Cette wilaya vit, à l'instar de tout le pays, au rythme effréné des protestations, qui en disent long sur le malaise de toute une société. Les abords du siège de la wilaya grouillaient de monde, hier. Et pour cause, des centaines de collégiens et lycéens, des jeunes et des parents d'élèves, venant de la zone urbaine de Tamoula, commune de Minar Zaraza au nord de Mila, ont barricadé tous les accès du siège de l'institution. La genèse de cette montée au créneau fait suite à l'annulation du choix de terrain devant accueillir un lycée dans ladite localité. Chose que la population de Toumsalt qui dispose d'un lycée récuse de fond en comble. «Il y a du louche dans cette affaire. Sinon comment expliquer la réaffectation du projet au profit de l'agglomération de Toumsalt, alors que l'étude de la commission technique de wilaya a tranché en faveur de Tamoula ?» s'interrogent des élus locaux. «Nous revendiquons l'implantation d'un lycée à Tamoula », «Rendez-nous notre droit ou bien rattachez-nous à la wilaya de Jijel», peut on lire sur les banderoles suspendus aux grilles de la wilaya. Aux dires de nos différents interlocuteurs, plus de 534 lycéens poursuivent leurs études à Toumsalt et plus de 200 autres sont scolarisés à Djimla (dans la wilaya de Jijel), avec tout ce que cela suppose comme désagréments liés au transport et à l'éloignement. Contactés par nos soins, des parents d'élèves dépités, s'insurgent contre cette situation: «Les lycéens et collégiens de Tamoula se lèvent aux aurores pour être à l'heure dans leur établissements respectif. Ils se livrent quotidiennement à un véritable parcours du combattant dans la mesure où les bus assurant leur transport effectuent plusieurs rotations pour acheminer la totalité de la population scolaire. Et on passe sur les potaches des bourgades enclavées qui parcourent plusieurs kilomètres à pied.» Selon une source proche de la délégation reçue par le chef de l'exécutif, ce dernier s'est engagé «à surseoir au projet controversé et à veiller personnellement à la mise en place d'une autre commission».
