En dépit de tous les traitements, la population continue de vivre un cauchemar qui dure depuis des années. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, la cité 687 Logements de la Plaine Ouest de Annaba où réside le directeur de l'environnement de la wilaya de Annaba est infestée par les moustiques. A longueur d'année, les habitants souffrent de la cohabitation avec des diptères qui trouvent refuge et se reproduisent dans les caves des immeubles de cette cité. «Ni pastille, ni insecticide, ni moustiquaires, et encore moins les ventilateurs n'ont pu venir à bout de ce phénomène qui impose sa présence au nez et à la barbe des autorités locales chargées de l'environnement. Notre lutte contre les moustiques aura été pratiquement vaine. La peau de nos enfants est piquetée en permanence par les morsures de ces bestioles nuisibles qui souvent véhiculent des maladies graves», se plaignent les résidants de cette cité qui affirment avoir contacté toutes les autorités locales sans que leur problème soit pris en charge. Par ailleurs, les spécialistes soutiennent que c'est le traitement chimique qui a montré ses limites, estimant que les insecticides utilisés ne sont pas efficaces et les doses ne sont pas respectées. L'autre faille est en rapport avec l'inefficacité de la méthode de lutte et le non-traitement de tous les points infestés. Houria Belghiche, biologiste, pense que «Annaba étant une ville marécageuse, toutes les caves de ses immeubles sont toujours inondées d'eaux et leur vidange est difficile, voire impossible, parce qu'elles se remplissent une semaine seulement après avoir été vidées. Le combat chimique est toujours de rigueur, bien qu'il soit néfaste pour la santé publique». La biologiste suggère en substitution le traitement appelé Bacillus Thuringiensis sous espèce israelensis (BTI) ; son plaidoyer est étayé d'arguments évoquant une expérience concluante au niveau de la commune de Annaba en 2007, où pendant 3 mois, de janvier à mars, on a traité les caves des immeubles et les eaux qui stagnent au niveau des quartiers où vivent les larves. «Ce traitement a donné de bons résultats (100 % de mortalité de larves). Biodégradable, le produit a réussi dans les eaux claires et usées. Pour ces dernières, il suffit d'utiliser le dosage approprié. Mais on n'a pas continué à travailler avec ce traitement biologique», estime-elle.