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La montée du capitalisme algérien remise en cause ?
Entre patriotisme économique et ouverture débridée
Publié dans El Watan le 13 - 03 - 2006

A l'instar des autres pays en transition d'une économie dirigée vers une économie de marché, bien des secteurs d'activités subissent en Algérie les soubresauts des changements de cap souvent douloureux à opérer.Mais en ayant fait l'économie d'un véritable débat public entre les différents intervenants en la matière, due essentiellement à une dégradation terrible de la situation sécuritaire pendant la décennie 90, des acteurs économiques, notamment des chefs d'entreprises prospères, tentent de pallier le vide sidéral par des coups de... pied dans la fourmilière. Après un semblant d'unanimisme autour d'une nouvelle politique économique basée sur l'ouverture du marché national au capital étranger, des voix discordantes se font désormais entendre, allant du PDG de Cevital Issad Rebrab qui "doute" de la compétence des négociateurs algériens dans l'accord d'association avec l'Union européenne, aux déclarations tonitruantes du PDG de Saidal Ali Aoun, qui a juré par tous les saints qu'il ferait le "scandale du siècle" si jamais des parties importeraient le Tamiflu, vaccin contre la grippe aviaire, et que Saidal s'est déjà lancée publiquement le défi de le fabriquer et en quantités suffisantes. Deux exemples parmi tant d'autres mais qui finissent par installer le doute. Et ils se font nombreux à se voir marginalisés au détriment d'entreprises étrangères. "Les pouvoirs publics nous mettent les bâtons dans les roues et nous empêchent de nous développer par des partenariats avec les entreprises publiques", avait déclaré en substance le responsable de la confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA), M. Mhenni.
Mondialisation et patriotisme économique
Devenu la nouvelle religion des décideurs économiques, le partenariat étranger et les investissements directs étrangers (IDE) sont conjugués à toutes les sauces et servis à satiété. L'Etat algérien favoriserait les étrangers que ce soit pour les privatisations ou les partenariats, selon des acteurs de la vie économique nationale. Un débat qui tombe à pic, au moment où le gouvernement français, acculé par une série d'OPA hostiles sur des entreprises françaises comme Arcelor et Suez, se réfugie dans le "patriotisme économique", l'expression employée par le Premier ministre Dominique de Villepin au cours d'une conférence de presse à la suite des rumeurs d'OPA hostile sur Danone. Des affirmations allant dans le sens d'un encouragement des acteurs de la vie économique française à agir conformément à la défense des intérêts de leur pays et se protéger ainsi contre les agressions extérieures des entreprises jugées stratégiques ou situées sur des marchés "sensibles" tels la recherche ou la sécurité des systèmes d'information. Des tentatives d'OPA, faut-il le préciser en outre, venant d'entreprises européennes mais qui ont mis le gouvernement français dans l'embarras en brandissant la patrie en pleine globalisation économique. Cette forme de protectionnisme est évidemment critiquée par certains milieux parce qu'elle vise à bloquer la concurrence externe et risque de raviver la tentation d'un retour aux idéologies nationalistes. Plus libéral à l'extérieur et protectionniste à l'intérieur, la politique économique des Etats-Unis est des plus protectionnistes. Les USA disposent d'un Comité pour l'investissement étranger aux Etats-Unis (CFIUS) chargé d'évaluer les acquisitions d'entreprises américaines et composé de 11 agences US, incluant les départements de la Défense, du Trésor et du Commerce, de même que le département de la Sécurité intérieure. Ils ne se priveraient d'ailleurs pas d'employer les réseaux et technologies informatiques dans le sens de leurs intérêts économiques. En Algérie, les entreprises nationales, qu'elles soient publiques ou privées, sont lésées par rapport aux groupes étrangers sous le prétexte d'un apport d'un savoir-faire et d'un transfert de technologie, selon des chefs d'entreprises. Le partenaire national apporte assez souvent du capital et non un savoir-faire, soutiennent les pouvoirs publics. Un prétexte démonté par le PDG de Cevital pour qui "la technologie s'achète". "On ne peut parler de transfert technologique du moment que tout s'achète maintenan", clame-t-il. Le PDG de Sim, Tayeb Ezzraïmi, illustre à cet effet un cas de reprise d'entreprises publiques par le privé national, en citant son expérience réussie dans les eaux minérales en reprenant les unités de Mouzaïa et Beni Haroun dans la wilaya de Blida. Des privatisations souvent décriées comme étant un bradage au profit de groupes étrangers et où le privé national peine à être considéré comme un partenaire crédible.
Abandon de la souveraineté dans l'économie
L'entrée en vigueur de l'accord d'association de l'Algérie avec l'Union européenne est différemment appréciée par les acteurs de la vie économique nationale et partenaires de l'Algérie. Face aux craintes multiples d'organisations patronales et acteurs économiques nationaux, pour qui la partie algérienne est lésée dans l'accord et offre la part belle aux entreprises européennes de s'offrir le marché algérien, Lucio Guerrato, l'ambassadeur de l'Union européenne à Alger, considère pour sa part qu'"on aime parfois agiter le spectre du désastre général pour défendre des intérêts spécifiques". Pour lui, "en présence de la concurrence, le patron ne doit jamais rester immobile et regarder passivement arriver le désastre", en ajoutant qu'"aucune économie au monde ne résisterait non seulement à l'ouverture extérieure, mais aussi à la concurrence interne si les entrepreneurs tomberaient comme des mouches à l'apparition d'un concurrent plus aguerri". Et de considérer cette coopération économique, par le biais d'un ensemble de mécanismes, comme moyen de mieux intégrer l'économie algérienne dans un système mondialisé. Ramant à contre-courant du cours économique ambiant, l'économiste et expert algérien auprès du l'ONU, Mohand Amokrane Cherifi, avait plaidé l'année dernière pour changer le cours de l'histoire économique et sociale du pays, en préconisant le retour au patriotisme économique, et ce en mettant fin à l'abandon de la souveraineté dans l'économie. Pour cet ancien ministre du Commerce sous l'ère du défunt président Houari Boumediene, l'abandon de la souveraineté dans l'économie s'est fait de manière "insidieuse" et a commencé avec la loi sur les hydrocarbures de 1992 autorisant les compagnies étrangères à devenir copropriétaires des gisements existants moyennant un droit d'entrée. L'accord de rééchelonnement de la dette passé avec le FMI dans les années 1994-1995 "imposant" à l'Algérie l'ouverture de son économie, dont la libéralisation des importations et les privatisations, a été le deuxième acte de cette perte de souveraineté, avait estimé M. Cherifi. "Ce processus d'abandon de la souveraineté économique a été caractérisé par un transfert de propriété sur les ressources minières, et d'un transfert des instruments de développement (démantèlement successif des droits tarifaires et non tarifaires, cession d'entreprises publiques...) et d'un transfert des décisions de gestion et de développement vers des centres de pouvoir basés à l'étranger (FMI, Banque mondiale et firmes multinationales). L'accord d'association avec l'UE l'adhésion de l'Algérie l'OMC auront des effets dévastateurs particulièrement sur les entreprises nationales et ses conséquences "dramatiques" sur l'emploi de l'avis de cet expert international, pour qui l'Algérie, "dépossédée de ses ressources et de son appareil de production, sera réduite à un comptoir d'importation de produits étrangers, revenant ainsi à son statut antérieur de colonie sans perspective de développement". Mohand A. Cherifi s'est montré perplexe qu'un pays qui dispose d'une aisance financière avec des réserves de change avoisinant les 50 milliards de dollars, auxquelles il faut ajouter le stock d'or et le fonds de stabilisation des recettes, contre une dette de l'ordre de 20 milliards de dollars, se permet une cession systématique de son patrimoine à des capitaux étrangers. Pour cet expert international, l'expérience des pays industrialisés et des pays dits émergents a montré que le développement ne peut s'opérer qu'en s'appuyant sur le génie national, l'apport étranger direct n'étant requis qu'à titre de complément et de façon minoritaire dans les secteurs stratégiques".


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