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Le complexe Algérien
Publié dans El Watan le 19 - 01 - 2006

L'image que se fait l'intellectuel algérien de lui-même est à la fois complexe et compliquée, par rapport au problème de sa propre identité ou de sa propre utilité. L'une restant floue et l'autre quelque peu douteuse. En ce qui concerne son identité, l'intellectuel algérien n'est pas assis sur plusieurs.
En ce qui concerne son utilité, il peut la gonfler jusqu'à la fatuité pour se sécuriser ou la minimiser jusqu'au ridicule, pour avoir bonne conscience. Le fait colonial y est pour beaucoup dans cette détresse de l'intellectuel algérien. Mais pas seulement ! Il y a aussi l'incertitude de son statut, le rapport qu'il a au pouvoir politique et un certain égoïsme gêné qui font qu'il baigne en permanence dans le malaise. C'est ainsi que l'image qu'il a et qu'il donne de lui-même, consciemment ou inconsciemment, se cristallise dans sa conscience subjective grâce à une opposition entre deux conceptions du monde totalement contradictoires. La première conception est de l'ordre du politique. La deuxième, de l'ordre du culturel. La contradiction entre ces deux éléments rend la conscience subjective de l'intellectuel algérien et sa relation avec son entité psychologique instable, indécise et désorientée. En fait, il fonctionne selon les circonstances, à tâtons et à vue, à partir de critères qui sont parfois subjectifs et imaginaires, et parfois objectifs et réels. C'est de cette contradiction que surgit l'attitude du refus absolu, du dégoût subjectif et de l'inquiétude inhibitrice, qui peut jouer un rôle de révélateur et de prise de conscience. Parce que l'intellectuel algérien est souvent rebuté par la réalité sociologique qui l'entoure et qu'il refuse agressivement et désespérément. Ce qui amène certains intellectuels à fuir dans les solutions individualistes et donc narcissiques qui leur font croire qu'ils n'ont aucun moyen d'agir sur les pesanteurs tant sociologiques que politiques, de l'intérieur. Et c'est peut-être pour cela que les sciences sociales en Algérie végètent lamentablement et sont d'une pauvreté remarquable. Il découle de cette indigence l'inexistence de la théorie politique et de l'analyse scientifique des rapports socioéconomiques à l'intérieur de la société algérienne et du rapport entre les intellectuels et le pouvoir politique. Le rejet dont souffre l'intellectuel algérien et concernant à la fois son propre être et sa propre réalité est - peut-être - dû au fait qu'il hésite entre deux attitudes. La première concerne son adhésion à une identité culturelle mobile et instable (problème du bilinguisme et des cultures nationales), dont le noyau dur est d'ordre linguistique, surtout. La deuxième concerne son adhésion à une identité idéologique mobile et instable, elle aussi, dont le noyau dur tourne autour de l'idée d'Etat, dont il n'a pas trop l'habitude, puisqu'il manque de référents historiques. Le fait qu'il ait un rapport confus à la langue et un rapport conflictuel-opportuniste à l'Etat, renforce son complexe vis-à-vis de sa conscience subjective. Nous voyons ce complexe se développer dès qu'il s'agit de la religion ou de la politique. Il est remarquable qu'après tant d'années, l'intellectuel algérien n'a produit aucun texte significatif sur le rôle de la religion dans la société, ni aucune analyse pour expliquer - scientifiquement - certains phénomènes ou résurgences qui tendent tous à l'intolérance religieuse. Mais ceci n'a rien de surprenant dans la mesure où l'attitude des intellectuels vis-à-vis de la religion en tant qu'essence théologique ou en tant que pratique dogmatique se caractérise par la passivité et la fuite en avant, parce que leur vision du monde n'a pas encore été clarifiée. Ils sont dans l'expectative et subissent mollement les pesanteurs sociologiques parce que leur conscience subjective est extrêmement encombrée d'une forme de culpabilité qui les immobilise complètement. Il en est de même pour la politique dont ils se méfient beaucoup et qu'ils transforment en un rituel verbalisé qui régit leurs discussions, dans les salons ou les cafés. En réalité, ils ont généralement horreur de s'engager et font de l'apolitisme un gage de probité ! Mais on a le sentiment que leur conscience subjective si complexée et inhibée est en train d'éclater au profit d'une effervescence qui - chez certains - attire la méfiance et crée le doute. Nous assistons actuellement à un ébranlement de la conscience subjective de l'intellectuel qui a l'air de vouloir sortir de lui-même, de son opportunisme, de sa prudence, de sa lâcheté et de son immobilisme. Tant de maux qui ont permis, chez nous, au pouvoir politique d'occuper tout le terrain, avec, souvent, beaucoup d'arrogance, de suffisance et de mépris. C'est ainsi que s'est développée cette bureaucratie politique qui croyait détenir à elle seule toute la vérité et qui a, souvent, transformé nos intellectuels en petits élèves obéissants et reconnaissants. Cette bureaucratie politique évidemment opportuniste, enivrée par ses propres diatribes et dépassée par la bêtise de ses propres arguments que certains d'entre nous gobaient avec délectation, agissait à sa guise et sans vergogne. C'est ainsi que l'Etat, en l'absence de toute réaction de la part des intellectuels, a accaparé tout le terrain intellectuel et réflexionnel laissé à l'abandon par ceux-là mêmes qui avaient le devoir de le prendre en charge, parce qu'ils se sont laissés effrayer par la pieuvre étatique goulue, en tant que mainmise politique, administrative et bureaucratique. A partir de ce complexe de la conscience subjective dont souffre l'intellectuel va se développer un isolement terrifiant et une rupture radicale qui vont l'éloigner des gens et de leur réalité concrète. Cette rupture d'avec les gens est le produit de cette conscience inhibée de l'intellectuel et qui a créé le vide entre lui et les autres classes, entre les élites et les masses. C'est ainsi que l'intellectuel algérien se retrouve aujourd'hui exilé dans sa propre conscience.

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