Cette situation est celle d'un pays qui peine à intégrer des technologies qui ne sont plus nouvelles du tout au rythme où elles se développent ailleurs. Si cela semble s'être calmé dans les autres wilayas du pays, la pénurie d'argent n'a pas disparu des bureaux de poste d'El Tarf, wilaya des extrêmes. Les usagers d'Algérie Poste se bousculent toujours pour retirer leurs avoirs bien après la période des vacanciers et de l'Aïd à laquelle on a faussement attribué ce manque cruel de liquidités.Depuis quelques jours, à ce manque d'argent, inexplicable, si l'on s'en tient aux déclarations du ministre des Postes et Télécommunications, il faut ajouter les pannes des distributeurs et celles des réseaux Internet qui alternent avec des coupures d'électricité. La totale en quelque sorte. La poste n'est, en fait, qu'un bureau de vente de timbres, lorsqu'il y en a bien entendu, car là aussi il y a des pénuries. Derrière les guichets on ne s'embarrasse plus de scrupule pour vous donner une bonne explication. « Y'a pas, allez voir les responsables », répètent machinalement les préposés. Chez ces derniers, c'est la langue de bois qui dilue les responsabilités entre tous les opérateurs : banque, Sonelgaz, Algérie Poste, Algérie Télécom, transporteurs de fonds… La litanie habituelle. La situation est tout bonnement inacceptable pour certains usagers qui disent ne plus pouvoir mettre la main sur leur salaire à El Tarf, mais qu'ils ont pu retirer aisément dans la moindre des petites postes d'Annaba et sans faire la chaîne s'il vous plaît. C'est inacceptable, nous explique-t-on, car le problème n'a plus cette dimension nationale qui nous imposait la résignation. «Cette situation est celle d'un pays qui peine à intégrer des technologies qui ne sont plus nouvelles du tout au rythme où elles se développent ailleurs», tente de nous expliquer un technicien des NTC. A l'image probablement de ces distributeurs automatiques de billets (DAB). Impossible de leur faire confiance tant leur service est irrégulier. C'est toujours un miracle lorsqu'on en trouve un qui fonctionne et où le soin a été pris de mettre suffisamment d'argent pour ne pas vous rendre carte sans mot d'excuse. A El Kala, qui a le malheur d'abriter des garnisons de douaniers, de policiers des frontières, de marins, et bien d'autres corps… en sus des retraités, des invalides et autres pensionnaires, tous prioritaires, c'est encore plus grave. Le petit bureau de poste avec ses trois guichets uniques, est, soit désert, soit envahi par une foule bruyante qui assaille les trois ordinateurs. Avant même d'arriver à la poste, on sait si oui ou non il y a de l'argent. Cela aussi, c'est de la télécommunication et on peut lui faire confiance car elle est née chez nous.