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Pêche : l'usage des filets pélagiques de nouveau mis à l'index
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Publié dans El Watan le 10 - 04 - 2012

Ils sont plus de 5000 marins pêcheurs à ne vivre que de la pêche aux espèces pélagiques comme la sardine ou l'anchois et à un degré moindre les bonites, les maquereaux et le thon, des espèces qui se font de plus en plus rares dans les eaux de la baie de Mostaganem.
Après la grogne des patrons de pêche et des armateurs de sardiniers, rapportée dans ces colonnes, ce sont de simples marins pêcheurs qui sont montés au créneau afin de dénoncer avec force l'usage soutenu des filets pélagiques et semi pélagiques par les gros chalutiers. Ils sont plus de 5000 marins pêcheurs à ne vivre que de la pêche aux espèces pélagiques comme la sardine ou l'anchois et à un degré moindre les bonites, les maquereaux et le thon, des espèces qui se font de plus en plus rares dans les eaux de la baie de Mostaganem. Jeunes et moins jeunes parlent de leur détresse face à la rareté drastique du poisson dit bleu qui était pêché uniquement par des filets sennes, dont la taille des mailles permet une prise sélective, évitant les juvéniles et les poissons de petite taille.
Ce que ne font pas les filets pélagiques utilisés par les chalutiers. Ce sont des pêcheurs en plein désespoir qui nous montrent les minuscules sardinelles ramenées dans les filets des chalutiers. Malgré les multiples précautions, nous parvenons à monter sur le pont d'un chalutier et à fouiller sous les filets encore humides. C'est sans difficulté que nos accompagnateurs parviennent à mettre en lumière la présence de juvéniles de sardines, dont l'âge ne devrait pas dépasser 2 ou 3 semaines. La découverte est stupéfiante, tant la fragilité des minuscules sardines est frappante. Ce sont ces alevins qui deviendront, au bout d'une année, de véritables sardines autorisées à la pêche.
Pour cet ancien marin pêcheur récemment transformé en armateur à la faveur de la mise en application du dispositif de soutien à cette activité, qui n'en est pas à sa première découverte, ces pratiques finiront par tuer définitivement cette activité. Très convaincant, il dénonce la gabegie et l'irresponsabilité à la fois des responsables, des armateurs et des patrons de pêche qui acceptent d'utiliser ce type de filet. Mahfoud n'hésite pas à parler de crime. Furieux contre le ministère qui ne fait rien pour mettre fin à ce massacre, il parle de ses nombreux collègues dont les femmes assurent de maigres revenus en vendant des galettes traditionnelles et du couscous qu'elles roulent à la maison. Mejdoub, habitant du quartier de Tigditt – là où se recrutent la plupart de ses collèges –, renchérit en déplorant le fait que «certaines femmes de pêcheurs ont été contraintes de vendre leurs bijoux afin de subvenir aux besoins de la famille». Le métier est devenu un pis-aller, soutient-il avec amertume.
Les armateurs redoublent de vigilance
Il fera remarquer que «si rien n'est fait de la part de l'Etat, et si ces filets, qui ne sont utilisés qu'à Mostaganem, dans une année ou deux, la sardine disparaîtra pour ne jamais revenir». Peinant à se retenir, il demande à un vieux ramendeur de nous parler «des prises miraculeuses des années 70, lorsque des milliers de casiers de sardines étaient débarqués chaque matin au port de Mostaganem». «Dis-lui que le casier de 16 kg se vendait péniblement à 50 DA !» Ce n'est que difficilement que son interlocuteur parle enfin de «ces années fastes, lorsque toutes les familles de Tigditt se partageaient sardines et anchois que certains savaient conserver dans d'énormes barils en bois».
Un bref instant de nostalgie interrompu par l'arrivée intempestive et menaçante du gardien qui nous toise avant de nous demander de nous éloigner du chalutier. Tout juste le temps de prendre encore quelques clichés et de disparaître. Car depuis que la presse s'est intéressée à cette pratique, les armateurs de chalutiers ont redoublé de vigilance. Une fois à quai, les chalutiers ainsi que les filets sont apprêtés afin de ne rien laisser transparaître de l'insoutenable gâchis. Le toilettage s'effectue au large, seuls quelques alevins et autres juvéniles parviennent à tromper la vigilance des maîtres du moment. Il a fallu toute la dextérité d'un jeune matelot pour retirer les larves de roussettes et de raies, fortement imbriquées dans les filets grâce à leurs minuscules tentacules.
Ils sont la preuve qu'au fond de la mer, les filets pélagiques n'ont aucun état d'âme, ni aucun égard pour les larves, les œufs, les juvéniles et les alevins ; ils raclent pour tuer toute forme de vie. Sur ce filet complètement envahi par les algues et la flore sous-marine, même les minuscules oursins et autres fruits de mer, pourtant fortement arrimés aux rochers, n'ont pas résisté à la furie des hommes. Le jeune Miloud, qui nous sert de guide, dénonce cette «folie qui perdure depuis plus de 10 ans sans que cela choque ceux qui en tirent un profit cruel. Ce sont des gens sans scrupules et sans conscience», soutient-il avec insistance. «Si au moins ils faisaient attention à la baisse visible des prises, ils comprendraient sûrement que la fin est proche», finit-il par lâcher en guise de cri de détresse.


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