Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a affirmé, hier à Alger, que l'Algérie n'avait «rien à cacher» concernant les sept moines de Tibhirine (Médéa) assassinés en 1996. «L'Algérie n'a rien à cacher, l'Algérie a des conventions de coopération judiciaire avec la France, et elle a toujours coopéré sur ce dossier (moines de Tibhirine, ndlr) avec la France», a déclaré M. Ouyahia en marge de la cérémonie de clôture de la session d'automne de l'Assemblée populaire nationale (APN). Le Premier ministre répondait à une question de l'APS sur la position du gouvernement par rapport à la commission rogatoire internationale adressée aux autorités judiciaires algériennes par un juge français, contenant une demande d'autopsie des crânes des sept moines et d'audition d'une vingtaine de témoins. M. Ouyahia a souligné que la coopération sur ce dossier se fait en particulier entre les ministères algérien et français de la Justice. Les sept moines avaient été enlevés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996 dans leur monastère à Tibhirine par un groupe terroriste. Leurs têtes avaient été retrouvées le mois de mai de la même année, mais leurs corps ne l'ont jamais été. Par ailleurs, M. Ouyahia a souligné que les délégations de la Ligue arabe, de l'Union africaine (UA), de l'Union européenne (UE), de l'Organisation des Nations unies (ONU) et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), qui seront présentes lors des prochaines échéances, «offrent dans leur ensemble des garanties supplémentaires pour l'ensemble des acteurs politiques nationaux quant aux engagements sérieux pris par le président de la République concernant la transparence et la régularité des élections». Il a ajouté qu'une délégation d'experts de l'UE se trouvait actuellement en Algérie et devrait rencontrer des représentants de partis politiques, de la société civile et des autorités publiques, en vue d'élaborer un rapport qui sera soumis à Bruxelles et sur la base duquel sera prise la décision définitive concernant la venue d'observateurs européens en Algérie. Interrogé sur un éventuel remaniement du gouvernement avant les prochaines législatives, M. Ouyahia a indiqué que cette question relevait «des prérogatives du président de la République». Concernant la demande de certains députés relative à la présentation de la déclaration de politique générale du gouvernement, M. Ouyahia a indiqué que «les députés de l'opposition, qui ont demandé la présentation de la déclaration de politique générale du gouvernement à quatre jours seulement de la clôture de la session d'automne, accomplissaient leur rôle d'opposants»