Tlemcen renoue avec le 7e art. Dans le cadre de l'événement international «Tlemcen capitale de la culture islamique 2011», le département Patrimoine immatériel et chorégraphie a repris son cycle «cinéma». Des œuvres de qualité sont projetées en avant-première à la maison de la culture Abdelkader Alloula. Le ton a été donné avec trois films, suivis de débats. El Hawfi, de Lotfi Bouchouchi, d'une durée de 52 minutes, «scannerise» en quelque sorte la société tlemcéniennne dont le genre de musique (El Hawfi) est une référence. Le public, néophyte et connaisseur, a eu tout le loisir d'apprécier l'évolution d'un chant basé sur la poésie, exécuté essentiellement par la gent féminine. Tradition transmise de génération en génération, cette musique, qui n'a pu être altérée, en dépit de toutes les interférences et autres usures du temps, s'est davantage développée dans un environnement socioculturel qui lui a permis de sauvegarder ses spécificités. Un patrimoine jalousement gardé dans la région de Tlemcen. A l'issue de la projection, le réalisateur Lotfi Bouchouchi a indiqué : «Pour moi, ce film décrypte la société tlemcénienne. En outre, j'ai voulu mettre des séquences vivantes avec des interviews de spécialistes (…). On a tourné à Tlemcen dans des endroits mythiques du hawfi tlemcénien comme Les Cascades d'El Ourit, Lalla Setti, Bab El Djihad…» . Ecrit par Mourad Yellès, ce documentaire a su réhabiliter un genre musical qui risquait la déperdition. Le cycle du cinéma a également permis aux mélomanes de voir Si la Kabylie m'était contée de Ramdani Iftini et Sami Allam, et Azrar de Halim Sahraoui, deux autres productions de qualité sur les évolutions socioculturelles du chant et de la poésie… Hier, le même département a projeté Aux sources du hawzi, un film de Selim Ben El Kadi qui montre Tlemcen, en digne héritière de la musique arabo-andalouse, qui a favorisé l'éclosion du hawzi… un nouveau genre poético-musical qui a emprunté à la musique classique ses formes et ses rythmes… Mardi, un autre documentaire, La musique dite andalouse et ses instruments de prédilection, de Lotfi Bouchouchi sera projeté à la maison de la culture.
