'être un carrefour marchand et de brassage de jeunes venus de tous les horizons souvent dans un cadre d'études universitaires, est ciblée de surcroît par un exode responsable d'une surpopulation et d'une grande promiscuité sociale susceptible d'être source de déviances morales. Le tout associé aux autres facteurs déterminants caractérisant l'ensemble du pays et qui fragilisent encore plus les jeunes, les rendant plus vulnérables vis-à-vis du risque de sida, à savoir l'exclusion et l'échec scolaire, le chômage, la délinquance, la drogue et la méconnaissance des problèmes dus à l'infection du VIH/sida. Le danger est d'autant plus grand que les jeunes de moins de 20 ans représentent 48,2% de la population, dont plus des 2/3 sont âgés de moins de 30 ans. En outre, on enregistre un recul important de l'âge moyen du premier mariage qui était en 2002 de 33 ans chez les hommes et de 29,6 ans chez les femmes, sans oublier que l'accès à l'emploi est de plus en plus difficile pour la plupart d'entre eux. De plus, leur mobilité vers les pays frontaliers est susceptible de faciliter les comportements à risque, partenariat sexuel multiple, difficultés d'accès aux préservatifs, présence de facteurs socio-économiques facilitant la marginalisation et autres pratiques dangereuses. De ce fait, il est évident que ces facteurs conjugués aux comportements à risque et au manque d'information des jeunes accentuent leur vulnérabilité vis-à-vis de l'infection par le VIH.
Quel est le nombre des malades notifiés à votre niveau, plus précisément au CHU de Constantine ?
Le nombre de malades notifiés par le CHU Benbadis qui est, je tiens à le préciser, l'un des six centres nationaux de référence pour la prise en charge et le traitement des malades infectés par le virus du sida illustre la réalité que notre wilaya n'est pas épargnée, même si elle ne figure pas en tête des wilayas les plus touchées. Le nombre de cas d'adultes hospitalisés, et dont une grande partie ne réside pas dans la wilaya, est de 52 pour les dix dernières années. Leur grande majorité est représentée par des personnes contaminées, selon les renseignements recueillis auprès d'eux, à l'étranger et dans le Sud algérien notamment.
Qu'en est-il de leur traitement ?
Le traitement antiviral qui est très coûteux, vous devez vous en douter, est disponible à Constantine depuis janvier 2003 et nous faisons profiter de la trithérapie tous nos malades dont l'état répond aux critères de mise en route de traitement, c'est-à-dire ceux dont le déficit immunitaire est assez évolué. A titre d'information, il faut savoir que le prix d'un traitement d'un seul malade, durant une année, est de l'ordre de 112 millions de centimes et ce traitement doit durer pendant toute la vie du patient. Je tiens, par ailleurs, à préciser que c'est l'Etat algérien qui prend entièrement en charge ces traitements fort onéreux.
Quelle est la tranche d'âge la plus touchée ?
L'âge moyen de nos malades est de 38 ans, ce qui suggère que la contamination a eu lieu à l'âge de 26-27 ans. Actuellement, nous avons un groupe de malades sous trithérapie et leur état est satisfaisant. Ils sont suivis de façon régulière avec fourniture gratuite des traitements à chaque contrôle.
Les malades sont marginalisés non seulement par le milieu social mais, souvent, aussi par leur propre milieu familial ?
Le problème dont souffrent nos malades, à l'instar de tous nos autres malades vivant avec le VIH/sida, est celui de la discrimination, de la stigmatisation et de la marginalisation, et ce aussi bien dans leur milieu professionnel d'où ils sont le plus souvent exclus que celui social où ils sont montrés du doigt quand ils sont reconnus. Ils sont dès lors fuis et marginalisés... A ce propos, je peux vous citer le cas concret de l'un de mes malades. Ce dernier, qui habite une autre wilaya, a dû quitter le pays tant la vie dans son milieu socioprofessionnel et de voisinage devenait insupportable. De nombreux autres malades, dont les cas sont plus poignants les uns que les autres, vivent également le calvaire, du fait de l'ignorance de la maladie et de la bêtise humaine. Il est temps que chaque citoyen, chaque responsable, à quelque niveau qu'il soit, s'engage et fasse la promesse de faire l'effort de s'informer sur cette maladie afin d'adopter des comportements de prévention et éviter le risque, d'être solidaire des malades et de défende leurs droits au même titre que les autres malades, de ne pas les rejeter, de respecter leur dignité, de lutter pour leurs droits...


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