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L'université algérienne : Peut-on faire de la quantité et de la qualité en même temps ?
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La situation de l'université algérienne est caractérisée par une stagnation en ce qui concerne les infrastructures universitaires, qu'il s'agisse du nombre d'universités et de centres universitaires construits depuis 1980, que des équipements nécessaires au fonctionnement de ces infrastructures.
Le nombre d'universités construites et la quantité d'équipements acquis croissent selon une progression arithmétique, tandis que les besoins en formation augmentent selon une progression géométrique, ce qui entraîne un déséquilibre en quantité et en qualité. Ce qui est plus inquiétant encore, c'est le déséquilibre entre la demande de formation – les effectifs à former – et l'offre de formateurs – le nombre d'enseignants nécessaires pour répondre aux besoins croissants de formation. A cela, il faut ajouter la baisse tendancielle de la qualité de l'enseignement et du niveau des étudiants sortant des universités. Ces déséquilibres ont des conséquences graves non seulement sur les personnes formées mais aussi sur le développement de l'économie nationale qui connaît une hémorragie importante – ce qu'on désigne souvent par le phénomène du «brain drain» – rendant l'économie nationale exsangue de ses plus importantes ressources humaines – qu'il s'agisse des enseignants ou des étudiants. Pour analyser ces déséquilibres, nous examinerons successivement les deux côtés générateurs de ces déséquilibres : le côté de l'offre et le côté de la demande.
Du côté de l'offre de formation
La situation du côté de l'offre doit être appréhendée sous quatre angles :
1- l'offre d'infrastructures et d'équipements universitaires ;
2- l'offre d'enseignants (en quantité et en qualité) ;
3- l'offre de cadres gestionnaires spécialisés dans le management des services universitaires (en quantité et en qualité) ;
4- l'offre et la variété des filières d'enseignement.
Le premier facteur explicatif de la stagnation actuelle de l'université algérienne est l'arrêt de la croissance des infrastructures et des équipements universitaires depuis les années 1990. L e nombre d'universités et de centres universitaires, qui existait en 1990, est pratiquement le même que celui qui prévaut aujourd'hui. Il en est de même des équipements universitaires, c'est-à-dire des laboratoires de recherche, des «computer labs» (laboratoires d'ordinateurs), des équipements audio-visuels, etc., qui non seulement n'ont pas augmenté depuis 1990, mais dans la plupart des cas ont connu une régression en raison des dégradations humaines et du manque de maintenance.
Le même constat peut d'ailleurs être fait concernant les infrastructures universitaires qui, elles aussi, ont subi des dégradations pour les mêmes raisons. Si on prend le cas des équipements universitaires, le ratio ordinateurs/étudiants peut être estimé à 1 ordinateur pour 100 étudiants demandeurs, alors que le ratio est en moyenne de 1 ordinateur pour 2 étudiants dans les pays développés, comme les Etats-Unis. Il faut ajouter à cela que les équipements, qui ont été acquis dans les années 1970 et 1980, sont ceux utilisés aujourd'hui, ce qui fait que la grande majorité de ces équipements sont devenus obsolètes. Il en est de même des bibliothèques universitaires et des livres.
Les bibliothèques sont largement insuffisantes et le ratio livres/étudiants est d'environ 1 livre pour 200 étudiants. Si on ajoute l'absence quasi totale d'accès à Internet dans la plupart des universités, on peut se demander comment font les étudiants pour préparer leurs travaux de recherche. Ce faible ratio des bibliothèques et des livres explique en partie – nous verrons les autres raisons plus loin – ce qu'on appelle la baisse du niveau des étudiants algériens.
Le second facteur expliquant la stagnation actuelle des universités algériennes est l'insuffisance dramatique d'enseignants, aussi bien en nombre qu'en qualifications. Le ratio enseignants/étudiants dans la majorité des universités ne dépasse pas un (1) enseignant pour 50 étudiants alors qu'il est en moyenne de un (1) enseignant pour 4 étudiants dans les pays développés. Je me rappelle, dans les années 1970 déjà, j'avais des classes de première année qui dépassaient les 600 étudiants, tassés dans d'anciennes salles de cinéma modestement réaménagées et qui ne disposaient même pas d'un micro amplificateur. Résultat : les 50 étudiants assis aux premiers rangs arrivaient à capter le message de l'enseignant et le reste, je vous laisse deviner ce qu'ils faisaient. Etant donné la stagnation évoquée ci-dessus concernant le déficit en capacités infrastructurelles et en équipements, on peut imaginer facilement la situation aujourd'hui.
A cela, il faut ajouter l'insuffisance en qualifications d'un grand nombre d'enseignants. Attention, cela ne signifie pas, bien entendu, qu'il n'y a pas d'enseignants qualifiés, souvent même hautement qualifiés. Cela signifie seulement que les qualifications d'un grand nombre d'enseignants ne sont pas adaptées aux besoins des étudiants et de l'économie nationale et internationale de plus en plus globalisée. Une des raisons objectives à ces insuffisances est le manque d'infrastructures et d'équipements évoqué au paragraphe précédent. Cependant, le déficit infrastructurel n'explique la situation qu'en partie. L'autre raison est qu'un grand nombre d'enseignants ne font pas l'effort nécessaire pour dépasser ces insuffisances.
Le troisième élément, qui explique la stagnation de nos universités, est l'insuffisance de cadres gestionnaires capables de «manager» – j'utilise volontairement ce mot plutôt que celui de «gérer» car le «management» est devenu une science et non plus l'art de «gérer» ou «d'administrer» – les services universitaires devenus complexes. Le nombre de cadres gestionnaires – si on peut encore les appeler «cadres» – n'a pas augmenté depuis les années 1990, alors que la demande de services universitaires de toutes sortes a crû de façon presque incroyable. Le résultat est que le niveau de satisfaction de la demande est quasiment insignifiant. L'exemple le plus visible est la situation des œuvres universitaires. Si on prend le cas des résidences universitaires, le nombre d'étudiants par chambre est en moyenne de 5. Si on prend l'exemple des restaurants universitaires, le temps moyen passé par les étudiants à faire la queue avant d'être servis est de 2 heures.
Le cas des transports universitaires de leur résidence aux salles de cours connaît la même situation ou pire. Le résultat, c'est que les étudiants perdent en moyenne 4 à 5 heures par jour uniquement dans les queues. Si on ajoute aux insuffisances quantitatives le fait que les cadres gestionnaires de nos universités, facultés et départements ne sont pas formés au management moderne des services universitaires – ce sont souvent des cadres ayant travaillé dans des administrations centrales ou locales – qui sont d'une nature spécifique.
La gestion de nos universités est souvent celle de cadres bureaucratiques et autocratiques qui n'ont aucune compréhension de l'importance et des objectifs de la formation et qui n'ont aucune considération ni pour les étudiants ni pour les enseignants qui sont le corps moteur de l'université. La conséquence de ces insuffisances quantitatives et qualitatives sur la gestion financière et pédagogique de nos universités est simplement chaotique.Le dernier facteur, qui joue dans la stagnation actuelle de nos universités, est la situation et la politique en matière de filières de formation.
Les filières enseignées dans nos universités ne sont pas adaptées aux besoins de l'économie nationale et internationale, cette dernière devenant de plus en plus mondialisée. Cette inadéquation entre l'offre et la demande de formation se voit à tous les stades du cycle long des études. Elle se voit surtout à deux niveaux : au niveau de la formation professionnelle d'abord où les écoles et les programmes de formation sont insuffisants en quantité et en qualité. Vous avez plus de chance de trouver un médecin qu'un plombier, électricien, maçon, menuisier, etc. Au point que le prix payé pour une réparation de plomberie tout à fait ordinaire puisse vous coûter trois ou quatre fois le prix d'une consultation chez votre médecin. S'agissant de la qualité des services, quand vous choisissez un maçon pour faire des aménagements chez vous ou un peintre pour repeindre votre maison, vous ne pouvez jamais avoir la garantie que le travail sera fait comme vous l'avez demandé et au prix convenu.
Le même problème se trouve au niveau universitaire où les filières de sciences humaines et sociales sont dominantes par rapport aux filières de sciences exactes et technologiques. Nous ne disons pas qu'il faut faire disparaitre les sciences humaines et sociales des programmes universitaires – nous reconnaissons au contraire que sciences exactes sans sciences humaines serait la ruine de l'homme. Nous disons seulement qu'il faut former selon les besoins de l'économie nationale et internationale. Si on regarde de près les statistiques du chômage en Algérie, on se rend compte que le nombre de chômeurs le plus important se trouve chez les étudiants ayant suivi les filières de sciences humaines ou sociales. En d'autres termes, il y a inflation des filières créatrices de chômage par rapport aux filières de sciences exactes, qui sont aussi touchées par le chômage, mais qui le sont moins. Voici la situation du côté de l'offre. Voyons maintenant ce qui se passe du côté de la demande.
Du côté de la demande de formation
Du côté de la demande, trois facteurs contribuent à la dégradation continue de la situation dans les universités algériennes :
1- L'augmentation tendancielle du nombre d'étudiants demandeurs de formation ;
2- la baisse continue du ratio enseignants/étudiants ;
3- la détérioration de la qualité de l'enseignement et la baisse conséquente du niveau des étudiants.
Le premier facteur du côté de la demande est l'accroissement d'année en année des hordes d'étudiants demandeurs de formation. Le nombre d'étudiants augmente selon une progression géométrique alors que, comme nous l'avons vu, les capacités de formation – infrastructures/équipements et enseignants réunis – manquent dramatiquement.
Le résultat est que le nombre d'étudiants par classe est très élevé – en moyenne 300 à 400 étudiants par amphi – ce qui, ainsi que nous l'avons dit, a participé à la détérioration de la qualité de l'enseignement, entraînant sur son sillage une baisse du niveau des étudiants. Vous me direz que cette augmentation de la demande de formation est tout à fait dans l'ordre des choses : au taux auquel augmente la population algérienne, il est normal que le nombre de demandeurs de formation augmente.
Ce qui est plutôt en question, ce n'est pas cette tendance à l'augmentation de la demande, c'est l'inadéquation entre les capacités infrastructurelles et en enseignants, d'un côté, et la demande, de l'autre. L'augmentation de la demande étant une donnée, il aurait fallu planifier le développement des infrastructures et celui des enseignants de sorte que le déséquilibre soit minimisé. Si on ajoute la désorganisation existante en matière d'orientation des étudiants selon les filières disponibles et selon les besoins de l'économie nationale et internationale, on peut imaginer la situation qui prévaut dans certaines facultés et départements des universités qui sont pleins à craquer.
Le second facteur de la stagnation actuelle dans nos universités est la tendance à la baisse du ratio enseignants/étudiants et le manque de gestionnaires. Les universités, comme les entreprises ou les administrations, ont des besoins spécifiques en ressources humaines, qu'il s'agisse des enseignants ou des cadres gestionnaires chargés d'offrir les services universitaires aux étudiants. A la différence des entreprises ou des administrations, l'enseignement supérieur n'a jamais eu de politique de ressources humaines. Une telle politique impliquerait l'évaluation des besoins des universités en enseignants et en «managers et l'élaboration d'un programme de formation dans les deux filières de sciences exactes et humaines».
La politique jusqu'à maintenant adoptée est la politique du «pompier» : chaque année, on attend que l'année universitaire commence pour recruter les enseignants. Le résultat est que – même s'il y a une prétendue sélection – le recrutement se fait dans une telle précipitation que les enseignants recrutés ne sont pas toujours ceux qui conviennent à l'enseignement offert. Ceci est rendu encore plus complexe en raison du fait que, pour être recruté, un enseignant doit passer par le processus administratif et bureaucratique dit de la Fonction «publique» qui accorde plus d'importance au dossier administratif de l'enseignant qu'à sa capacité à enseigner. A cela, il faut ajouter qu'une fois recruté, l'enseignant est à son poste pour la vie et aucune évaluation régulière sérieuse de l'enseignant n'est faite. Il arrive souvent qu'un enseignant, même au niveau doctoral, ne publie aucun ouvrage ou article pendant toute sa carrière et qu'il garde son poste parce qu'il en est ainsi avec le système de la Fonction publique. Cela est en totale contradiction avec la pratique des universités du monde qui appliquent le principe «publish or perish», c'est-à-dire qu'un enseignant qui ne publie pas doit périr, c'est-à-dire être licencié.
L'autre exemple du caractère bureaucratique de nos universités est celui des enseignants qui ont quitté le pays à l'époque noire du terrorisme (années 1990). Selon un règlement de la Fonction publique, il est interdit aux universités de recruter un enseignant qui a quitté son université dans ces conditions, cela étant considéré comme un abandon de poste. Le résultat est que l'université s'est retrouvée privée d'une bonne partie de ses meilleurs enseignants partis pendant la décennie noire. C'est là un exemple d'application «aveugle» et «sourde» de la règlementation de la Fonction publique. Le résultat de tout cela est que l'enseignement offert dans nos universités est souvent inadapté aux besoins de l'économie nationale et internationale et que les enseignants qui sont d'un bon niveau se démobilisent et cherchent ailleurs dans le monde ce qu'ils ne trouvent pas chez eux.
Le troisième facteur du déséquilibre et de la détérioration actuels dans les universités algériennes est la baisse tendancielle du niveau des enseignants. Cette baisse a été confirmée dans les récents classements de nos universités par les agences de classement à l'échelle internationale. Certains diront, bien sûr, qu'il faut comparer le comparable. Tout à fait. Les universités tunisiennes et marocaines – qui sont comparables aux algériennes – sont classées avant les universités algériennes alors que lorsqu'on entend nos politiciens parler, notamment ceux chargés de l'enseignement, nos universités sont meilleures. C'est ce que j'appelle la «fakhfakha» algérienne. Je me rappelle déjà l'époque de Boumediène, lorsqu'on construisait une université ou une usine, on disait que c'est la plus grande d'Afrique, ou du monde arabe, etc., alors que si vous allez juste à côté – en Tunisie, au Maroc ou dans un pays comparable à l'Algérie – vous trouverez une université ou une usine équivalente ou même plus grande.
D'un autre côté, les enseignants algériens, une fois à leur poste, ne sont pas encouragés à entrer dans un cycle de formation continue. Ils participent très peu ou pas aux conférences et séminaires nationaux et internationaux dans les thèmes relevant de leurs domaines, ce qui les coupe des réalités et des changements qui interviennent aux niveaux national et international. A cela, il faut ajouter que leurs cours sont souvent «congelés» pendant plusieurs années et ne sont jamais revus et adaptés pour tenir compte des évolutions intervenues. On s'étonne ensuite de savoir que le niveau de nos étudiants baisse. Je ne dis pas que les étudiants n'ont pas une part de responsabilité dans cette baisse de leur niveau. Souvent, je pose la question aux étudiants : «est-ce que vous avez lu tel ou tel article dans tel ou tel journal ?» La réponse est généralement : «non».
Quand je leur pose la question de savoir pourquoi : «On n'a pas de quoi acheter le journal», répondent-ils. Pouvez-vous croire cela quand on sait que le journal ne coûte que 10 DA et que les étudiants dépensent beaucoup plus dans des choses qui n'ont pas autant d'importance que de s'informer et de former. Il faut cependant reconnaître que le facteur déterminant de cette baisse de niveau reste l'inadaptation de l'enseignement aux réalités nationales et internationales et le niveau des enseignants.
Conclusion
Nous avons vu que la situation dans les universités algériennes est loin d'être enviable, à en juger par l'analyse précédente confirmée par les classements récents des universités algériennes dans l'échelle internationale des universités. Nous avons vu que deux grandes catégories de facteurs ont contribué à la détérioration de cette situation au fil des ans : des facteurs se situant du côté de l'offre – arrêt du développement des capacités infrastructurelles et des équipements universitaires, le nombre insuffisant d'enseignants par rapport au nombre croissant d'étudiants, l'insuffisance en nombre et en qualité des cadres gestionnaires de nos universités et l'absence de politique en matière de filières et d'orientation scolaire et universitaire – et de facteurs se situant du côté de la demande – l'augmentation tendancielle des effectifs d'étudiants à former, la faiblesse du ratio enseignants/étudiants et la baisse de la qualité de l'enseignement et du niveau des étudiants.
Une amélioration de la situation actuelle ne peut se produire que si on agit sur ces deux côtés en même temps et sur les éléments qui les composent. Cela demandera un peu de temps, mais sans une volonté politique et sans une décentralisation réelle du management des universités, aucun résultat ne pourra être réalisé. Ce n'est qu'avec une planification rigoureuse de ces deux côtés – le côté de l'offre et le côté de la demande – que l'on pourra à la fois résoudre l'équation quantité/qualité posée par le titre du présent article. Les autorités politiques et les managers des universités sont-ils prêts à relever ce défi, seul l'avenir nous le dira.


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