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Rachid Grim. Politologue : «Ce n'est pas révolutionnaire, et cela ne stoppera pas la fraude électorale»
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Publié dans El Watan le 30 - 08 - 2011

- Pensez-vous que le projet examiné par le Conseil des ministres apporte du nouveau par rapport à la loi électorale en vigueur ? Répond-il, en fait, aux aspirations des Algériens à la démocratie et aux revendications de la classe politique qui n'a cessé de demander des élections libres et propres, sans fraude ni trucage ?
S'il ne fallait s'en tenir qu'au contenu du projet de loi électorale étudié et – probablement approuvé tel quel – par le Conseil des ministres, on ne peut pas dire qu'il s'agit d'une véritable révolution démocratique.
Il y a bien entendu quelques nouveautés par rapport à l'ancienne loi, mais il ne s'agit que de détails plus ou moins importants. Il est peut-être vrai que l'utilisation exclusive d'urnes transparentes peut constituer une avancée pour la transparence des élections et la lutte contre la fraude. Mais est-ce là vraiment le problème fondamental ? Ce qu'on peut dire sans se tromper, c'est que la volonté politique d'aller vers une vraie démocratie pluri-partisane – avec pour principe fondamental la prise en compte de l'expression réelle de la volonté populaire et un choix clair pour l'alternance au pouvoir – n'existe pas.
Le président Bouteflika ne veut pas aller trop loin dans les réformes qu'il propose. Il veut garder le système tel qu'il existe, en cherchant à l'améliorer quelque peu pour le rendre plus présentable aux yeux de l'étranger – l'Occident en particulier.
Tous les textes qui sont actuellement à l'étude – y compris donc le projet de loi électorale – ont été confiés pour leur élaboration et leur rédaction au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. Or, on connaît la position dudit ministère sur les réformes. On l'a déjà vu sur le code communal et on le voit sur les autres textes (loi sur les partis, loi électorale). Toujours plus de répression et plus de pouvoirs à l'administration. On l'a vu aussi concernant la loi sur l'information – élaborée par le ministère de l'Information – qui n'a apporté aucune réelle avancée sur l'ancienne. Bien que légèrement aménagée, elle reste toujours aussi répressive.
Je crois que ce qu'il faut retenir des réformes que le président de la République commence à entreprendre, c'est qu'elles sont plus à destination du monde occidental que du peuple algérien. Le pouvoir algérien se sent fort du soutien de l'Occident à qui il rend d'immenses services (économiques, sécuritaires, etc.) C'est ainsi qu'il convient de lire et de comprendre la déclaration à l'APS du nouvel ambassadeur des Etats-Unis en Algérie qui se félicite du «processus de réformes entrepris par l'Algérie… qui répond aux attentes du peuple algérien».
Le monde occidental se satisfait parfaitement du système politique algérien actuel. Il ne veut pas avoir à gérer une nouvelle révolution dans la région avec ses conséquences imprévisibles. Bouteflika le sait, comme il sait qu'il peut – pour le moment – calmer toutes les revendications populaires par une politique de fuite en avant antiéconomique de redistribution de la rente et de gaspillage des réserves financières.
Gagner du temps et sauver le système qu'il a mis en place est son seul vrai credo. C'est dans ce seul objectif qu'il utilise «le processus de réformes» qu'il a entrepris.
- Est-ce que l'usage d'urnes transparentes, la mise sur pied de deux commissions de surveillance, une constituée de magistrats choisis par le président de la République et une autre composée de représentants de partis et des candidats indépendants, ainsi que les autres dispositions évidemment, constituent une garantie pour le respect de la volonté populaire ?

Il s'agit là des quelques «améliorations» qui ont été introduites dans le projet de loi. On ne peut pas dire qu'elles ne servent à rien – surtout les urnes transparentes et la commission composée de représentants des partis – mais elles ne sont pas fondamentales. La commission constituée de magistrats est une vraie fumisterie, quand on connaît le degré d'allégeance au pouvoir du système judiciaire algérien. Ce n'est certainement pas fait – ou du moins pas suffisant – pour stopper la pratique de fraude électorale, complètement ancrée dans les mœurs politiques du pouvoir.
La volonté populaire pour le système qui nous gouverne – et qui compte continuer à le faire – n'est qu'un slogan à destination de ceux qui veulent bien y croire. Il n'a aucun contenu en relation avec un vrai système démocratique. Pour le pouvoir, la seule volonté populaire est celle qui vote pour lui. Il n'en existe pas d'autre. Cette volonté populaire là, le système – y compris avec les réformes en cours – fera tout pour la maintenir : par la fraude directe les jours de votation, ou par le trafic des chiffres à tous les niveaux du processus électoral.
Rien dans le projet de nouvelle loi électorale ne semble mettre réellement la votation populaire à l'abri des manipulations.
- Et qu'est-ce qui pourrait, selon vous, faire stopper la pratique de la fraude électorale chez nous ? Est-ce que les nouvelles dispositions suffisent ? Ne doivent-elles pas être accompagnées de mesures politiques ? Le détournement des voix commence souvent par le monopole des médias…
Le détournement de voix est implicite dans tout le système politique algérien. Il a été créé et développé de manière à ce qu'il n'y ait qu'une seule voix qui compte, celle du système. Il a tout organisé autour de cela : les médias lourds (les seuls qui comptent vraiment) sont aux ordres et le resteront encore longtemps (avant que ne finissent par s'imposer d'hypothétiques médias privés). La presse écrite – même privée – est pour la plupart tenue par la manne financière que constitue la publicité publique. Ce n'est pas avec ce genre de médias que se développeront les idées nouvelles – nécessairement iconoclastes – et que les opinions publiques pourront être mises à niveau et formées pour se positionner politiquement en toute liberté et selon leurs vrais besoins de développement, de liberté, de démocratie, d'identité, etc.
Ce qu'il faut remarquer dans la manière dont se déroule le processus de réformes du Président, c'est qu'il met la charrue avant les bœufs. Toutes les lois qui sont en train d'être étudiées – et rapidement promulguées – devraient en fait être la conséquence logique de la nouvelle Constitution que le Président tient à réformer. Or, nous avons les lois, mais pas la loi fondamentale.
Cela ne peut signifier qu'une chose : il n'est pas dans les projets du Président de changer fondamentalement la Constitution. Comme pour les lois et codes qu'il est en train de «réformer», la nouvelle Constitution ne comportera rien qui participera à faire évoluer le système vers une vraie démocratie.
Tant que cette volonté de blocage existera, il n'y aura absolument aucune possibilité de faire évoluer les choses. A moins que la société, à l'image de la Tunisie et de l'Egypte, prenne les choses en main et oblige à une véritable transformation. Cela ne semble pas être encore le cas, mais on peut toujours rêver !


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