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La relance freinée par les archaïsmes
Filière de la datte en Algérie
Publié dans El Watan le 14 - 12 - 2011

Malgré un patrimoine de près de 19 millions de palmiers dattiers, la filière phœnicicole peine à produire une datte qui ne soit pas hors de prix pour le consommateur national et qui puisse être concurrentielle à l'étranger. 500 000 palmiers, plantés en 2004 et 2005 dans
les oasis de la région de Biskra, entrent en production cette année.
L'Algérie, qui dispose d'un patrimoine phoenicicole atteignant les 18,7 millions de palmiers dattiers, peut-elle réaliser la même prouesse avec les dattes que celle réalisée avec, par exemple, les fleurs sous d'autres cieux ? Surtout quand on sait que 48 millions de fleurs en tige et de plantes en pot sont écoulées quotidiennement sur ce marché qui est, le moins qu'on puisse dire, florissant. Mais, qu'en est-il de la datte ? Peut-on offrir aux consommateurs locaux et internationaux des dattes de qualité, à des prix abordables et à une cadence régulière ?
Au vu de la cherté, le conditionnement rudimentaire et la qualité douteuse de certaines barquettes commercialisées, l'on serait tenté de répondre par la négative. Cependant, plusieurs acteurs du secteur agricole, interrogés à ce propos, soutiennent que le pays est sur la bonne voie pour réaliser de bonnes performances et offrir à ce beau fruit une place au soleil.
Les effets du Plan national de développement et du renouveau rural (PNDRA), initié par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural (MADR) dans les années 2000, et les mesures de soutien financier et d'accompagnement technique toujours en cours, commencent à se faire ressentir. Preuve en est, producteurs, revendeurs et exportateurs multiplient les rencontres en cette fin d'année. Les salons et autres expositions consacrés aux produits de la terre, notamment aux fruits du palmier dattier, ont redynamisé non seulement le secteur agricole, mais aussi celui du commerce, du tourisme, de l'artisanat et de l'emploi.
A Biskra, trois manifestations d'envergure internationale se sont déroulées en quelques jours : la fête de la datte du centre commercial El Kheir, le Salon des fruits et légumes destiné aux professionnels de la filière et pour la première fois à Tolga, fief incontesté de la fameuse Deglet Nour, le Salon de la datte et du tourisme oasien. Toutes ces manifestations ont connu un grand succès, augurant d'un avenir prometteur pour la région. Tolga s'impose donc avec ses 4,2 millions de palmiers dattiers, ses milliers de serres et d'exploitations agricoles, en plus du savoir-faire ancestral en la matière de ses habitants, comme pôle de production agricole nationale.
La région des Ziban alimente les marchés de 35 autres wilayas du pays et peut multiplier par 9 sa production de fruits et légumes, «Pour peu que les fellahs aient les capacités financières et techniques de passer des serres tunnels aux serres chapelles, d'étendre les superficies de la phoenicicole et de procéder à la mise à niveau des unités de conditionnement des fruits et légumes, notamment de la datte», soutiennent les spécialistes du secteur.
500 000 dattiers entrés en production cette saison
Mais ces projections ne doivent pas occulter le fait que le secteur agricole national bute encore sur des obstacles d'ordre structurel parfaitement identifiés par les concernés.
Nouad Amokrane, consultant international en agricole et commissaire du Salon des fruits et légumes de Biskra, organisé dernièrement par Licorne Communication sous l'égide du MADR, explique : «Seuls 3% des terres de Biskra sont occupées par des palmeraies. Cette wilaya s'étendant sur plus de 21 000 km⊃2; offre des potentialités indéniables avec ses immenses terres, ses ressources hydriques et le savoir-faire de ses agriculteurs. L'Etat soutient le développement agricole, malheureusement ces aides alimentent l'agriculture traditionnelle, voire familiale. Il est temps de passer à une agriculture technologique et à l'agroalimentaire industriel. La vocation agricole de Biskra est un atout qui doit être valorisé par le recours aux techniques de culture modernes et à la mise en place d'une nouvelle forme de gestion et d'interactions entre les différents acteurs du secteur.»
Le président de l'association des producteurs de dattes, Khaled Laâdjel, est, quant à lui, persuadé que les fellahs de Biskra, d'El Oued, de Ouargla et Ghardaïa sont capables d'augmenter la production de toutes les variétés de dattes, «pourvu que des débouchés nous soient assurés et que l'Etat ne nous abandonne pas», confie-t-il. A Biskra, il y a 1200 producteurs de dattes, dont 284 bénéficient d'une indication géographique localisée (IGL) pour leur production de Deglet Nour. Beaucoup se plaignent des lenteurs administratives et de la difficulté à accéder au crédit Rfig institué par le ministère de tutelle. La couverture sociale des gens de la terre est déplorable, et ils ont en plus des difficultés à trouver de bons ouvriers agricoles, notamment des grimpeurs de palmiers. Ces derniers demandent 3000 DA par palmier au moment de la cueillette. Notons que 500 000 palmiers dattiers plantés en 2004 et 2005 sont entrés en production cette saison dans les oasis de la région de Biskra, où l'on s'attend à une production globale de 300 000 tonnes de dattes, dont 60% de Deglet Nour. Ce qui fera une augmentation de 11% par rapport à la saison écoulée, puisqu'elle a atteint 261 400 tonnes.
L'informel mine le secteur
Dans le cadre d'un cluster dattes, les producteurs participent à l'expérimentation d'un palmier dattier qui devient productif deux ans seulement après sa plantation, et à des essais techniques visant la mécanisation de leurs activités.
Ghemri Youcef, président de l'association des conditionneurs et exportateurs de dattes, estime, lui, que «la datte souffre d'un circuit de commercialisation chaotique tenu par des intermédiaires anonymes comme les produits dattiers qu'ils négocient». Il prône de mettre un terme aux circuits informels et l'interdiction de la vente des dattes nues, la mise à niveau et la certification des unités de conditionnement, de parier sur l'atout variétal des dattes et de ses dérivés et d'imposer des étiquettes de traçabilité sur les barquettes de dattes et ses produits dérivés. Il prospecte actuellement les marchés dits ethniques et la manière d'offrir aux clients de nouveaux produits à base de dattes, comme les barres énergisantes et les sachets de dattes sèches dénoyautées.
Selon lui, la réussite n'est pas loin. Il faut juste prendre les bonnes initiatives. L'objectif de tous les intervenants de la filière datte étant que celle-ci se vende comme les fleurs sous d'autres cieux.


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