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Entre promesses et réalité
Logement à El Khroub (Constantine)
Publié dans El Watan le 01 - 04 - 2012

En réponse à la longue attente de la distribution du quota de 1200 logements pour la commune d'El Khroub, des tracts anonymes appelant à une protestation lundi prochain devant le siège de la daïra ont été affichés sur les murs dans plusieurs coins de la ville.
L'attribution était prévue au mois de juin 2011. Il faut dire que ces derniers temps, des citoyens ne cessent pas de demander à être inscrits au logement rural, alors que d'autres s'impatientent pour le logement public locatif (LPL). En outre, des responsables à différents niveaux n'ont cessé d'intervenir par médias interposés sur ce problème, qui devient de plus en plus préoccupant, particulièrement dans le contexte des législatives de mai. Ce qui pousse les pouvoirs publics à annoncer en grande pompe l'aide à la construction de milliers d'unités tous types confondus, y compris aux propriétaires désireux d'agrandir leurs habitations pour contenir les membres de leurs familles, à condition qu'ils retirent leurs demandes d'un quelconque logement public locatif ou participatif aidé.
Les habitants des baraques (dont la toiture est en amiante), lesquelles sont arrivées à leurs limites d'habitation de 15 ans, sont également concernés par ces aides. A en croire les multiples déclarations publiques, la solution à cet épineux problème est pour bientôt, pour peu que les postulants, -qui ne sont pas tous de bonne foi- (certains sont motivés par la cupidité et l'affairisme), patientent un peu. D'autant que l'Etat ne manque pas d'argent pour apaiser les esprits des mécontents. «Mais au lieu d'engager une politique audacieuse, qui soit capable d'atténuer la crise en améliorant le cadre de vie clochardisé, les pouvoirs publics font des promesses sans lendemain, comme par le passé, d'autant que la corruption sous toutes ses formes est devenue un rapport social qui n'épargne aucune frange de la société», nous dira un cadre sous couvert de l'anonymat.
Pour tout un chacun, le logement est un droit garanti par la Constitution, et le potentiel bénéficiaire fait ce que bon lui semble de ce bien social une fois acquis, dit-on ; qu'il l'habite lui-même, ou qu'il le cède dans une transaction immobilière sous une forme particulière de vente par seing privé dont les spéculateurs maîtrisent si bien les ficelles. Avec où sans le fichier national de logement, l'on n'arrivera jamais à expliquer les milliers d'unités inoccupées, dont le récent recensement général de l'habitat et de la population (RGHP) a dénombré dans ses enquêtes de 2008. L'opacité dans la distribution est manifeste pour le commun des gens. La représentante de l'ONU a établi récemment un rapport accablant autour de la question du logement en Algérie !
Dans la commune d'El Khroub, avec ses deux nouvelles villes, Ali Mendjeli et Massinissa, l'on comptabilise plus de 10 000 logements inhabités recensés, pour un parc immobilier estimé à 45 972. Soit un taux d'occupation de logement (TOL) de 5,6, le plus bas dans la wilaya avec celui de la commune de Aïn Smara qui vient de distribuer récemment un quota de 290 unités destinés à l'éradication de l'habitat précaire. Le même recensement fait ressortir une répartition de logement selon le type de construction de 749 unités -bidonvilles, 271 constructions précaires, à l'instar de 20 925 immeubles, 9 427 maisons individuelles, 473 maisons traditionnelles et 264 maisons dites ordinaires-, le tout avec un taux d'occupation par pièce (TOP) de 2 personnes, soit un peu plus que celui de Aïn Smara avec un TOP de 1,9.

Une crise éternelle
L'effort de construction de logements est indéniable, et les immeubles poussent comme des champignons, mais sans pour autant atténuer la crise. Dans la commune d'El Khroub, l'essor fulgurant des constructions a accéléré l'urbanisation plus que dans d'autres régions. D'à peine plus d'un millier d'habitations plus où moins anciennes érigées dans le style traditionnel mauresque, occupées par près de 12 000 âmes au lendemain de l'Indépendance, l'on se retrouve actuellement en présence de dizaines de milliers d'appartements et près de 300 000 habitants sans que les infrastructures d'accompagnement et autres équipements publics ne suivent ce gigantisme de béton armé. Cependant la structure des logements habités disposant des commodités est relativement appréciable selon les statistiques officielles, parce que dans la réalité les gens sondés se méfient des enquêteurs à qui ils ne révèlent pas tout ce qu'ils possèdent comme biens durables.
L'accès des ménages aux autres biens d'équipements modernes n'est pas en reste dans ce développement fulgurant porteur de progrès social et économique, mais il est malheureusement contrarié par l'absence de projets de société et les mentalités rétrogrades. Cédant au populisme le plus vulgaire en matière de logement, les pouvoirs publics ont inventé un nouveau concept, la «restructuration de l'habitat précaire», c'est-à-dire les constructions illicites qui n'ont pas été recensées en 2007, tout en reconnaissant leur prolifération interminable, d'autant plus que la commune d'El Khroub est devenue la destination privilégiée des gens en quête d'un toit, venus de toutes les régions, y compris d'Oran ! Les zones éparses (ZE) et certaines agglomérations secondaires (AS) de la commune enregistrent un nombre estimé à un millier. Le recensement donne 84 familles à la cité 5 et celle dite 24, 132 à Guettar El Aïch, 5 à Chélia, cité créée dans l'anarchie de l'ère de la «Baladia Islamia» qui a bénéficié de 102 logements dits ruraux, objets de nos jours d'une spéculation immobilière au même titre que ceux de Châabet El Hommes dont la plupart des occupants sont issus des bidonvilles sis sur le lit de l'oued en contrebas de la cité 5, à quelques encablures des Quatre-chemins où l'on dénombre 5 autres familles enregistrées sur la liste qui s'allonge de jour en jour et d'année en année. Bordj Legdim, lieudit de la ferme expérimentale de Baâraouia, est également concerné par cette «restructuration» de l'habitat précaire.
Des centaines de familles mal logées
Officiellement l'on a dénombré 31 mas depuis 2008, ce chiffre a augmenté pour atteindre 48 familles vivant dans la promiscuité. Dans ce même district rural, il y a une quinzaine de famille issues de la cité Allouk, au lieudit Bachtarzi et autant à Aïn Guedjaou; 132 familles sont recensées à Guettar El Aïch, classé deuxième en matière de précarité de l'habitat, dont la palme revient à Oued Fantaria avec 200 familles; 63 ménages sont listés à Bouregba (Moualkia) dans le secteur semi-urbain de Derradji Salah. Idem à Aïn Sansal. A Aïn N'hass où les pouvoirs publics projettent la construction de 30 000 unités dans le nouveau plan d'occupation du sol (POS), qui seront rattachés à l'extension de la nouvelle ville Masinissa, il a été comptabilisé une cinquantaine de familles dans le cadre de la «fixation des populations rurales». Un nombre important de ces familles mal logées sont inscrites aussi dans le registre de l'habitat rural dont près de 480 dossiers ont été validés et le double a été déjà enregistré ces jours-ci par les services techniques de l'APC et adressés aux instances de la daïra habilitées afin que les futurs bénéficiaires puissent prétendre aux aides financières annoncées par la wilaya après la viabilisation des assiettes de terrain relevant du patrimoine privé de l'Etat.
Curieusement, ce surgissement des postulants ne s'est pas manifesté durant les dernières intempéries! Ces aides destinées à l'habitat rural sont passées de 480 à 900, compte tenu de la forte demande formulée par les postulants, lesquels n'exercent nullement dans le secteur de l'agriculture dont le manque de main-d'œuvre a été signalé maintes fois par les services concernés sans pour autant que la terre soit redistribué aux véritables fellahs. Dire que certains attributaires font de la sous-location à des particuliers qui se livrent aux cultures spéculatives destinées au marché des fruits et légumes! L'habitat ancien et celui dit des chalets en préfabriqué destinés initialement à la résorption de l'habitat précaire dont la durée d'utilisation est limité en raison des risques aux matières cancérigènes présentes dans leurs toitures sont, paradoxalement, concernés par la cession assortie d'un soutien financier avec retrait des demandes de logements publics locatifs (LPL) sociaux ou participatifs aidés (LPA ex-LSP).
La fuite en avant des pouvoirs publics
Les propriétaires des habitations anciennes et vétustes sont également concernés par cette générosité subite de l'Etat à l'endroit de la population postulant à un gîte décent. Mais dans la plupart des cas celui-ci est convoité non pas pour l'abri qu'il procure mais pour l'aide elle-même au vu de la spéculation immobilière qui fait rage. A en croire les déclarations officielles, ce sont de véritables grands chantiers de construction qui s'ajouteront à ceux inachevés et dont les travaux s'éternisent. Ainsi, dans cette perspective, le monde rural se transformera avec l'invasion du béton, en semi-urbain au détriment de la vraie campagne, alors que la ville étouffera sous les modifications et autres transformations des vielles habitations et des nouvelles constructions hideuses. Mais l'argent seul ne suffit pas, et les pouvoirs publics ne pensent pas en terme de politique sociale et économique pour résoudre cette «crise» du logement qui s'apparente beaucoup plus à une crise réelle de l'habitat si l'on se fie aux statistiques qui ne plaident guère pour des contestations aussi nombreuses que bruyantes, au moment où l'opacité règne dans les différentes attributions des quotas régies par les passe-droit et autres clientélisme. Dans tout ce brouhaha fait autour de la question du logement les pouvoirs publics ne proposent aucune solution pour les souscripteurs potentiels désireux de bâtir où d'agrandir leurs maisons, mais qui n'en ont pas les moyens.


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