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Salaires, privatisations, agenda des réformes...
L'Alliance présidentielle à la croisée des choix économiques
Publié dans El Watan le 20 - 02 - 2006

Les divergences sur la politique salariale entre le numéro un du RND et celui du FLN vont bien au-delà d'un jeu de rôle. L'Alliance présidentielle a une divergence de cap économique. Le Président n'arbitre plus comme avant. Le conflit de points de vue promet d'enfler.
L'Alliance présidentielle, qui a célébré sa grand-messe trimestrielle cette semaine, est à la croisée des chemins dans sa conduite des affaires économiques du pays. La divergence entre Ahmed Ouyahia et Abdelaziz Belkhadem au sujet de la politique salariale n'est pas seulement spectaculaire, elle ne procède pas seulement du bras de fer politicien, elle est le révélateur d'un conflit plus profond sur le cap économique à tenir. Pour Brahim Kasser consultant économique, " le FLN et le RND divergent au départ sur l'évaluation de la situation. Pour le premier, la croissance économique est trop fortement soutenue par les dépenses de l'Etat et pas assez par celle des ménages qui doivent à ce stade de la relance prendre le relais mais qui ne peuvent le faire à cause d'une politique salariale trop restrictive. Pour le second, la croissance est en effet soutenue par la dépense publique mais celle ci menace déjà de produire ses premiers effets nuisibles sur les équilibres macro-financiers, il ne faut surtout pas aggraver la tendance en lâchant la bride aux salaires ". Mais quelles sont donc ses " effets nuisibles " qui pointent leur nez sous la croissance ? Les importations ont doublé en quatre ans, l'endettement des ménages est entrain de décoller, et l'inflation ne se maintien basse que grâce au miracle de la pluviométrie qui a soutenu la production agricole. Ce à quoi rétorquent les partisans d'une détente dans la politique des salaires d'abord que dans le gonflement des importations c'est la part des biens intermédiaires et des équipements qui a augmenté le plus vite ce qui sert l'investissement contrairement à ce qui s'est passé au début des années 80, ensuite que l'endettement des ménages est très largement en dessous des moyennes des pays voisins et que son problème est que de trop nombreux ménages sont tenus à l'écart du crédit - et donc de la consommation - faute de revenus suffisants ; enfin que le signe inquiétant n'est pas l'inflation " renaissante " hors agriculture et hors importations mais le fait que le taux d'inflation se tienne - en dépit de tout - régulièrement entre 3 et 4 points derrière le taux de croissance depuis plusieurs années, ce qui dénote une croissance des revenus disponibles trop lente. Les deux lectures , plus pessimiste ou plus optimiste, des comptes de la nation et du sens des indicateurs actuels, conduisent à voir l'avenir de plus en plus différemment. Autour de Ahmed Ouyahia, la hantise est toujours la même : rechuter dans l'insolvabilité parce que l'Etat aura trop délié les cordons de la bourse lorsqu'il avait des ressources qu'il n'aura pas su employer.
Les réformes à nouveau en pointillé
Du côté du FLN de Belkhadem, c'est le souffle du programme quinquennal qui est menacé de retomber au milieu du gué car ses premiers effets sociaux - mis à part une baisse du chômage à l'étendue controversée - ne se font pas sentir sur les milieux sociaux qui portent dans les administrations publiques l'effort du surcroît de dépenses d'Etat. La divergence va au delà de la politique salariale sur laquelle un compromis - déjà qualifié de boiteux par les syndicats autonomes et l'UGTA de la base - est pressenti. L'Agenda des réformes est une source de déchirement. Tout comme les opérations de partenariats au cas par cas, comme l'a montré le récent contrat de gestion déléguée de l'eau potable d'Alger critiqué de l'intérieur du gouvernement pour avoir été attribué trop généreusement au Français Suez. Les rôles ont changé. Le départ au printemps 2005 du ministre des Finances Abdelatif Benachenhou qui habitait le personnage du censeur financier a de fait renforcé le pôle Ouyahia dans la décision économique. Mais pour aller dans quelle direction ? La dérégulation doit elle se poursuivre ? Selon quel rythme ? En touchant quels secteurs en premier ? Surtout au profit de qui ? " Durant le premier mandat de Bouteflika le mode de lecture des opérations d'ouverture était simple à déchiffrer. Une dérégulation se produit là ou il existe une forte pression internationale, une légitimation dans l'opinion et un ministre proche de Bouteflika et soutenu par les militaires " a noté un attaché économique étranger en poste à Alger. La téléphonie mobile, la production d'électricité et de l'eau dessalée obéissent à cette " règle ". Durant le second mandat le président Bouteflika est passé outre le pré-requis d'un certain consentement intérieur pour aller plus loin. La loi sur les hydrocarbures en est bien sûr l'illustration la plus éloquente. Mais aussi, plus accessoirement, l'annulation par décret législatif de l'importation des véhicules de moins de trois ans ou encore l'adoption au gré à gré du contrat Suez. La maladie du président a permis aux réticences de se faire plus hardies. Le calendrier des réformes a trop porté ces dernières années la trace d'exigences venus de l'étranger, comme par exemple la levée des dernières protection de la production de produits pharmaceutiques en Algérie, parmi lesquels l'obligation pour les importateurs de devenir producteurs de médicaments.
Un conflit qui ira en s'aggravant
Pour de nombreux observateurs, le vent Bouteflika a trop soufflé dans une seule direction pour ne pas rencontré des reliefs résistants. Ahmed Ouyahia est pourtant loin de représenter ces résistances. Sur le noyau dur de " la réforme ", la politique des privatisations, il est l'homme du " tout à vendre ". Le conflit ici est juste de savoir " qui vend à qui ? ". Hamid Temmar le ministre en charge des cessions se plaint des lenteurs, en fait de ne pas avoir la haute main sur les dossiers de vente les plus importants. Les divergences de politique économique ont été nombreuses ces dernières années au sein des équipes dirigeantes qui se sont succédés à la tête du pays. Le rééchelonnement de la dette extérieur en 1994 a été combattu par le cabinet Belaîd Abdeslam une année auparavant. L'excès de zèle de Ahmed Ouyahia a appliqué le plan d'ajustement structurel a été critiqué à la présidence de la république du temps de Zeroual par le patron de l'économie Abdelmadjid Bouzidi et démonté par le CNES de Mohamed Salah Mentouri. Mais rarement les enjeux d'une divergence de politique économique n'ont semblé autant lourds d'implication que cette fois avec les discours de Ahmed Ouyahia et de Abdelaziz Belkhadem sur ce qu'il y a lieu de faire de l'argent public et des réformes. Les motifs pour se différencier menacent d'être nombreux dans les mois qui viennent : les conditions d'adhésion à l'OMC, les arbitrages dans les affectations budgétaires de plus en plus conséquentes et bien sûr la cession d'actifs publics et les réformes de marché qui attendent. L'une d'entre elle, suggérée par le FMI à la fin de l'année dernière, le passage à la convertibilité totale du dinar, a toute les chances de monter en puissance en 2006. Un long plaidoyer (publié dans El Watan) pour le dinar convertible de Ali Benouari ancien ministre chargé du trésor n'a pas provoqué de vraies réactions d'hostilité. Qui dans les milieux d'affaires algériens va profiter le plus de l'émergence d'un marché de change ? Telle paraît encore être la question clé qui détermine sur ce dossier comme sur les autres la conduite des réformes l'Agenda du gouvernement. La réponse devenait de plus en plus lisible avant le grave incident de santé du président Bouteflika. Désormais plus d'ouverture ne profite plus au clan présidentiel comme dans l'affaire des hydrocarbures. Mais le statu quo non plus.


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