L'athlétisme algérien poursuit son chemin avec ténacité, humilité et un sens profond de la mission. Malgré un environnement parfois peu propice à l'épanouissement des talents, il ne cesse de s'imposer comme un bastion de résistance sportive face à des nations historiquement dominantes, dotées de moyens colossaux et d'infrastructures de pointe. Dans un pays où les pistes modernes et les centres de performance apparaissent, où les athlètes doivent souvent composer avec des conditions d'entraînement loin d'être précaires, l'Algérie continue de produire des champions à la volonté inflexible. Ce cheminement n'est pas nouveau. Il s'inscrit dans une tradition de lutte et de dépassement de soi, nourrie par l'héritage de figures emblématiques comme Noureddine Morceli ou Hassiba Boulmerka, qui avaient déjà hissé haut les couleurs du pays sur la scène mondiale. Aujourd'hui, une nouvelle génération tente de reprendre le flambeau avec autant de passion que d'ambition. Loin des regards médiatiques souvent tournés vers d'autres horizons, ces jeunes portent le rêve d'un renouveau et d'une reconnaissance méritée. C'est dans ce contexte que s'inscrit l'exploit récent de Djamel Sedjati, véritable révélation du demi-fond algérien. À Tokyo, lors des Championnats du monde d'athlétisme 2025, il a brillé dans les demi-finales du 800 mètres, une des disciplines les plus disputées et stratégiques de l'athlétisme moderne. Connu pour sa capacité à lire la course avec finesse, Sedjati a su imposer son rythme sans se brûler les ailes. Engagé dans une série redoutable, il a gardé son sang-froid face à des adversaires de très haut niveau, terminant deuxième derrière le Canadien Marco Arop champion du monde en titre avec un temps identique de 1:45.09, illustrant une photo-finish impressionnante. Cette performance n'est pas le fruit du hasard. Elle est le résultat d'un travail de fond entamé depuis plusieurs années, d'un encadrement technique de plus en plus structuré, mais aussi d'une résilience personnelle qui force le respect. Sedjati, en accédant à la finale courue hier samedi à 14h22 (heure locale), devient le porte-étendard de l' athlétisme algérien en quête de reconnaissance, mais aussi de constance à très haut niveau. Son parcours inspire toute une génération. l'Algérie a encore des voix à faire entendre sur les pistes du monde, et Djamel Sedjati pourrait bien en être le nouveau messager.