Le Salon international du livre d'Alger revient cette année au Palais des expositions des Pins maritimes, à l'est d'Alger, désormais desservi par le tramway. 41 pays prennent part à la manifestation, dont certains pour la première fois comme le Japon et la Chine. «Pour la première fois, le Salon du livre d'Alger accueille les représentants de tous les continents, mis à part l'Australie qui sera là la prochaine fois», a annoncé hier Noureddine Azzouz, responsable de la communication du SILA, lors d'une conférence de presse donnée à la Bibliothèque nationale du Hamma, à Alger. La surface réservée aux stands qui est de 14 000 m² abritera 630 maisons d'édition algériennes et étrangères. «Mon livre, ma liberté» est le slogan choisi cette année pour le SILA, en raison notamment de la célébration par l'Algérie du cinquantième anniversaire de son indépendance. L'édition 2012 du SILA, qui se déroulera du 20 au 29 septembre, est dédiée au journaliste Abdou Benziane, décédé le 31 décembre 2011. «Abdou Benziane, l'homme de culture, était toujours présent dans la préparation des différentes éditions du Salon du livre», a indiqué Hamidou Messaoudi, commissaire du SILA. Mouloud Feraoun et Ahmed Rédha Houhou seront également à l'honneur cette année. «Il s'agit de deux grandes figures pas seulement pour leur contribution au patrimoine littéraire algérien, mais aussi pour leur contribution au lourd tribut payé durant la guerre de Libération», a expliqué Noureddine Azzouz. Ahmed Rédha Houhou et Mouloud Ferroun ont été assassinés l'un par l'armée coloniale, l'autre par l'OAS, respectivement en 1956 et 1960. Le Centre national de recherches historiques, préhistoriques et anthropologiques (CNRPAH) s'est joint pour la première fois au commissariat du SILA pour organiser un colloque sur «La littérature et l'histoire». Une rencontre en hommage à la romancière algérienne Assia Djebar est également programmée. «Assia Djebar a très tôt écrit sur l'histoire et sur la guerre de Libération. Elle est représentative de la littérature algérienne qui a dépassé les frontières. C'est une écrivaine de calibre universel. Nous en sommes fiers», a déclaré Slimane Hachi, directeur du CNRPAH. De son côté, le Centre national de recherche en anthropologie sociale et culturelle (Crasc) participera au SILA avec plusieurs de ses chercheurs. L'Agence algérienne de rayonnement culturel (AARC) animera, pour sa part, plusieurs conférences en marge du Salon sur notamment «Le livre numérique» et «La littérature algérienne et son impact sur les écrits et les écrivains du monde». Yasser Arafat Gana, sous-directeur du livre au ministère de la Culture, a relevé que le «comité» de lecture, composé de représentants de plusieurs ministères dont celui de la Défense nationale, a émis des réserves sur 317 livres. «Ce comité existe depuis 2002 et a une base légale. Nous avons fait des réserves surtout sur des livres religieux. Il ne s'agit pas de livres de littérature ou de philosophie. Nous ne faisons pas d'interdiction. En 2002, nous avions fait des réserves sur 3000 titres», a-t-il précisé. Hamidou Messaoudi n'a pas confirmé la présence de l'ancien président Chadli Benjedid pour signer ses mémoires (qui vont paraître aux éditions Casbah). «Ce que je sais est que les mémoires de l'ancien président de la République ne seront pas disponibles lors du Salon», a-t-il dit. Des mémoires qui seront publiés à la mi-octobre. Le commissaire du Salon a annoncé qu'à partir de 2013, un prix littéraire national sera institué à la faveur du SILA. «Nous devons d'abord définir des critères pour lancer ce prix», a-t-il noté. Interrogé sur la présence de la Syrie, pays secoué par une guerre civile, le commissaire du SILA a précisé que 41 maisons d'éditions syriennes seront présentes aux Pins maritimes. «Elles sont les bienvenues, comme par le passé», a-t-il dit.
