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Marie Joëlle Rupp. Auteure, biographe et journaliste : «Il faut éclairer les consciences»
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Publié dans El Watan le 25 - 09 - 2012

Fille du journaliste, écrivain et militant, Serge Michel, Marie-Joëlle Rupp est biographe et journaliste. Après la mort de son père, en 1997, elle décide de le ressusciter à travers l'écriture d'un livre intitulé Serge Michel, un libertaire dans la décolonisation, réédité par les éditions algériennes APIC. Rencontrée au SILA pour la promotion de son livre hommage, la biographe y revient avec émotion.
-Vous venez de rééditer aux éditions APIC un pathétique roman, en hommage à votre défunt père, Serge Michel, lequel a embrassé la cause nationale...
En effet, c'est un livre en hommage à mon regretté père. C'était un père particulier, un révolutionnaire, anticonformiste et internationaliste. Mon père est parti à ma naissance. Il y a une histoire dans l'histoire. Il est parti à Alger dans les années 1950. Et là, il a tout de suite intégré le mouvement nationaliste en étant recruté par Ferhat Abbas pour la République algérienne. Il était caricaturiste. Il est devenu ensuite secrétaire de rédaction et reporter. C'est comme cela qu'il est rentré dans la lutte nationaliste par l'intermediaire de Boumendjel, qui était son ami. C'est lui qui l'a introduit chez Ferhat Abbas. Quand il y a eu la révolution de Novembre, il est parti. Il s'est retrouvé dans la clandestinité. C'est pour vous montrer toute l'étendue de sa participation. Parce que aujourd'hui, on n'en parle plus.
En 1963, il a animé le premier stage de journalisme à Alger. Il a formé les jeunes journalistes algériens de cette époque-là. Il s'est retrouvé ensuite à Tunis. Il a fait partie de l'équipe d'El Moudjahid. Il a été la voix française de l'émission radio «La voix d'Alger» à Tunis. Il a été le porte-parole du GPRA auprès de la presse occidentale, ce qu'on appelé le Maghreb Circus. Il a fait partie également de la commission cinéma. Il a été scénariste, commentateur des films de popularisation de la lutte. Il est arrivé à Alger à la libération dans les bagages du GPRA. J'ai toujours dit que mon défunt père a été celui qui a substitué au drapeau français le drapeau algérien sur le toit du bâtiment du gouvernement général.
C'est important cela. Dès l'indépendance, il a été recruté par Salah Oundjeli pour recruter les jeunes journalistes pour El Chaâb. Il a été mis au rouage ensuite du journal El Chaâb. Il y a eu, l'année suivante, la formation des journalistes, puis il a fondé le premier journal du soir avec Mohamed Boudia. Plus tard, il mettra en rapport Gillo Pontecorvo et Yacef Saâdi pour la réalisation du film La Bataille d'Alger. Sans oublier sa fonction de conseiller de Visconti sur le tournage de l'Etranger, son amitié avec Rossellini, son travail de scénariste pour l'Oncic et son rôle déterminant dans la collaboration entre l'Italie et l'Algérie pour la formation des jeunes cinéastes algériens. Il a été également l'adjoint de Mohamed Seddik Benyahia pour l'organisation du Festival panafricain.
-Ce livre s'est certes imposé à vous dès la mort de votre père en 1997, mais n'est-il pas également un acte de citoyen afin d'éclairer la conscience et de préserver la mémoire ?
Au départ, je n'avais pas écrit ce bouquin pour la France. Je l'ai fait pour l'Algérie, car mon père était Algérien. Il a reçu la nationalité algérienne. Il est enterré au cimetière d'El Alia. J'ai trouvé que c'est un homme qui a vécu dans un siècle passionnant. Je me suis dit qu'il fallait faire un travail personnel. J'étais frustrée, car je ne l'ai connu que quatre mois avant sa mort. Je l'ai retrouvé alors qu'il avait quitté le M'zab. C'était un moment surréaliste, où en même temps il fallait aller vite. On ne savait pas qui était l'autre. On avait tout à découvrir. Nous appartenions à des univers très différents.
-Dans un passé récent, l'Algérie ne faisait pas partie de votre univers, et aujourd'hui vous avez une autre approche de ce pays...
Tout à fait, je dois avouer qu'avant l'Algérie ne faisait pas partie de mon univers. Aujourd'hui, ce pays prend toute sa place. Pourquoi ? Tout simplement parce que j'ai été formée par des journalistes algériens. A travers mes essais biographiques, axés sur des acteurs et des témoins des guerres d'indépendance, je continue le travail de Serge Michel, et ce, dans d'autres temps et d'autres circonstances avec les risques en moins. Il y a aujourd'hui du travail à faire dans ce sens. Il est important de nos jours de rétablir ce qui était réellement la gouverne coloniale. Il y a du progrès en France pour le Cinquantenaire de l'Algérie. Il y a un tas de gens qui découvrent sur le tard la guerre d'Algérie. Longtemps, on n'en a pas parlé. Je crois même du reste qu'en Algérie on n'a pas trop parlé de la guerre d'indépendance sur plusieurs aspects pendant très longtemps. Pour en revenir à la France, pays que je connais mieux, dans le programme scolaire c'était très fluctuant. On commence vraiment maintenant à en parler de façon beaucoup plus précise, même sous certains angles. Là où on bute terriblement, c'est ce qu'était réellement la gouvernance coloniale. Il faut continuer à travailler pour éclairer les consciences.
-Vous avez effectué un travail d'historienne alors que vous êtes juriste de profession...
Cela a été très difficile de regrouper tous les éléments. Alors, voilà comment j'ai travaillé pour Serge Michel. J'avais une valise, c'était la malle aux trésors. Mon père avait perdu beaucoup de documentations le concernant, car il avait souvent fui en catastrophe. Dans cette fameuse valise, j'ai trouvé des articles de presse, des autofictions. Il fallait aussi démêler le vrai du faux. C'était très difficile. J'ai complété avec un travail à partir d'écrits historiques plus rigoureux que possible afin de tenir à distance mon personnage. A partir de là, j'ai complété avec des dizaines d'interviews d'acteurs et de témoins de la guerre de libération ; il faut faire par la suite un travail d'historienne, alors que je ne suis pas historienne mais juriste. J'ai essayé de présenter un travail rigoureux en le faisant lire également à des acteurs et à des témoins afin qu'on corrige les erreurs. Il ne s'agissait pas de faire un travail de fond historique, mais de comprendre l'engagement de cet homme. Je voulais montrer un homme en mouvement. Je voulais comprendre les ressorts de la lutte anti-colonialiste, je voulais comprendre et répondre à la fois.


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