Perché à plus de 1000 mètres d'altitude, Ibourassen, un village de la commune d'Ath Laâziz, renfermant plus de 1000 habitants, souffre de son interminable enclavement. Les habitants de cette localité vivent dans des conditions intenables, particulièrement en cette période d'hiver, saison très rude dans la région, avec, en plus, le règne de la pénurie de bonbonnes de gaz butane. Dans de telles conditions, les villageois n'ont plus le choix que d'aller s'approvisionner en butane à partir de dépôts de gaz, sis au chef-lieu de la wilaya, soit à une vingtaine de kilomètres. En hiver, à Ibourassen, où les villageois éprouvent en outre n'énormes difficultés en matière de transport, la bonbonne de gaz butane est cédé à pas moins de 300 DA. «Les transporteurs de la région refusent d'entrer au centre du village en raison de l'état impraticable de la route d'accès», dira Ali Bouras, président du comité. Cette route, longue de 1,6 km, n'a connu aucun aménagement, malgré de multiples réclamations des villageois, qui l'ont ouverte par volontariat en 1986. Le président du même comité déplore que «le maire n'ait jamais tenu à ses engagements, alors que nous l'avions saisi maintes fois du problème». Pour rallier la ville de Bouira, les villageois d'Ibourassen sont obligés de recourir aux services des transporteurs fraudeurs à raison de 200 DA la place. La souffrance des villageois d'Ibourassen ne se limite pas seulement au manque de transport, au déplorable état de leurs routes et à la pénurie du gaz en cet hiver, mais s'élargit encore à l'absence d'une salle de soins. Réclamant de tout temps la nécessité de la réalisation d'une telle structure de santé pour le village, les habitants d'Ibourassen réfutent le motif d'absence d'assiette foncière pour recevoir un tel projet, comme il est argué par les pouvoirs publics, disent les villageois.
