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«Hollande veut en finir avec l'esprit colonial»
Faouzi Lamdaoui. Chef de cabinet de François Hollande
Publié dans El Watan le 02 - 04 - 2012

Dans cet entretien, Faouzi Lamdaoui, chef de cabinet du candidat à l'élection présidentielle, François Hollande, livre pour
El Watan les visions du candidat socialiste concernant la coopération entre la France et l'Algérie, l'immigration, l'Union pour la Méditerranée et le Maghrreb.
- Quel est le rôle d'un chargé de cabinet, comme vous, d'un candidat qui se présente à la présidence de la République française ?
J'assume, auprès de François Hollande, les responsabilités traditionnelles de chef de cabinet où tous les mouvements concernant le candidat convergent. C'est une fonction transversale où j'assure la logistique générale, vérifie les feuilles de route, suis les affaires générales et les relations avec l'extérieur, veille au bon déroulement des activités et de l'agenda. C'est effectivement une charge très lourde, qui exige une présence, une vigilance, une disponibilité de tous les instants et une grande discrétion, un contrôle permanent de la situation et de soi-même, une bonne expérience des relations humaines, un sens aigu de la diplomatie, une vision stratégique et une bonne réactivité aux imprévus.

- A 40 jours du second tour, pensez-vous que François Hollande conserve toutes ses chances de gagner comme le prédisent les sondages depuis janvier, ou alors rien n'est encore joué ?
Tous les observateurs s'accordent pour constater que François Hollande, depuis qu'il a gagné les primaires citoyennes, mène une campagne active et sereine, en homme d'Etat, avec un programme crédible et cohérent pour sortir notre pays de la crise récurrente, le remettre sur le chemin de la production industrielle, créatrice de richesses nationales, de la justice sociale et de la solidarité collective. Tout dans son parcours correspond à une éthique politique que les citoyens, de mieux en mieux informés et de plus en plus acteurs de la vie publique, exigent désormais. Il se refuse aux tactiques politiciennes, aux polémiques stériles, au jeu des invectives. Toutes ses interventions sont marquées par un sens affirmé de l'intérêt général, par le respect observé à l'égard des adversaires et par la dignité gardée en toute circonstance. Il s'est d'emblée placé à la hauteur de la fonction présidentielle. Les sondages, sans perdre de vue leur caractère indicatif et ponctuel, lui sont favorables avec une régularité inédite. Dans une élection d'une telle importance, rien n'est joué d'avance, la mobilisation sur tous les fronts est maintenue jusqu'au vote populaire. Les compétences sont réunies, les militants motivés, les sympathisants de plus en plus nombreux à souhaiter le changement incarné par François Hollande.
- Déçues par Sarkozy, les banlieues vont-elles se tourner vers François Hollande ? Quelles sont les idées-force du candidat socialiste concernant cette question sensible ? Et que fait-il pour les attirer vers lui ?
Les cités des banlieues, dès le départ, dans leur conception urbaine même, ont été conçues comme des cités d'exclusion sociale où la puissance publique orientait des populations qu'elle voulait rendre invisibles. Depuis des décennies, les plans gouvernementaux se succèdent, avec beaucoup d'effets d'annonce et peu de moyens, sans changer cet état de choses. La situation s'est singulièrement aggravée pendant l'actuel quinquennat. François Hollande, dans son discours d'Evry, a rendu leur dignité aux banlieues en
déclarant : «Vous êtes l'avenir de la France. Vous êtes la jeunesse de France. Vous êtes la génération montante.» Il a les a placés au cœur de ses priorités : «Je veux m'appuyer sur ces quartiers populaires, sur la masse de ces talents, de cette énergie, pour convaincre les Français d'avoir confiance dans leur avenir.» Sa présidence, s'il est élu, s'occupera d'abord des problèmes économiques et de l'emploi, en installant dans les banlieues des centres de recherche et des entreprises innovantes, porteuses des technologies nouvelles, en y développant les zones franches, les emplois-jeunes et le contrat des générations, en mettant fin à la déscolarisation, en réalisant une mise à niveau des établissements scolaires afin que l'égalité d'accès au savoir entre réellement dans les faits, en y construisant des logements sociaux de qualité accessibles aux familles modestes, en déployant des équipements collectifs et culturels afin que ces populations banlieusardes accèdent pleinement au droit à la ville et au droit à la culture. Car, les banlieues sont les meilleurs témoins de la diversité structurelle de la société française. Une réalité que François Hollande a proclamée
solennellement : «Il y a la République, la République française une, indivisible et laïque. Et la République ne craint pas la diversité, parce que la diversité c'est le mouvement. La diversité, c'est la vie. Et l'uniformité, c'est l'oubli. Diversité des parcours, diversité des origines, diversité des couleurs…» ; «La France est fière de sa multiplicité. La France est heureuse de ses métissages.» Dans le discours de Strasbourg, François Hollande a réaffirmé sa volonté de sortir les banlieues du marasme, d'en finir avec tous les ghettos, les ghettos des pauvres et les ghettos des riches, de bannir les sigles bureaucratiques d'exclusion commençant par le concept dépréciateur de «zone», de réaménager partout des quartiers plus ouverts, plus divers, plus verts, de rechercher partout l'excellence scolaire, de développer partout la culture, la culture classique et la culture d'avant-garde, moteur de l'épanouissement individuel et collectif.
- Nous célébrons le cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie. Quelle sera, selon vous, la politique de François Hollande s'il est élu vis-à-vis de ce pays avec lequel la France partage une histoire douloureuse ?
En décembre 2010, François Hollande a réservé son premier voyage à l'étranger, en tant que candidat, à l'Algérie, pays auquel il est profondément attaché par des liens d'amitié et de fidélité. Il connaît ce pays, il y a séjourné, il y a travaillé à l'ambassade de France, il y retourne périodiquement, il l'aime. A l'occasion de cette visite, il a condamné clairement et fermement le colonialisme et affirmé sa volonté de régler définitivement tous les contentieux du passé. Il a rappelé la nécessité de normaliser les relations bilatérales dans tous les domaines, de fertiliser l'héritage culturel commun et de se tourner résolument vers une coopération mutuellement avantageuse. L'histoire commune de la France et de l'Algérie est bloquée depuis l'indépendance, les mémoires collectives respectives sont encore travaillées par les blessures d'un passé mortifère, et pourtant, les liens qui les unissent sont si profonds que les échanges naturels, humains n'ont jamais cessé. Aussi loin qu'on remonte dans l'histoire, la destinée de la Méditerranée occidentale est indissociable. François Hollande a annoncé, dans le meeting sur les Outremers du 10 mars 2010, qu'il fallait en finir, une fois pour toutes avec l'esprit colonial. Il a rendu hommage aux grandes figures de la libération des peuples : «Aimé Césaire et son poème toujours répété pour la dignité humaine, Edouard Glissant et son humanisme ardent, Léon Damas et son humble fierté…, mais aussi des rebelles magnifiques que j'évoque avec émotion et gratitude, Frantz Fanon et Jean-Marie Tjibaou pour la Nouvelle-Calédonie. Et c'est toujours pour en finir avec l'esprit colonial qu'il s'est engagé à retirer le mot «race» de la Constitution française : «Il n'y a pas de place dans la République pour la race. Et c'est pourquoi je demanderai au lendemain de l'élection présidentielle au Parlement de supprimer le mot race de notre Constitution… Il n'y a pas des hommes qui seraient différents entre eux. Nous ne connaissons qu'une seule race, une seule famille, la famille humaine.»
- L'Union du Maghreb, la lutte contre l'AQMI, l'immigration clandestine, les échanges économiques. Quelle est la vision de François Hollande sur ces dossiers ?
L'Union du Maghreb est une nécessité historique, elle est inscrite dans une logique géographique, humaine, culturelle, malheureusement déstructurée par la triste époque coloniale. Les impératifs de l'irréversible mondialisation imposent aux pays de s'organiser en grandes régions pour ne pas se retrouver marginalisés ou disparaître. Le Maghreb ne peut parler d'égal à égal aux autres puissances du monde qu'en étant uni. François Hollande connaît cette vérité première, il est conscient que chaque relation bilatérale avec un pays du Maghreb implique le Maghreb dans son entier. C'est la raison pour laquelle il veillera au développement harmonieux des échanges économiques et culturels avec tout le Maghreb. La lutte efficace contre le terrorisme au Maghreb exige une collaboration étroite entre les pays du Maghreb et la France par solidarité internationale et parce que les intérêts économiques et politiques français sont historiquement importants dans cette région. En ce qui concerne l'immigration clandestine, François Hollande a affirmé qu'il sera «ferme à l'égard de l'immigration clandestine, mais qu'il traitera dignement les étrangers en situation régulière et ceux qui ont vocation à l'être sur des critères objectifs». Il rappelle : «Aujourd'hui même, il y a chaque année 30 000 régularisations. Ces régularisations continueront, mais sur la base de critères simples, connus de tous, et sans qu'il y ait d'arbitraire ni de différence entre les préfectures.» «Et pour les mariages mixtes, il prend l'engament : «Ces Français ou Françaises qui épousent une étrangère ou un étranger ont les mêmes droits que toute autre personne humaine d'épouser qui elle aime, et donc de vivre avec elle ou avec lui.» L'immigration ne doit, en aucun cas, être politiquement instrumentalisée. Les déplacements des populations, et notamment des immigrés, entre différents pays, doivent être simplifiés et s'affranchir du carcan des démarches administratives harassantes. Et les universités françaises continueront à accueillir les étudiants étrangers avec un statut clair et bien défini. En-dehors des droits civiques spécifiques liés à la nationalité française, les principes républicains impliquent que toute la population résidant sur le territoire national, française et étrangère, ait les même devoirs et les mêmes droits sociaux. François Hollande s'est, par ailleurs, clairement prononcé pour le droit de vote des immigrés aux élections locales : «Dès lors qu'un certain nombre de résidents en France payent des impôts locaux (...), il est normal qu'ils puissent avoir la possibilité d'en vérifier le bon usage par un droit de vote uniquement pour les élections municipales.»


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