Après une longue absence, le chanteur populaire Lounès Kheloui renoue avec la scène. Il a animé un gala, la semaine dernière, à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Toujours égal à lui-même, le verbe haut, la voix chaleureuse, l'artiste qui excelle dans la musique chaâbi a passé en revue, deux heures durant, l'essentiel de son riche répertoire. «Cela m'a fait énormément plaisir de retrouver ce merveilleux public. La communion était totale. J'adore me produire à Tizi Ouzou», dit-il. Virtuose du mandole, Lounès Kheloui chante depuis quarante ans. Il a pris part à plusieurs rencontres musicales à l'étranger. C'est lui qui a représenté l'Algérie au festival Musiques du monde. C'était en 2000 à Paris. Il est l'un des rares chanteurs algériens à avoir le privilège d'être reçu par le grand maitre du chaâbi, Cheikh El Hasnaoui, dans son exil. Il voue d'ailleurs un grand respect à son idole de tous les temps avec qui il avait échangé des correspondances qu'il garde précieusement à ce jour. «Il m'a beaucoup inspiré. J'apprécié également Slimane Azem, Allaoua Zerouki et Arab Bouyazgarène. Des piliers de la chanson kabyle», professe le cheikh. Dans son pays, la première apparition de Lounès Kheloui à la télévision nationale remonte à un mois, dans l'émission Ahalil. Depuis cinq ans, l'artiste des Ihasnaouène, dans la banlieue de Tizi Ouzou, n'a pas produit. Il compte 16 albums à son actif. Un 17e opus est en chantier. «Je chante tout ce que je ressens. Je me mets aussi à la place des autres», nous a-t-il déclaré à la fin du spectacle après les photos souvenirs avec ses fans, essentiellement des jeunes filles. Kheloui avait décidé à trois reprises d'arrêter de chanter mais à chaque fois il change d'avis par amour à son public qui le vénère. Fils de la région d'Ihasnaouène tout comme Cheikh El Hasnaoui, il chante la vie, l'exil, l'amour et la solitude. La soixantaine passée, Lounès Kheloui garde encore toute sa verve et sa fraicheur artistique.
