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«L'informel représenterait plus de 50% du PIB»
Ahmed Bouyacoub. Professeur d'économie et chercheur à l'université d'Oran
Publié dans El Watan le 27 - 02 - 2012

Ahmed Bouyacoub, professeur de sciences économiques et de management à l'université d'Oran, relève un grand écart entre le nombre d'agents économiques auquel a abouti le récent recensement économique et les données de 2011 du Centre national du registre du commerce (CNRC).
Ce directeur du laboratoire de recherches en économie et gestion des entreprises (Larege) note une différence de presque 40% d'agents économiques, entre les chiffres du recensement économique (RE) et les données du CNRC. «Les personnes morales, c'est-à-dire les sociétés recensées, ne représentent que 55,45% des sociétés enregistrées au CNRC», remarque-t-il. «Cette différence est énorme.La moitié des sociétés enregistrées seraient-elles fictives ? Et presque 40% des personnes physiques enregistrées au CNRC sont absentes du RE», s'interroge cet économiste.
«Ce sont des questions qui méritent examen. Si ces résultats se confirment, il y a lieu de réviser bon nombre de conclusions sur les créations d'entreprises et sur les dynamiques d'entrepreneurs au cours de cette décennie», affirme-t-il. «Il y a 616.971 entrepreneurs non identifiés par le R.E et donc non rencontrés par les enquêteurs, alors qu'ils détiennent un registre de commerce», relève-t-il encore.«Qui sont-ils ? Où sont-ils et qu'ont-ils fait de leurs registres de commerce ?», s'interroge-t-il. Autre remarque de M. Benyacoub qui est également chercheur associé au Cread : «Dans les secteurs de l'industrie et de la construction, la différence entre les données du R.E et du CNRC est énorme.
Presque 60 % des entreprises dans ce domaine n'ont pas été ‘'rencontrées ‘' sur le terrain». Cet économiste pose ainsi une question lancinante: «S'agit-il seulement, comme le laisse entendre le commentaire qui accompagne les résultats du R.E, de petits tâcherons, de petits artisans, n'ayant pas de locaux spécifiques et travaillant principalement dans des chantiers que les enquêteurs n'ont pas visités ?» Précision de taille de M. Benyacoub, auteur de plusieurs ouvrages et contributions sur les entreprises, les entrepreneurs et le développement: Dans le commerce, la différence entre les deux sources de données n'excède pas les 27%.
Selon ces chiffres, et contrairement à une idée reçue, le commerce ne renferme pas le plus d'entrepreneurs ‘'insaisissables'' ou le plus de registres de commerce ''fictifs''». «C'est un constat qui mérite vérification», estime ce chercheur.
Autre remarque pertinente de M. Benyacoub : un autre grand écart est relevé entre les données du RE et celles de l'enquête Emploi de l'ONS. «En attendant de disposer de l'enquête 2011, les données de 2010 posent un problème aux données du R.E», note-t-il. Explication : «Les données sur l'emploi de la fin 2010 indiquent que le nombre ‘'d'employeurs et indépendants'' en zone urbaine était de 1.840.000.
L'enquête emploi tient compte de l'emploi dit informel et recense les marchands ambulants, les vendeurs sur le trottoir, et toutes les activités non déclarées et non pourvues d'un local spécifique.
Si on ajoute à ce chiffre le nombre d'entités économiques en zone rurale (hors agriculture) qui est de 156826, on est au-delà des deux millions ‘'d'employeurs et indépendants'' formels et informels», souligne-t-il. «Le nombre d'entrepreneurs informels dépasserait le million en face des 960.000 entités recensées.
Autrement dit, l'Algérie dispose de plus d'un million d'entrepreneurs activant dans tous les domaines d'activité et qui n'ont pas été recensés. Le R.E n'aurait concerné que, peut-être, moins de la moitié du tissu économique», conclut M. Benyacoub. Pour lui, «l'économie informelle serait donc beaucoup plus importante que ce que l'on croit et représenterait, en Algérie, plus de 50% des agents économiques réels et presque autant du PIB». «Ce constat montre l'urgence d'une enquête sérieuse sur l'économie informelle, branche par branche», plaide cet économiste. «La comparaison entre les données du CNRC et du RE, poursuit-il, permettent de formuler une hypothèse également importante, à savoir que certains entrepreneurs dans l'informel disposent de registres de commerce et faute de locaux, ou pour minimiser les coûts, préfèrent travailler sans attache visible». «Le but affiché du RE ne concernait que les activités localisables en dehors de l'agriculture et de l'informel.
Mais les résultats obtenus posent des questions cruciales sur le volume, la structure et la nature des agents économiques, les apparents et les «cachés» et tout laisse croire que plus de la moitié des agents et donc des acteurs économiques travaillent dans l'informel», ajoute-t-il.
Pour cet économiste, «On n'est pas seulement en présence d'une économie qualifiée généralement de rentière (dont le niveau de la rente est connu), mais dans une économie avec une forte face cachée et parfois clandestine». Et de souligner «l'urgence de mener des études plus poussées sur l'informel, activité par activité et que des données du RE par commune soient publiées et que les directions des impôts de wilaya, avec les autres directions importantes, soient réorganisées en vue de produire une estimation du PIB par wilaya». Pour M. Benyacoub, «seule cette connaissance fine et précise des principaux paramètres économiques et sociaux permettrait, avec d'autres conditions, d'espérer une gouvernance saine de l'économie, de la société et des villes».


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