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Journée internationale de la langue maternelle: Le syndrome du flou linguistique algérien
Economie
Publié dans El Watan le 21 - 02 - 2012

Le 21 février coïncide avec la journée internationale de la langue maternelle. La journée est célébrée depuis maintenant douze ans à travers le monde et cette 13e édition est consacrée au "multilinguisme pour l'éducation inclusive".
En Algérie, Si elles sont importantes pour l'identité de l'individu, les langues maternelles sont ignorées, voire dévalorisées.
L'usage même des langues maternelles dans les institutions de l'Etat est banni. Les gouvernements ne fait rien pour les sauvegarder ou pour les promouvoir, il ne les protège pas.
L'école algérienne a toujours ignoré l'enseignement des langues maternelles, plus proches de l'aspect affectif, émotionnel et identitaire des interlocuteurs.
Et pourtant permettre aux populations d'apprendre, dès le plus jeune âge, dans leur langue maternelle puis dans d'autres langues, nationale, officielle ou autre, c'est promouvoir l'égalité et banir l'exclusion sociale.
Une thèse que soutiennent d'ailleurs les psycholinguistes et les spécialistes depuis maintenant plusieurs années en affirmant que l'apprentissage des langues maternelles dès la première année de la scolarisation permet une meilleure capacité de compréhension et d'apprentissage pour les apprenants (voir entretien)
De la complexité au complexe linguistique
La langue maternelle de beaucoup d'algériens varie selon la région ou l'origine de la famille où on est nés. La langue amazighe avec ses variantes, l'arabe algérien qui est un mélange de français, d'arabe et de kabyle avec toutes ses variantes régionales et enfin le français
avec ses accents, ses néologismes et surtout les « malformations » que les interlocuteurs algériens opèrent à loisirs sur cette langue.
En Algérie quand on atteint un certain degré intellectuel dans la discussion, on utilise le français ou l'arabe classique ou encore le kabyle davantage présent dans notre quotidien que les autres variantes de tamazight. Les interlocuteurs algériens peinent souvent à s'imposer linguistiquement surtout les jeunes scolarisés.
Fouad, jeune fonctionnaire, nous explique comment il appréhende la réalité linguistique en Algérie :
« J'ai fait mes études en arabe classique mais je ne maîtrise pas l'arabe !»
Notre réalité linguistique a même fait réagir des intellectuels et humoristes à travers les temps :
* Kateb Yacine disait à ce propos : « On croirait aujourd'hui, en Algérie et dans le monde, que les Algériens parlent l'arabe. Moi-même, je le croyais, jusqu'au jour où je me suis perdu en Kabylie. Pour retrouver mon chemin, je me suis adressé à un paysan sur la route. Je lui ai parlé en arabe. Il m'a répondu en tamazight. Impossible de se comprendre. Ce dialogue de sourds m'a donné à réfléchir. Je me suis demandé si le paysan kabyle aurait dû parler arabe, ou si, au contraire, j'aurais dû parler tamazight, la première langue du pays depuis les temps préhistoriques... »
«Comment voulez-vous qu'on construise un pays ensemble…si on est même pas synchros ? »
* Fellag, le grand humoriste algérien a lui aussi traité la langue maternelle tout en mettant en scène un policier qui réprime. Il somme les révoltés «d'avoir mal » en langue arabe quand il les bastonne. Il ne s'agit pas d'un mot mais d'une interjection : le « aïe » dont l'intonation diffère d'une langue à une autre, il fallait le dire en arabe. L'humoriste y dépeint d'une façon subtile la répression dont est victime les langues maternelles en Algérie, notamment le kabyle.
Amira, étudiante en sciences juridiques, nous explique tant bien son rapport aux langues et surtout le pêle-mêle linguistique où baignent les algériens :
«Un Arabe incorrecte avec du français cassé… ! »

Ainsi, peut-on dire que nous souffrons en Algérie d'une forme d'aliénation linguistique ou au contraire nous avons une richesse linguistique inestimable qu'il est enfin temps de valoriser?
Le poète et médecin français du siècle dernier, Georges Duhamel en l'occurrence dira à propos de la langue maternelle ceci : « On demande volontiers au polyglotte : «En quelle langue pensez-vous ?» Je lui pose plutôt cette question : «En quelle langue souffrez-vous ?». Celle-là, c'est la vraie, la maternelle.


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