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de «la guerre juste» à «l'association coloniale»
Colloque international d'El Watan
Publié dans El Watan le 06 - 07 - 2012

La violence est parfois utilisée pour faire entendre des «revendications morales». C'est ce que l'historien américain Benjamin Brower appelle «la guerre juste».
Intervenant hier à la salle Cosmos à Riadh El Feth (Alger), à la faveur du premier jour du colloque international «Cinquante ans après l'indépendance : quel destin pour quelle Algérie ?», organisé par le quotidien El Watan, ce professeur de l'University of Texas, à Austin, a expliqué les fondements de cette philosophie au nom de laquelle la France avait occupé l'Algérie et le Maghreb à partir de 1827. «La guerre juste» était entendue, selon lui, comme un ensemble d'idéaux. «La vaste ambiguïté morale et légale autour de la guerre juste a été instrumentalisée pour justifier les invasions de la France. Le roi Charles X avait dit que cette guerre visait à chasser les bandits en dehors d'Alger», a-t-il expliqué.
Le même souverain avait soutenu que la conquête de l'Algérie avait pour but aussi de mettre fin aux «humiliations» que subissait l'Europe de la part des Ottomans. Selon l'intervenant, «la guerre juste» prenait l'allure d'une croisade. Il a rappelé que Napoléon Bonaparte avait dit aux Egyptiens, après sa campagne en 1798, qu'il était venu les libérer des Mamelouk (dirigés à l'époque par Mourad Bey). «En débarquant en Algérie, les Français avaient recopié dans leurs documents les mêmes phrases dites par Bonaparte. La guerre juste devait, d'après eux, mettre fin au despotisme des pachas et à l'anarchie. Pourtant, des heures après la conquête d'Alger, la ville a été mise à sac par les soldats. Les trésors du Dey ont été pillés. En voyant les soldats se comporter comme des pirates, les Algérois ont vite compris le but de la conquête française», a relevé Benjamin Brower.
Il a expliqué que la résistance à cette occupation avait été considérée comme injuste. Cela avait ouvert la voie à l'utilisation d'une violence extrême par les occupants pour l'écraser. L'historien américain a cité, en exemple, les enfumades du Dahra, les massacres de Blida et l'extermination des Zâatcha. «Et partant de l'idée de guerre juste, on délégitimait la violence des faibles. Celle-ci était considérée comme illégale, qualifiée de terrorisme», a-t-il soutenu. Il a souligné que le combat de l'Emir Abdelkader était devenu, en raison de cela, un djihad pour défendre les terres d'islam.
Le projet chrétien de Jean-Baptiste Gramaye
Le projet d'occuper l'Algérie par les Européens au nom du christianisme remonte à 1622, selon l'historien El Hadi Ben Mansour. Il a détaillé, lors d'une conférence, le plan d'un certain Jean-Baptiste Gramaye, un homme d'Eglise, géographe et diplomate flamand, né à Anvers en 1579. «Il est peu connu malgré une abondante production historiographique», a noté cet enseignant chercheur à l'université Paris I. Chanoine de plusieurs églises des Pays-Bas, Jean-Baptiste Gramaye était également conseiller des princes de Belgique. Le pape Paul V l'avait chargé d'une mission diplomatique à Malte. De retour de ce voyage, il fut capturé en 1619 par des corsaires algériens, puis libéré clandestinement par le consul de France à Alger. Il fut élu évêque de l'Eglise d'Afrique après ce passage par l'Algérie.
«Ses écrits en Algérie, notamment le Diarum, avaient fait de lui un expert en matière barbaresque. Il était écouté par toutes les cours européennes. Il avait plaidé pour chasser les Turcs du Maghreb pour y restaurer l'Afrique chrétienne. C'était le moyen le plus sûr d'arrêter l'hémorragie que connaissait la chrétienté et de détourner l'Europe des conflits qui la déchiraient depuis 1518», a expliqué El Hadi Ben Mansour. Jean-Baptiste Gramaye voulait, selon lui, profiter de la crise de l'Empire ottoman (soulèvement des janissaires) pour contre-attaquer en faisant payer l'expédition par le clergé, immensément riche à l'époque. L'Espagne, puissance morale et militaire, devait être le fer de lance de cette invasion vers l'Afrique, considéré comme «la nouvelle Amérique». Les condamnés à mort de l'Espagne, les proscrits de l'Italie, les bandits de la Sicile et des moines aventuriers devaient être enrôlés dans les armées pour réussir la campagne. Le projet de Jean-Baptiste Gramaye avait échoué en raison de tiraillements internes à l'Espagne et à d'autres considérations politico-militaires.
Les Saint-Simoniens français, selon l'historien américano-libanais Osama Abi Meshed, avaient prévu un projet de «modernisation» de l'Algérie au début de la colonisation. Ils avaient appelé cela «l'association» coloniale. «La pensée derrière cette association était que la majorité musulmane de l'Algérie n'était pas prête pour la civilisation, pas prête pour être assimilée à la France tant qu'elle restait moralement et culturellement inapte à la citoyenneté moderne», a noté ce professeur de l'université Georgetown aux Etats-Unis. Le saint-simonisme est, pour rappel, souvent considéré comme la doctrine fondatrice de la société industrielle, surtout française, basée sur la gouvernance des élites, la liberté d'entreprendre et l'égalité des chances.
Selon Osama Abi Meshed, la colonisation douce des Saint-Simoniens devait passer par la création d'institutions médianes, ni musulmanes ni françaises. Des institutions qui allaient évoluer selon la capacité des «autochtones» d'épouser «les mœurs» françaises. «Jusqu'à la disparition du Second Empire, les Saint-Simoniens avaient mis en œuvre sur place leur vision des relations franco-musulmanes. Les trois piliers de l'association coloniale étaient l'instruction publique, le droit de propriété et le statut juridique», a-t-il précisé.


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