Les armes du Hezbollah : réflexion sur l'OLP et l'Algérie, toute résistance ne peut abandonner ses armes, tout peuple ne peut être qu'armé pour être respecté et vaincre le colonialisme étatico-marchand... (Hassan Fakih & Résistance 71) Le Hezbollah, n'est qu'un exemple parmi tant d'autres du peuple en arme entré en résistance contre une ingérence étrangère. Pourquoi en parle-t-on tant ? Parce qu'avec les Zapatistes du Chiapas et la Commune du Rojava entre 2011 et 2016, elle est la résistance qui a le plus de succès contre l'empire et ses ingérences globales. Seul un peuple en arme est respecté, craint en fait, de la pourriture étatico-marchande. Toute personne aujourd'hui désirant profondément l'émancipation ne peut que soutenir les résistances populaires armées en lutte pour l'émancipation coloniale, du Liban à la Palestine en passant par le Rojava et le Chiapas, sans oublier toutes les luttes émancipatrices anti-coloniales, des peuples indigènes en Amérique du Nord et du Sud, en Océanie, Kanaky incluse, ce par-delà toutes les différences idéologiques fictives ou réelles. La 3e Guerre mondiale a commencé il y a plusieurs décennies, elle est la guerre de l'élite mondialiste représentant le système étatico-marchand en mutation vers la dictature technotronique planétaire et les peuples du monde, tous, tous autant qu'ils sont, sans aucune exception. Dans cette lutte à mort, il n'y a que deux chemins comme viennent de le dire les anarchistes indonésiens en lutte : celui de la victoire des peuples par l'émancipation de la (r)évolution sociale, ou le triomphe de la pourriture élitiste étatico-marchande. C'est eux ou nous ! Qu'on choisisse « A bas l'Etat ! » «A bas la marchandise !» «A bas l'argent !» A bas le salariat !» Vive la Commune universelle de notre humanité réalisée en la société des sociétés ! Qu'on se le dise ! (Résistance 71) Les armes du Hezbollah ne sont pas juste des «armes», elles sont le bouclier du Liban. Sans elles, le Liban encourt le destin tragique de la Syrie : une terre ouverte à l'exploitation étrangère où la «paix» n'est que synonyme de «subjugation»... Peu de temps après la chute de la Syrie de Bachar al-Assad aux mains des forces de Hayat Tahrir al-Sham (HTS), une extension d'Al Qaïda (NdT : Al CIAda ne l'oublions jamais...) en Syrie, le régime sioniste a commencé ce qui est appelé l'opération flèche de Bashan ; comme le suggère cette allusion biblique, l'opération a pour but et cible l'occupation du sud de la Syrie. Simultanément, avec l'invasion terrestre, l'aviation sioniste a lancé une série de raids aériens en Syrie, ciblant tous les dépôts d'armes syriens. Certaines voix pro-HTS ont loué les raids israéliens comme un gros coup contre le régime tombé d'al-Assad, mais la réalité est que l'armée sioniste a de fait enlevé tous moyens futurs pour une quelconque dissuasion syrienne en cas d'hostilités. C'est ce que les puissances occidentales voulaient depuis le départ concernant la Syrie : le but principal du «changement de régime» depuis le début de la guerre en Syrie en 2011 a été de rendre la Syrie comme une coquille vide étatique n'ayant plus aucun moyen de se défendre, permettant ainsi aux Etats-Unis, «Israël», la Turquie ou quelque autre pays du Golfe d'y entrer, de prendre ce qu'ils veulent dans les ressources et de partir sans que personne ne demande ou dise quoi que ce soit. Ce projet pour la Syrie a réussi finalement. Le nouveau président auto-proclamé Ahmad al-Sharaa (alias Abou Mohamed al-Joulani, chef d'Al Qaïda/Al CIA en Syrie) est maintenant en route pour «normaliser» les relations avec «Israël» et recevra en retour une levée de sanctions et un ravalement de façade le faisant passer de terroriste à «héros». (Ndt : depuis que cet article a été écrit, la levée des sanctions se voit puisque la Syrie a envoyé sa première exportation pétrolière depuis plus de 14 ans ... a qui profite tout cela ?... Certainement pas au peuple syrien). Mais malgré al-Sharaa léchant les bottes de Tel Aviv, l'aviation de la force d'occupation sioniste viole toujours en permanence l'espace aérien syrien et en conséquence sa souveraineté et frappe des cibles gouvernementales sans aucune crainte de quelque réplique que ce soit. Le manque d'armes défensives de la Syrie montre à quel point ces capacités sont vitales, spécifiquement contre «Israël». Ces armes permettent à une nation de maintenir sa souveraineté face à l'impérialisme et de ne pas devenir le punching bag de la zone. Après la Syrie, l'affaire du désarmement est suspendue au-dessus de la tête du Hezbollah libanais surtout après sa résistance réussie contre les forces d'occupation sionistes (En 2006 déjà et en 2024) «Israël», l'occident et bien des parties soutenues par l'occident au Liban, tentent de faciliter le même résultat au Liban qu'en Syrie comme moyen de normalisation entre l'entité sioniste et Beyrouth. Alors même qu'ils discutent de manière insistante le sujet des armes du Hezbollah, «Israël» continue de violer la souveraineté du Liban en bombardant régulièrement des zones civiles libanaises, envahissant l'espace aérien libanais pour espionner les mouvements de la population et pour démolir les habitations à la frontière sud, alors que le gouvernement libanais, qui appelle au désarmement de la résistance, se ment à lui-même sur la possibilité d'arrêter ces attaques vis-à-vis de ces négociations facilitées et pilotées par les Etats-Unis. Le passé du Liban avec le désarmement : le cas d'école de l'OLP Le Liban est responsable du fardeau historique du désarmement d'une force majeure «anti-Israël» dans le passé, celui le L'Organisation de Libération de la Palestine (OLP) en 1982. Ce qui a mené à cet évènement fut le résultat de la seconde invasion du Liban par «Israël» après celle de 1978, ce, sous le prétexte d'éliminer les forces résistantes de l'OLP qui lançaient des attaques contre le nord de la Palestine occupée depuis le Liban-sud. L'invasion d'«Israël» la vit atteindre et encercler Beyrouth, menant à une crise majeure pour les civils libanais et palestiniens. Des négociations indirectes menées par les Etats-Unis furent mises en place pour pousser les militants de l'OLP hors du Liban en échange d'une soi-disante désescalade de la violence et la protection des civils. Une des demandes faites à l'OLP fut que le groupe abandonne ses armes. Le groupe palestinien mit alors sa confiance dans l'influence saoudienne sur Washington pour essayer d'empêcher la décision du chef de l'OLP, Yasser Arafat, de désarmer ; mais éventuellement, celui-ci accepta un cessez-le-feu fin août, qui voyait l'OLP, en accord avec la résolution 517 de l'ONU, sortir ses forces armées de Beyrouth. Peu de temps après qu'Arafat accepta l'accord, le 14 septembre, le commandant des phalangistes et président élu libanais, Bachir Gemayel, fut tué dans une explosion durant un meeting politique de son parti à Beyrouth dans le quartier Achrafieh. Bien que l'opération contre Gemayel est pensée avoir été menée par le PNSS de Habib Shartouni, le parti phalangiste d'extrême-droite, avec l'accord et la supervision d'Israël, utilisa cet évènement pour mener les massacres des camps palestiniens de sabra et Chatila, qui virent plus de 1500 civils libanais et palestiniens massacrés. Ces massacres auraient pu être évités si les moyens de défendre les camps avaient toujours été là. D'autres groupes nationalistes et révolutionnaires menèrent des opérations contre «Israël» après le départ de l'OLP. L'un de ces groupes fut le très jeune Hezbollah. L'OLP allait quitter Beyrouth et installer son QG en Tunisie. D'autres groupes nationalistes et révolutionnaires conduisirent des opérations meurtrières contre «Israë» durant le siège de Beyrouth, tentant de pousser l'occupant hors de la capitale libanaise, l'un de ces groupes : un jeune Hezbollah.Depuis sa toute première opération, le Hezbollah a prouvé être une force bien plus osée que les autres groupes opposant l'occupation sioniste. Les opérations consistèrent en des actions qui leur donneraient un avantage physique et psychologique contre les forces ennemies.Une des toutes premières opérations fut l'attentat suicide du QG sioniste à Tyr le 11 novembre 1982 par le jeune Ahmat Qasir, qui pénétra de force le QG israélien à Tyr dans une voiture piégée, tuant au moins 70 soldats sionistes.Le SG martyr du Hezbollah S. Hassan Nasrallah, félicita Qasir pour sa bravoure et son opération déterminante dans un de ses discours en 2022, appelant cette opération une de celles qui pulvérisèrent les rêves sionistes d'occuper le Liban et qui montra clairement le chemin de la libération. (A suivre…) Source : Résistance71 (Proposé