En visite en Algérie, le P-DG de Radio France a effectué un détour mercredi dernier à Tipasa pour se rendre à la Radio locale de Tipasa, en compagnie des responsables de la Radio algérienne. Le responsable français a déclaré que la Chaîne III est très professionnelle et que son souci demeure toujours le contenu et l'intelligence des programmes diffusés. Il reconnaît qu'à Radio France, il y a 43 radios locales sur le territoire français, ce qui n'est pas le cas en Algérie, car le nombre est plus élevé (47, ndlr). Jean-Luc Hees ambitionne, à moyen terme, de faire entendre des sujets sur l'Algérie pour faire comprendre aux auditeurs de Radio France ce qui arrive dans les pays arabes, mais aussi mieux connaître les pays musulmans. Il a bien voulu répondre à nos questions. -Quel est l'objet de votre présence en Algérie, particulièrement ici au siège de la Radio de Tipasa ? On commence à prendre des habitudes de coopération assez régulières avec nos amis de la Radio algérienne. Je crois qu'on se comprend bien dans ce domaine, hormis dans celui de la coopération classique. On aimerait se connaître davantage et puis se faire connaître d'une manière réciproque, c'est-à-dire mettre à l'antenne des sujets qui viennent d'Algérie et des choses de la France sur l'antenne de Radio Algérie, si nos amis algériens les jugent intéressantes et que les auditeurs et auditrices algériens aiment entendre. Nous allons essayer de coproduire des sujets. -Pouvez-vous nous donner des détails sur ces sujets que vous jugez intéressants ? Je viens à l'instant de visiter un site archéologique à Tipasa. Il y a dans votre pays des sites et monuments culturels fabuleux. Je ne vois pas pourquoi cela n'intéresserait pas quelqu'un qui habite à Brest ou Strasbourg. Il y a aussi la musique qui suscite l'intérêt de la jeunesse. Je suis persuadé que nous pouvons être complémentaires dans un certain nombre de sujets. On en parle depuis 2 années avec les responsables de la Radio Algérie pour commencer à mettre en place les choses faciles et ces genres d'idées. -Ce n'est pas votre première visite en Algérie… C'est ma troisième visite en Algérie depuis deux années déjà. Je pense à la célébration du 50e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie. Je sais que cela passionne les Algériens. Donc, je suis venu voir dans quelle mesure nous pouvons en parler, sachant bien au préalable qu'il existe bien des sujets sensibles pour les uns d'ici et d'ailleurs, je veux dire les Français et les Algériens. -Concrètement, y a-t-il eu un travail concret réalisé entre votre radio et la Radio Algérie ? Oui, j'ai déjà eu une équipe de France musique qui vient de Tlemcen. Elle a travaillé sur des festivals. La culture de l'Islam nous intéresse. Je ne sais pas encore ce que cette équipe à ramené de Tlemcen, mais je lui fais confiance. Il y a le Mouv qui est une radio jeune. Nous voulons voir toute la production musicale qui existe en Algérie. Il y a France Inter qui s'intéresse aux festivals qui se déroulent à Tlemcen. Je voudrais associer tout ce travail relatif aux musiques, à la culture et à la jeunesse, y compris le football, car en France, nous avons une forte communauté algérienne intéressée par le football. Il faudra que je trouve des mécanismes pour faire entendre tous ces sujets, à travers notre réseau local France Bleu par exemple. Il y a également des tas de sujets sur l'histoire, la femme algérienne. -Y a-t-il eu des formations au profit des journalistes algériens chez vous ? Vous savez que la coopération entre les deux radios est ancienne. Il y a des problèmes de technologie, de réalisation. Nous pouvons échanger pas mal d'expériences. L'expérience algérienne nous intéresse également. -Il y a des sujets que vous jugez excellents et instructifs en Algérie. Radio France essaye donc de médiatiser toutes ces manifestations organisées en Algérie ? Il faut d'abord que nos équipes arrivent à mieux connaître ce qui se passe ici. Par exemple, des manifestations culturelles se déroulent à Tlemcen. C'est loin pour nous certes, il faut donc à mobiliser toutes les équipes d'une manière intelligente pour qu'elles soient présentes.Ainsi, il faut par conséquent accélérer le travail dans ce sens pour être présents lors des manifestations et faire connaître ainsi les sujets à nos auditeurs. -L'Etat algérien vient de proposer des mesures relatives à la libéralisation du champ audiovisuel au secteur privé, quel est votre commentaire ? Quand je ne suis pas en France, j'évite de faire des commentaires sur des décisions politiques. -Si la libéralisation du champ audiovisuel voyait le jour, comment allez-vous réagir, vous Radio France avec les radios privées algériennes ? Sachez que je suis un amoureux du service public. C'est vrai que j'ai un coup d'œil critique sur le secteur privé de temps à autre. Ce qui m'intéresse le plus à l'heure actuelle, c'est la coopération avec la Radio algérienne, car il y a des matières et des valeurs qui nous sont communes. Sachez également que je ne fais pas de coopération avec les radios du secteur privé en France, par conséquent, je ne le fais pas ailleurs dans le monde.
