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Hommage à Brassens : La joie de vivre malgré toutes les amours déçues
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Publié dans El Watan le 17 - 11 - 2011

L'hommage à Georges Brassens (1921-1981), programmé par le Centre culturel français, a drainé beaucoup de nostalgiques,car
ce monument de la chanson française, de renommée mondiale, n'a jamais cessé de séduire les générations suivantes, y compris en Algérie.
Nombreux sont ceux qui, voulant s'initier à la «gratte», ont dû croiser sur leur chemin initiatique quelques accords plaqués sur des refrains célèbres comme ceux de L'Auvergnat ou de Les copains d'abord. De manière plus structurée, le trio Croque-notes, invité à l'occasion, a su entraîner le public, présent à Oran, dans l'univers du poète en interprétant quelques titres phares de son vaste répertoire mais pas seulement, car leur prestation a été ponctuée de récits biographiques accentuant l'imprégnation dans le temps et l'espace qui ont vu évoluer l'homme Brassens, sa générosité et les hasards de la vie qui ont présidé à sa formation. Passée la petite période de délinquance à son adolescence, le chanteur ne s'est pas non plus tout à fait rangé sur le droit chemin.
«La musique qui marche au pas, cela ne me regarde pas», annonce-t-il dans La mauvaise réputation, titre avec lequel le trio entame son spectacle avant d'enchaîner sur Le gorille, comme pour annoncer la couleur, Brassens étant aussi connu pour se mettre lui-même en scène dans ses œuvres. Faisant le lien avec les récentes inondations qui ont caractérisé le sud de la France d'où est originaire le trio, Marcel Zaragoza (guitare chant), raconte comment lui et ses musiciens (Vincent Inchingolo à la guitare et Vincent Minier à la contrebasse) se sont mouillés avant de venir en Algérie. Mais c'était juste une manière ironique, le fait qu'il ait «plu» et que cela lui a «plu», d'introduire Le Parapluie.
Dans cette chanson, il est question, parce qu'«il pleuvait sur la grande route», de changer «un petit coin de parapluie contre un petit coin de paradis.» De manière explicite dans L'Orage, le poète préfère de loin le mauvais temps sous lequel il a rencontré le grand amour. «Parlez- moi de la pluie et non pas du beau temps/ le beau temps me dégoûte et me fait grincer…» Hormis les références à la mythologie (Jupiter, Icare…) et d'autres repères littéraires dont Prévert, la poésie de Brassens regorge également de symboliques liées à l'eau, pas l'eau lourde et menaçante d'Edgar Poe traduit par son alter ego Baudelaire, l'auteur de Les fleurs du mal que le chanteur a bien étudié, mais une eau qui, comme celle de la claire fontaine, coule et tombe toujours comme le dirait le philosophe Gaston Bachelard dans son ouvrage L'eau et les rêves, évoquant également à ce propos le concept de «la mort quotidienne».
Voilà un autre thème presque omniprésent dans le répertoire de l'artiste sétois. «80% des chansons de Brassens parlent de la mort, lui-même n'avait pas peur de mourir, au contraire, il l'attendait», indique Marcel Zaragoza avant d'entamer L'Auvergnat. Il en donne même une définition dans Supplique pour être enterré à la plage de Sète : Lorsque mon âme et mon corps ne seront plus d'accord . Si sa relation à la mort paraît apaisée, ses rapports avec les femmes paraissent controversés au point d'être soupçonné de misogynie. Ses interprètes le défendent en admettant néanmoins trouver dans le texte intitulé Une jolie fleur dans une peau de vache, une propension à régler un compte personnel (dû à une trahison) plutôt qu'une pensée profonde. Il défendra les filles de joie, car paradoxalement «ce n'est pas tous les jours qu'elles rigolent» et composera une très belle mélodie sur Les passantes, un poème d'Antoine Pol qui l'a tellement ému qu'on a fini par admettre qu'il aurait pu lui-même le composer et qui commence par «Je veux dédier ce poème à toutes les femmes qu'on aime».
Une consolation rehaussée par l'anecdote liée à la rencontre entre le musicien et le texte raconté par les interprètes. Brassens a trouvé, par hasard, un opuscule dans un marché aux puces, et a tout de suite été séduit par les poèmes qu'il a voulu mettre en musique. Cependant, le nom d'Antoine Pol n'était enregistré nulle part et cela posait problème pour l'acquisition des droits d'auteur. De fil en aiguille, les deux hommes ont fini par entrer en contact, mais quand Brassens s'est pointé pour la rencontre, il était déjà trop tard car Antoine est décédé.
Rappelés plusieurs fois pour une ultime chanson, les Croque-notes ont clôturé le spectacle avec Les copains d'abord, le morceau le plus jazzé du répertoire. Fini les amours déçues et les mauvais temps, place à la joie de vivre pour finir en beauté. C'était certainement programmé à l'avance.


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