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Rencontre avec Rachid Boudjedra
Annaba Littéralement prolixe
Publié dans El Watan le 06 - 02 - 2006

Succinctement, mais avec clarté, il a abordé tous les sujets sur le monde de la culture en Algérie. Il ne s'est pas privé au passage de lancer des flèches assassines à Tahar Ouattar qu'il a qualifié publiquement de tous les noms d'oiseaux.
« Ce menteur, cet hypocrite », ne cessait-il de répéter à une forte assistance composée d'hommes de culture et d'universitaires, (étudiants et enseignants). Ce jeudi, la grande salle du palais de la culture et des arts Mohamed Boudiaf de Annaba a tonné sous les répliques empreintes parfois de propos désolants, racornis d'expressions crues exprimées de manière respectable, de Rachid Boudjedra. Comme s'il avait entre les mains un tisonnier, l'écrivain paraissait vouloir attiser les braises de son passé jusqu'à la pagaille, jusqu'au vertige. A Annaba, contrairement à ses habitudes, Rachid Boudjedra ne s'est pas attardé sur le sexe et ses chienneries secrètes, la débine du corps, l'obsession du désir tournant à l'égarement, la marmelade des jalousies continuelles et réciproques entre écrivains qui s'exercent sur le présent tout en « rebricolant » le passé. L'écrivain n'a pas aussi dénaturé des vérités comme sa conviction idéologique, son alliance de circonstance avec le général Nezzar au moment du procès de Paris, sa vie familiale, son enfance malheureuse dans une famille de 45 frères et sœurs dont il ne connaît que 7. Il y avait dans les expressions de Boudjedra des mots d'anthologie arrachés de certains passages de ses livres : La Répudiation, L'Escargot entêté, Timimoun, Journal d'une femme insomniaque, dont plusieurs ont été traduits. L'on a pu ainsi enregistrer d'atroces regrets de plusieurs étapes de la vie de l'écrivain, ces aveux impudiques sur la relation humaine, les odeurs de médiocrité ambiante qui, selon lui, caractérisent le milieu culturel national. Beaucoup d'intervenants, dont des enseignants universitaires, avaient dû se gratter sous la peau pour éviter d'entendre les répliques fulgurantes de Boudjedra. Il les adressait à ceux qui, à travers des questions insidieuses, tentaient de le déstabiliser. « De quoi je me mêle », répondait-il aux outrecuidants l'interrogeant sur son appartenance idéologique, son soutien à Nezzar, ses frictions avec Tahar Ouettar. Mais sous cette méchanceté pure ripolinée épaisse se glissaient de subtiles réflexions sur le naufrage culturel national, le décalage des lois morales et professionnelles, le rabot de la vie en société et les vraies épluchures d'un temps révolu. Rachid Boudjedra s'est longuement attardé sur certains messages officiels qui enrobent de ficelles dorées notre univers culturel. En quelques heures, lors de ce rendez-vous fixé par la direction de la culture de Annaba, l'écrivain a tout décollé, arraché, et jeté le paquet de la médiocrité culturelle pour livrer de formidables pages sur l'avenir. Succinctement, il a rempli le milieu littéraire local d'une dignité depuis longtemps perdue. On savait Rachid Boudjedra impétueux et tonitruant. A Annaba, il ne s'est pas retenu. Il a marqué des points à pleins motifs, en pleine liberté, en pleine jubilation avec un style calme et raffiné qui sied au grand homme de culture qu'il est.

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