Mises à mal à l'orée de la crise actuelle, les banques françaises disposant de filiales en Algérie se lancent dans de grandes opérations marketing afin de rehausser leur image. La succursale algérienne de la Société Générale (SGA) ne déroge pas à la règle. Les responsables de la banque ont convié la presse, hier, à une conférence de présentation du nouveau président du directoire, Pierre Boursot, lequel remplace à ce poste Gérald Lacaze depuis juin dernier. Une rencontre destinée aussi à inaugurer une nouvelle phase pour l'institution bancaire, qui entreprend une nouvelle manière de communiquer à travers des rencontres périodiques destinées à familiariser les médias avec les activités de la banque, ses métiers et les objectifs de développement à l'horizon 2015. Une rencontre mise à profit par le nouveau patron de la banque pour démontrer, chiffres à l'appui, la solidité de son établissement. Il a d'ailleurs indiqué que le groupe mère de la SGA ne se porte pas plus mal que n'importe quel autre groupe européen ; il a même réussi à réaliser des performances et à dégager un bénéfice malgré le rétrécissement de sa trésorerie. Il a indiqué aussi que les activités de la filiale algérienne ne sauraient en aucun être affectées par les effets de ce rétrécissement, vu que la «SGA ne reçoit aucune ligne de crédit du groupe mère». M. Boursot étaye d'ailleurs son propos par les résultats de la SGA arrêtés au 31 octobre dernier. Au-delà d'un taux de profitabilité sur fonds propres très élevé (il dépasse largement les 10%), le premier bilan présente une progression des résultats sur l'ensemble des agrégats de la banque. La SGA présente des fonds propres évalués à 25 milliards de dinars et un bilan total de 170 milliards de dinars. Les comptes de l'entreprise présentent également un total hors bilan (engagements de signature et cautions) de 110 milliards de dinars et un volume d'engagement global de 224 milliards de dinars pour un produit net bancaire (chiffre d'affaires) de 12 milliards de dinars et un bénéfice de 2 milliards de dinars. Autant de résultats qui permettent à la banque de s'autofinancer et de disposer d'une trésorerie assez large. D'ailleurs, les responsables de la banque ont indiqué hier que si la SGA participe à la consolidation du bilan de la maison mère, elle n'a en effet transféré des dividendes que deux fois depuis qu'elle s'est installée en Algérie, il y a une dizaine d'années. Ce qui a permis à la banque de passer, durant la même période, d'un capital de 500 millions de dinars à un total de fonds propres de 20 milliards de dinars, dont 10 milliards de dinars de capital. M. Boursot a affirmé aussi que le groupe mère a participé à une recapitalisation de la SGA à hauteur de 35 millions d'euros. Des indicateurs qui permettent à la banque de mettre en œuvre un plan de développement stratégique à l'horizon 2015. La SGA, qui dispose actuellement de 75 agences pour ses 300 000 clients, compte porter son réseau d'ici là à 150 agences.
