Des dizaines de sinistrés du séisme de mai 2003 ont exprimé leur colère devant le siège de la wilaya, hier, pour dénoncer la décision de leur évacuation des chalets comme préalable pour leur relogement. Les contestataires, dont plusieurs femmes, ont campé au niveau du boulevard de l'Indépendance pendant toute la matinée, exigeant la remise des clefs des appartements qui leur sont destinés sans la restitution des chalets qu'ils occupent depuis 2003. La circulation automobile a été bloquée pendant plus de trois heures. Certains d'entre eux ont tenté d'accéder au siège de la wilaya à maintes reprises, avant d'être empêchés par les forces de l'ordre dépêchées sur les lieux. Ces sinistrés représentant 520 familles ont, pour rappel, opté pour la formule d'aide à la reconstruction au lendemain de la catastrophe. Ils ont bénéficié d'une aide de 100 millions de la part de l'Etat. Mais la plupart d'entre eux n'avaient pas pu s'acquitter du montant exigé par le promoteur pour la reconstruction de leurs logements. Le projet a connu d'énormes blocages et n'a été relancé qu'après l'affectation, en 2009, d'une enveloppe financière de la part du ministère de l'Habitat. Aujourd'hui, les concernés s'estiment lésés par l'administration locale et réclament de céder les chalets qu'ils avaient occupés pour leurs enfants, justifiant leur revendication par «l'éclatement» de leurs familles et les faveurs accordées pour les autres catégories de sinistrés. «Des familles venues d'autres wilayas, non touchées par le séisme, ont bénéficié de chalets pour avoir un logement social. De même pour les propriétaires des appartements classés dans la catégorie vert 2 et orange 3 n'ont pas libéré leurs chalets à ce jour, et ce, malgré la réhabilitation de leurs bâtisses», dénoncent-ils dans un document adressé aux responsables de la wilaya. Il y une semaine, le wali de Boumerdès a indiqué que les chalets occupés par les concernés seront démantelés le jour de leur relogement au niveau de leur ancienne cité. Le même responsable a ajouté que cette opération concernera tous les chalets de la wilaya, et ce, après le recasement de ceux qui remplissent les conditions.
