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Hacène Lalmas : la légende du football algérien
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Publié dans El Watan le 29 - 04 - 2012

A la veille de la célébration du 50e anniversaire de la création de la Fédération algérienne de football (FAF) et du déroulement de la 48e finale de la coupe d'Algérie, qu'animeront mardi le CR Belouizdad et l'ES Sétif, deux monuments du football algérien au palmarès impressionnant tant en championnat qu'en coupe, il est opportun d'évoquer la carrière d'un joueur qui a marqué le football algérien au lendemain de l'indépendance, et qui, malheureusement, a ensuite été mis aux oubliettes.
Il s'agit de Hacène (Ahcen) Lalmas, le meilleur joueur algérien toutes générations confondues. Dans deux jours, son club (CRB) disputera sa 9e finale de coupe d'Algérie. Pour les plus jeunes et ceux qui ne le savent pas, la carrière de ce fabuleux joueur (Ahcen) se conjugue avec l'histoire de ce prestigieux club algérois, qui a dominé le football algérien au milieu des années 1960 grâce surtout au génie de son meneur de jeu. Certes, il était entouré par d'excellents joueurs, Nassou, Hamiti, Djemaâ, Amar, Zerrar, Achour, Kalem, Salmi, Medehbi, Boudjenoun et les regrettés Ahmed Zitoun, Abdelghani Zitouni, Embarek Chenen…, mais c'est lui qui faisait briller tout le monde. C'était l'âge d'or du CRB. Pour mesurer la dimension de cette équipe, il faut lire ce qu'a écrit sur elle le directeur du Miroir du Football, François Thebaut, dans un éditorial consacré aux 100 meilleures équipes du monde (1970) : «l'Européen qui parcourt ce numéro sera surpris de trouver dans cette sélection des meilleures équipes du monde, Colo Colo (Chili), Boca juniors, Independiente (Argentine)… il en est de même pour le lecteur sud-américain qui ‘‘découvre'' Anderlecht, Reims… Européens et Sud-Américains seront encore plus surpris de trouver dans cette prestigieuse liste le nom du CR Belcourt (Algérie). Qu'ils sachent que ce club a peut-être plus fait pour le beau jeu et l'offensive que tous leurs clubs réunis».
C'est comme cela qu'était perçu le Chabab à l'époque. «Ahcen» Lalmas était l'étalon de cet ensemble qui faisait vibrer les foules. Il a entamé sa carrière internationale en 1964, à l'âge de 21 ans contre l'ex-URSS de Lev Yachine, meilleur gardien de but du monde et seul keeper à ce jour à avoir décroché le Ballon d'Or France Football. Le 4 novembre 1964, il honore une sélection au milieu de nombreux professionnels. Il est remplaçant. Lorsque le coach lui demande de se préparer à rentrer, le stade municipal vibre. Quelques minutes après, Lalmas trompe d'une tête piquée l'immense Lev Yachine et offre l'égalisation (2-2) à l'Algérie. Sa carrière internationale était définitivement lancée. De 1964 à 1972, il rayonna sur le football algérien. Avec son immuable numéro 8 sur le dos, il écrasa de toute sa classe le football algérien de cette période. Le port altier, une calvitie très avancée pour son âge, une technique propre sans fioriture, jouant juste, prenant les bonnes décisions, délivrant des balles de but à profusion, faisant jouer ses partenaires, distribuait des «biscuits» à son complice Ahcène Achour, il était le CRB.
Il était comparé à Di stefano, Puskas, Albert…
La presse étrangère et les recruteurs de clubs européens faisaient le pied de grue à Alger pour l'attirer chez eux. Peine perdue. Les autorités de l'époque n'ont jamais voulu entendre parler de son départ. Des clubs européens de renom ont tenté leur chance plusieurs fois. «Niet !», leur répondaient leurs interlocuteurs algériens. Lalmas était intransférable. Qu'à cela ne tienne. Il a fait contre mauvaise fortune bon cœur. Il est resté et a poursuivi sa carrière en Algérie, en enchaînant des titres comme des perles. Titres de champions d'Algérie (1965, 1966, 1969 et 1970) 3 fois vainqueur de la coupe d'Algérie (1966, 1969, 1970), dont il reste jusqu'à présent le meilleur buteur en finale (6 buts), sans oublier, bien sûr, les 3 coupes maghrébines (1970, 1971, 1972). En 1993, l'hebdomadaire Echibek avait organisé un sondage pour savoir qui était le meilleur joueur algérien depuis l'indépendance.
Ahcen Lalmas a été plébiscité par plus de 130 anciens internationaux, joueurs, entraîneurs et dirigeants. Ce monument avait l'étoffe de Larbi Ben Barek, Perenc Puskas, «le major galopant hongrois», Alfredo Distefano, Luis Suarez, Sandro Mazzola, Florian Albert…, des joueurs de classe qui sont honorés à chaque occasion. Ahcen Lalmas n'a, malheureusement, pas eu droit à cette reconnaissance en Algérie. Homme entier, il a toujours dérangé l'establishment du football. Ses vérités, il les crachait devant n'importe qui. Gagneur sur le terrain, franc et juste en-dehors, il faisait désordre dans ce football où l'hypocrisie le dispute à la mauvaise foi.
Profondément ancré dans ses convictions, il n'a jamais cherché à plaire à quiconque. Pourtant, il aurait pu jouer un grand rôle dans le développement du football algérien. Seulement voilà, il dérangeait toujours par son franc-parler et son engagement sans concession. De guerre lasse, il a volontairement tourné le dos à ce football qu'il a loyalement servi pendant des années. Ses admirateurs, ils sont encore légion, n'oublieront jamais sa magnifique prestation au sein de la sélection maghrébine montée pour le tournoi inaugural du stade du 5 Juillet, en 1972. Au départ, il n'avait pas été retenu. En dernière minute, il a rejoint la sélection qu'a dirigée Kamel Lemoui en remplacement de Rachid Mekhloufi, parti manager la sélection d'Afrique au Brésil. Le maestro a littéralement porté la sélection maghrébine vers le sacre en réalisant, comme toujours, deux prestations de premier ordre. C'était son baroud d'honneur.
Aujourd'hui, il vit loin des tracas du football. L'ingratitude du monde du football n'a aucune emprise sur lui. Elle glisse et disparaît. Lorsqu'il marche dans la rue, fait son marché, va à la mosquée, il mesure sa notoriété auprès des citoyens. Le meilleur joueur algérien de tous les temps a tourné la page du football. A Madrid, Munich, Manchester, Rio de Janeiro, Buenos Aires… Di Stefano, Beckenbauer, Bobby Charlton, Pelé, Maradonna… sont toujours honorés, distingués, associés à la vie de leur club et Fédération. En Algérie, Ahcen Lalmas n'ouvre jamais droit à cette forme de reconnaissance. Pourtant, son nom restera éternellement lié au football de son pays, qu'il a toujours servi avec honneur et passion.


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