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«Les inégalités sociales deviennent apparentes durant le Ramadhan»
Nacer Djabi. Sociologue, chercheur au CREAD
Publié dans El Watan le 11 - 08 - 2011

La vie économique des Algériens se traduit en surconsommation et gaspillage. Dans cet entretien, le docteur Djabi pense que la surconsommation durant le mois de Ramadhan est motivée par les impulsions ostentatoires de nouveaux groupes sociaux.
- Le comportement alimentaire des Algériens durant le Ramadhan est-il irrationnel ?
Impossible de comprendre les comportements qui apparaissent chez les Algériens durant le mois de
Ramadhan, y compris la façon de consommer. Nous pouvons par contre appeler ce mois «le Ramadhan de l'Algérien». Il y a beaucoup d'aspects qui caractérisent «le Ramadhan de l'Algérien», en majorité des points négatifs et peu de points positifs. Le «Ramadhan de l'Algérien» est marqué par les multiples prières, même si au fond de lui, l'Algérien, de manière générale, n'est pas pieux. «Le Ramadhan de l'Algérien» est plus social que religieux. C'est un rituel extérieur, alors que durant ce mois, il est de nature que la relation avec Dieu soit d'ordre interne. A partir de là, nous pouvons comprendre des pratiques de surconsommation. Durant ce mois, chez l'Algérien, la nuit se transforme en jour et, de là, il se transforme en machine de consommation, notamment dans les nouvelles villes. La «ville» dénaturée se métamorphose en une arène de conflit où persistent les inégalités sociales.
Bien sûr, il y a d'autres raisons socioéconomiques, notamment la pauvreté qui frappe de plein fouet de nombreux Algériens. Ils ne sont plus capables d'épargner ou d'investir dans l'achat d'un logement, par exemple. Leur budget est entièrement destiné à l'achat de produits alimentaires au cours de ce mois. Les inégalités sociales deviennent donc apparentes.
L'existence dans une même famille de plusieurs salariés fait que celle-ci surconsomme, au détriment des autres secteurs qu'elle ne peut investir.
Parmi les points positifs du «Ramadhan de l'Algérien», l'attitude fêtarde des familles. On distingue que des familles entières sortent la nuit, ce qui souligne la fonction sociale qui est maintenue par les Algériens, mais au détriment de la dimension religieuse et spirituelle.
Parmi les autres raisons qui expliquent cette folie consommatrice, l'inégalité sociale qui a émergé ces dernières années et l'apparition de nouvelles couches sociales qui ont profité des changements qu'a connus l'économie algérienne. Ces catégories utilisent tous les événements sociaux, comme le mois de Ramadhan, pour afficher leur réussite économique. Les nouveaux riches sont au-dessus des couches sociales et sont désormais connus pour leur tendance de forte consommation et d'ostentation.
- Pourquoi les Algériens ont-ils tendance à acheter plus d'aliments durant le mois sacré ?
Le Ramadhan est la période «algérienne» de différenciation entre les couches sociales. C'est à l'opposé de ce qui est exigé religieusement.
La vie économique des Algériens se traduit en surconsommation et gaspillage.
Il ne faut pas oublier qu'en dehors de ce mois, c'est la période de contestations sociales, de sit-in et de protestations pour réclamer des droits afin de compenser ce qui a été consommé durant le Ramadhan. N'oublions pas que la fin du Ramadhan, cette année, coïncidera avec la rentrée scolaire. Cela indique que la prochaine rentrée sociale sera mouvementée. Et les Algériens mettront de côté les questions politiques.
- Auparavant, les Algériens ne consommaient pas de cette façon. Pourquoi ce changement ?
Il faut revenir à l'histoire politique de l'Algérie pour comprendre «le Ramadhan de l'Algérien». Le jeûne du mois sacré était un culte qui pouvait distinguer les Algériens des Européens durant la période coloniale. La prière ne leur permettait pas de se différencier, car les mosquées étaient peu nombreuses dans les villes.
Les autorités coloniales interdisaient également aux Algériens de faire la prière, hormis les plus âgées. Le jeûne permettait aux Algériens d'exprimer leur solidarité sociale tout en mettant en relief leur spécificité. A l'époque, même un individu qui consommait de l'alcool arrêtait d'en boire et faisait durant ce mois la prière.
Le jeûne du Ramadhan était une expression militante des Algériens contre l'occupation coloniale. De nos jours, ce rôle que donnaient les Algériens au mois de Ramadhan a été remplacé. La consommation a pris la place du spirituel. Il est devenu commun que l'Algérien agresse son compatriote durant la journée et que le soir il fasse la prière des tarawih. Après ces mêmes prières, il n'est pas étonnant de le voir fumer un joint de cannabis.


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