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Les Algériens ont la puce à l'oreille
Le téléphone portable en Algérie
Publié dans El Watan le 21 - 03 - 2012

Dès que vous ouvrez les yeux le matin, votre téléphone saute immédiatement de sous votre oreiller vers votre main.
Vous y regarder sans cesse l'heure en oubliant votre montre bracelet ou l'horloge. Vous préférez les jeux que vous télécharger sur votre cellulaire à un bon livre ou une discussion familiale. Un téléphone es-t nettement plus attrayant. Vous préférez communiquer par téléphone que de vive voix. Vous êtes fou de rage si par malheur votre correspondant ne répond pas. Vous haïssez le répondeur automatique, vous demandant de rappeler plus tard. Sa voix (le répondeur), vous stresse et vous rend furieux. Si vous vous reconnaissez dans ce profil, le test est positif. Vous êtes un accrophone. Ne vous inquiétez pas. Ce n'est pas méchant et ça se soigne.
Un accrophone ou accrophoniste est un nouveau terme qui désigne une personne avec sept organes vitaux : le cœur, le cerveau, le foie, le pancréas, les poumons, les reins et bien sûr le téléphone portable. Il est greffé à sa main ou à ses oreilles. Pour que l'ennui ne s'installe pas, il cherche toujours à le changer. Mais vivre sans cet «appareil» est impossible. Pareilles personnes existent en Algérie. Elles sont totalement accros au monde de la téléphonie mobile et en sont complètement dépendantes.
Les phone-addicts
Depuis 1999, date de lancement de la 1re licence GSM, ce minuscule accessoire a envahi la vie de tous les Algériens, tout âge confondu. Il impose sa loi sur les budgets, le rythme de vie et les relations humaines. «Mon histoire avec le téléphone date de 2004, déclare Salma, 29 ans, secrétaire. Même si j'ai possédé plusieurs modèles, mon 1er appareil est toujours là. C'est mon porte-bonheur». Elle dit qu'elle ne sait plus comment elle faisait avant l'acquisition de cette ingénieuse invention. Wahida, fonctionnaire, a dû faire demi-tour pour récupérer son téléphone oublié. Pour sa collègue Nabila, c'est une histoire d'amour torride qui la relie à son cellulaire. Ils sont inséparables. Elle mange, dort et vit avec lui. C'est son fidèle accompagnateur.
Leur relation est si forte qu'on pourrait dire qu'elle vibre et sonne avec lui. Zineb, 54 ans, maman au foyer, surnomme ce gadget électronique «le biberon» de ses enfants. «Il est leur babiole. Ils ne pleurent pas mon absence, mais peuvent piquer une crise de nerfs si cet appareil accuse une quelconque panne», confie-t-elle. Contrairement à Zineb, certains parents disent être obligés de doter leurs petits de cet outil. «Comme je travaille, le téléphone est comme un cordon ombilical qui me relie à mes enfants. Il me permet de rester à jour avec eux et de parer à tout éventuel imprévu. S'ils sortent tôt de leur école ou qu'il leur arrive quoi que ce soit, j'ai la possibilité d'intervenir dans l'immédiat», raconte Nacima, jeune maman de deux petits garçons âgés de 12 et 7 ans. La directrice d'une école primaire nous confirme ce phénomène. «Même si le téléphone est devenu indispensable, il a de très mauvaises conséquences sur le comportement des enfants, explique-t-elle. Parce qu'ils commencent à connaître le monde, ils sont tout le temps distraits. Leur confier le téléphone pourrait les perturber encore plus. Cela, sans compter les risques majeurs sur leur santé suite à leur exposition aux ondes, prévoient les spécialistes.»
Si vous croyez que seuls les jeunes sont des phone-addicts, détrompez-vous. Brahim, gérant d'un point de vente de téléphones portables, déclare recevoir de vieux retraités qui rechargent leurs soldes jusqu'à 6 fois par jour. «Le vide dans ses différentes formes nous pousse droit vers la technologie. On n'est pas obligé d'être soi-même et on tue notre temps», analyse-t-il.
En un temps record, cet appareil a réussi à capter l'intérêt de tous les Algériens. Malheureusement, cela n'est pas sans effet sur la société. De nouvelles habitudes sont apparues au détriment de beaucoup d'autres qui ont complètement disparues. Les réunions de famille ne sont que de vieux souvenirs. Même dans les grands événements, on ne se voit plus. Pourquoi le faire puisqu'on peut se parler au téléphone ? «On n'a plus d'habitudes et on communique de moins en moins, s'emporte Fethia, chargée de communication dans une boîte privée. On ne pense qu'à lui et on ne fait plus rien, sauf s'en occuper. On passe notre temps à lui trouver les plus belles sonneries, les meilleurs thèmes et les plus beaux atours qui vont avec sa Majesté le téléphone».
Un créneau juteux
Même s'il a échoué à créer de nouveaux horizons de communication, cet outil fétiche est le maillon essentiel d'un créneau juteux. Sa forte présence dans nos vies a attisé l'appétit des commerçants formels et informels. Des millions d'appareils pénètrent sur le territoire national. Plusieurs chômeurs en ont fait leur gagne-pain. Redhouane en est un exemple. Il a une vitrine «ambulante» bien remplie de téléphones d'occasion destinés à la revente. Il déclare qu'il a commencé ce travail, en 2005, avec son propre appareil. Aujourd'hui, il en possède une cinquantaine. Il a même tissé des liens solides avec des fournisseurs qui les ramènent d'Europe et d'Asie à des prix très compétitifs. Des sommes importantes tournent dans ce marché qui ne s'alimente pas seulement d'importations informelles. Les appareils volés l'inondent. Un téléphone portable volé est plus rentable que les bijoux, explique un officier de police à Blida. «Une dizaine de vols de cellulaires sont déplorés chaque jour. Les Smartphones sont les plus ciblés», ajoute-t-il. Pour éviter toute l'angoisse et tous les effets indésirables de posséder un téléphone (l'addiction, le vol, les dépenses et le risque de cancer par ondes), certains préfèrent ne pas en posséder. Si les accrophones ne s'imaginent pas un moment sans leur joujou, ces personnes là arrivent facilement à vivre sans.
Adel, 25 ans, étudiant en droit, dit vivre en paix sans cette invention qui rend fous petits et grands. «Je ne me sens vraiment pas en marge de la technologie. Quand j'ai besoin de quelqu'un, je vais le voir et je ne me cache pas derrière un objet. Quand je rentre chez moi, je sais que personne ne viendra perturber mon intimité», signale-t-il. Même si elle est moins dangereuse, l'accrophonie reste semblable à toutes les dépendances aux drogues. Si vous voulez vous en sortir et quitter le monde des symbians, Androïdes, Smartphones, SMS, MMS, un conseil d'une connaisseuse : débranchez tout et vivez.


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