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« Sur le moment, j'ai cru que j'étais mort »
Publié dans El Watan le 11 - 02 - 2006

La bombe a soufflé fort. Dix années ont passé, mais le souffle semble comme avoir figé les mémoires. La Maison de la presse, en ce 11 février 2006, n'a pas les empreintes de la bombe. Pas sur ses murs. Pourtant, la forteresse avait été ébranlée par l'audace.
Les locaux avaient longtemps été marqués. Le Soir d'Algérie, quotidien national, fortement touché à l'époque, a repris forme. Les journalistes et travailleurs de la presse vont et viennent en ce 11 février 2006, conscients malgré tout d'être toujours en vie. D'être encore présents. « ça a été comme un énorme trou noir », commente Naïma Yachir, journaliste au Soir d'Algérie. Elle n'hésite pas à raconter le déroulement de cette sinistre journée. Calmement et d'une voix posée, elle conte une histoire comme s'il ne s'agissait pas de la sienne. Ou comme un exutoire. « Ce qui nous a sauvés, c'est que nous étions en plein mois de Ramadhan et que nous voulions finir nos articles au plus vite pour rentrer et nous reposer. » La salle de la rédaction du Soir d'Algérie a été fortement touchée par la déflagration. Ceux qui y étaient sont morts. D'autres ont été blessés. « J'étais à la PAO pour remettre mon article lorsque cela a explosé. L'espace d'un instant, je ne savais ni où j'étais ni ce qui c'était passé. Nous nous regardions les uns les autres et ce n'est qu'à la vue de mes collègues que j'ai compris. » La poussière a empli l'espace de la Maison de la presse. Les journalistes qui ont survécu sont soit ensanglantés, soit noirs de poussière. « Je me suis sentie étouffée par des odeurs et une sorte de pesanteur », continue Naïma. Fatma-Zohra B., également journaliste au Soir d'Algérie, se souvient de la détresse qui s'est emparée d'eux. « Les sirènes des pompiers, les cris et la recherche des collègues... Quelle horreur. Ma première pensée a été pour ma famille qui devait avoir été mise au courant. Il n'y avait plus ni téléphone ni électricité. J'ai trouvé un téléphone dans le bâtiment d'à-côté et j'ai pu appeler ma famille pour qu'elle ne s'inquiète pas », raconte F.-Z. B. Les familles qui étaient venues s'enquérir de l'état des leurs qui travaillaient à la Maison de la presse étaient parquées à l'extérieur. Affolé, chacun priait. « Lorsque j'ai essuyé mes yeux, nous nous sommes mis à rechercher les collègues. J'ai reconnu Mohamed Dorbane, chroniqueur du Soir. Il était le premier à être sorti des décombres. Enfin, j'ai surtout reconnu ses chaussures et j'ai tout de suite su que c'était lui et qu'il était mort », poursuit Naïma. « J'étais avec Allaoua Aït Mebarek, directeur de la rédaction du Soir, cinq minutes avant que la bombe n'explose. Cinq minutes avant qu'il ne décède », explique Abder Bettache, journaliste à l'Opinion au moment du drame. « Nous commentions des résultats d'un match de foot, puis on s'est quittés. J'ai regagné les locaux de l'Opinion et la bombe a explosé. Je ne sais pas encore comment je n'ai pas été touché. J'étais près des fenêtres qui ont littéralement explosé sous le souffle. Je suis sorti et les gens pensaient que j'étais blessé. J'étais plein de sang, mais je n'avais rien », poursuit Bettache. Nabil M., journaliste au Soir d'Algérie, n'a pas eu la même chance.
« J'avais peur d'une autre bombe »
Des éclats de verre se sont profondément enfoncés dans son visage et son œil gauche. Il garde des séquelles. Pourtant, il évoque l'événement avec humour. « J'étais en train de raconter une blague sur les cafards au service de la publicité. Mes collègues n'ont jamais connu la fin de la blague et ne veulent toujours pas la connaître », plaisante Nabil. « Sur le moment, j'ai cru que j'étais mort et que j'étais dans ma tombe. Mes collègues gémissaient et m'appelaient. Je leur répondais que j'allais bien, mais en fait elles m'appelaient à l'aide », continue-t-il de plaisanter. « Je me suis tâté le corps pour vérifier que je n'avais rien perdu. J'ai réussi à me frayer un chemin jusque la sortie du journal et mes collègues ont détourné leur regard à ma vue. J'ai compris que je ne devais pas être beau à voir. » Avec plusieurs éclats de verre, la partie droite du visage de Nabil baignait dans le sang. « Mais je n'avais pas mal. Je n'ai pas eu le temps d'avoir mal, car, à l'époque, les terroristes avaient pour habitude de poser des bombes à quelques mètres de distance. J'avais surtout peur d'une autre bombe. » Les heures les plus dures du cauchemar de Nabil n'ont pas encore commencé. « A l'hôpital, on était traité comme du bétail. Après une longue attente, on m'a transféré au bloc pour m'enlever tous les éclats de verre. Je leur ai mentionné que j'avais du mal à voir avec l'œil gauche où ils ont trouvé un autre morceau de verre. Il a fallu m'opérer, mais j'ai attendu 48 heures à jeun. Puis il s'agissait après l'opération de m'administrer une injection toutes les six heures. Pour avoir cette injection, on me faisait monter quatre étages puis descendre encore quatre étages, car ce n'était pas le bon service... », raconte Nabil. « Et quand on m'a opéré de l'œil, on m'a mis un tube pour respirer, sauf qu'il n'y passait pas une goutte d'oxygène. J'ai voulu le leur dire, mais ils ont pensé que je paniquais. Alors il m'ont sauvagement maintenu, m'empêchant encore plus de respirer », reprend Nabil. Il n'a pas pardonné au personnel hospitalier. « J'étais choqué et vulnérable », commente-t-il. Mais surtout Nabil ne s'est pas autorisé à dormir. Malgré la fatigue, malgré la douleur. « Il n'y avait aucune surveillance à l'hôpital, et j'avais peur que les terroristes viennent m'achever », termine-t-il.


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