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«Sauver des personnages illustres de l'oubli»
Entretien avec Marie-Joëlle Rupp, biographe
Publié dans Le Midi Libre le 25 - 10 - 2007

Fille du journaliste, écrivain et militant anticolonialiste Serge Michel, Marie-Joëlle Rupp est biographe et journaliste. Après la mort de son père, survenue en 1997, elle s'est mise en quête de témoignages le concernant. Et c'est en voulant lui rendre hommage qu'elle estime qu'elle lui a redonné vie à travers l'écriture. Ecrire pour elle est un défi, une victoire sur le temps et un pied de nez à la mort.
Fille du journaliste, écrivain et militant anticolonialiste Serge Michel, Marie-Joëlle Rupp est biographe et journaliste. Après la mort de son père, survenue en 1997, elle s'est mise en quête de témoignages le concernant. Et c'est en voulant lui rendre hommage qu'elle estime qu'elle lui a redonné vie à travers l'écriture. Ecrire pour elle est un défi, une victoire sur le temps et un pied de nez à la mort.
Midi Libre : Vous êtes l‘auteur de «Vinci soit-il» et de «Serge Michel, un libertaire dans la décolonisation». Quel lien y a-t-il entre les deux œuvres ?
Marie Joëlle Rup : L‘une et l‘autre sont des œuvres biographiques. L‘une comme l‘autre s‘intéressent à des utopistes, des hommes engagés dans le combat pour la décolonisation, contre le racisme et toute forme de ségrégation. Ce sont des personnages flamboyants, passionnés et désintéressés. Ils demeurent peu connus du grand public, c‘est pourquoi il m‘importe de les sauver de l‘oubli car l‘Histoire est sélective, elle ne retient que ce qui l‘intéresse selon des critères bien établis. En outre, ils ont en commun l‘Algérie. Rappelé en 1956, le chanteur Claude Vinci déserte après avoir assisté aux massacres des populations de douars de Kabylie. Il devient porteur de valises pour la Fédération de France. Serge Michel, engagé avant même l‘insurrection dans le mouvement nationaliste comme rédacteur et caricaturiste dans La République algérienne, l‘organe de presse de l‘UDMA, rejoint Tunis en 57 où il collabore à la propagande du FLN. Il deviendra algérien à l‘indépendance et contribuera à l‘édification de la jeune République algérienne en tant qu‘homme de presse et homme de culture. Il repose aujourd‘hui à El Alia après des obsèques nationales à Alger en juillet 1997.
J‘ajouterai que, dans la foulée, j‘ai rassemblé quelques portraits d‘Algériens au parcours particulièrement remarquable, dans un ouvrage à ce jour inédit. Parmi eux, Arezki Metref, Derri Berkani, Nadia At Mansour. J‘en ai publié des versions condensées dans la revue Algérie, littérature, action, aux éditions Marsa.
Il est question aussi d‘un troisième livre qui se situe dans la même trajectoire. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
Il s‘agit de la biographie d‘un pionnier de l‘anticolonialisme. Je ne peux vous en dire davantage pour le moment. Elle devrait être publiée en 2009. Il s‘agit à travers tous ces personnages de tenter de comprendre les mécanismes de l‘engagement politique et d‘en saisir les limites.
Ce sont des œuvres de journaliste, d‘écrivain, d‘historien ou des trois
à la fois ?
Tout cela à la fois. Au journalisme, j‘emprunte sa méthode de collecte puis de traitement des informations — recherche et sélection des documents écrits ou audiovisuels, entretiens. Mais le biographe dispose aussi d‘une certaine liberté de création dans le traitement de son sujet. Par le choix d‘un fil conducteur, par l‘éclairage qu‘il opère sur tel ou tel aspect de la vie de son personnage, il le modèle à sa convenance tout en restant bien évidemment assujetti aux matériaux dont il dispose. Il emprunte enfin au travail de l‘historien par ses recherches sur le contexte historique dans lequel évolue son personnage, par le travail de synthèse auquel il se livre à partir d‘une ample documentation.
Tout cela exige à la fois une certaine distance par rapport à son sujet et une certaine proximité dans l‘approche intuitive du personnage. Le fait d‘être la fille de Serge Michel aurait pu me desservir, mais le fait de ne l‘avoir connu que quatre mois avant sa mort m‘a permis au contraire de garder la distance nécessaire à une certaine objectivité.
Quelles sont les raisons qui ont motivé votre intérêt pour Claude Vinci ?
J‘ai rencontré Claude Vinci pour la sortie de son ouvrage Les Portes de fer, publié au Temps des Cerises et celle de son double CD Quarante ans de chansons. Je l‘ai interviewé en cette occasion pour la revue Actualités et culture berbères. Nous avons sympathisé. Il a souhaité lire la biographie encore inédite que j‘avais consacrée à mon père, Serge Michel, un libertaire dans la décolonisation. Il l‘a lue en une nuit. Le lendemain, il me demandait d‘écrire la sienne. Celle-ci est parue en 2006, au Temps des cerises, préfacée par Gilles Perrault. Claude est l‘un des fleurons de la chanson Rive gauche, la chanson à texte des années 1950-60. Toute sa vie est placée sous le signe du combat. A 12 ans, au maquis dans le sillage de ses parents résistants pendant la Seconde Guerre mondiale, contre ceux qu‘il nomme « les SS français» durant la guerre d‘indépendance, sur le terrain des luttes syndicales ensuite, Claude Vinci s‘est battu sur tous les fronts où la liberté se trouvait menacée.
Quels aspects de la vie de votre père vous ont le plus interpellée ?
Lucien Douchet, alias Serge Michel, est né en 1922 dans une famille ouvrière rouge, à Saint-Denis dans la région parisienne. Il prendra le pseudonyme de Serge Michel, en référence aux révolutionnaires Victor Serge et Louise Michel, dès son arrivée à Alger au début des années 1950. Il se lie d‘amitié avec Kateb Yacine, Jean Sénac et surtout Ali Boumendjel qui l‘introduit auprès de Ferrat Abbas, à l‘UDMA. Il adhère au mouvement et travaille comme journaliste et caricaturiste à La République algérienne. Après l‘insurrection, il s‘engage dans les rangs du FLN, devient membre de la commission cinéma du GPRA, rejoint l‘équipe du Moudjahid et sera la voix française de l‘émission radio La Voix de la République algérienne à Tunis. Plume de Ferhat Abbas à Tunis, il sera encore l‘attaché de presse de Patrice Lumumba en 1960 au Congo. A l‘indépendance, il organise le premier stage de formation pour les journalistes algériens puis fonde et dirige le quotidien Alger ce soir. Il sera aussi scénariste pour l‘Office national pour l‘Industrie et le commerce cinématographique (ONCIC). Il a collaboré au tournage de L‘Etranger de Visconti, d‘après l‘œuvre de Camus, mis en relation Gillo Pontecorvo et Yacef Saadi pour la réalisation du film La Bataille d‘Alger. Ami du cinéaste italien Roberto Rossellini, il travaillera dans les studios de son fils à Rome. Plus tard, on le retrouve au Congo de Sassou Nguesso où il fonde un quotidien et forme là encore les journalistes, avant de partir en Guinée Bissau faire fonction de conseiller culturel auprès de Luis Cabral. Voici, succinctement, les grandes lignes de sa biographie. Ce qui marque dans cet itinéraire, c‘est cette capacité à se trouver là où se fait l‘événement et ce désir impératif d‘échapper à la médiocrité du quotidien qui le pousse à fuir sans cesse. Sa vie toute entière est placée sous le signe de la quête.
Serge Michel a rencontré de grands hommes tels que Kateb Yacine, Jean Sénac, les frères Boumendjel. Reste-t-il des traces concrètes de ces rencontres ?
Il y a aussi Lumumba, Che Guevara, Amilcar Cabral et bien d‘autres. Qu‘appellez-vous «traces concrètes» ? Des preuves ? C‘est de notoriété publique pour qui connaît cette époque. Sénac parle de Serge dans son Journal Alger. Kateb Yacine, Senac, Ali Boumendjel, sauveur Galliero, Serge … tout ce petit monde arpentait alors la Casbah en refaisant le monde. Dans la biographie de Serge, je publie une photo prise à Stanleyville en septembre 1960 sur laquelle figurent Lumumba, Serge et Omar Oussedik. Dans son roman, Nour le voilé, paru au Seuil en 1982, mon père témoigne de ses rencontres, de ses amitiés. Même si les noms sont masqués, on reconnaît aisément les personnages.
«Vinci Soit-il», biographie de Claude Vinci, chanteur, auteur, déserteur, Marie-Joëlle Rupp, préface de Gilles Perrault, Le Temps des cerises, 2006
«Serge Michel, un libertaire dans la décolonisation», Marie-Joëlle Rupp, préface de Jean-Claude Carrière, IbisPress, 2007
Midi Libre : Vous êtes l‘auteur de «Vinci soit-il» et de «Serge Michel, un libertaire dans la décolonisation». Quel lien y a-t-il entre les deux œuvres ?
Marie Joëlle Rup : L‘une et l‘autre sont des œuvres biographiques. L‘une comme l‘autre s‘intéressent à des utopistes, des hommes engagés dans le combat pour la décolonisation, contre le racisme et toute forme de ségrégation. Ce sont des personnages flamboyants, passionnés et désintéressés. Ils demeurent peu connus du grand public, c‘est pourquoi il m‘importe de les sauver de l‘oubli car l‘Histoire est sélective, elle ne retient que ce qui l‘intéresse selon des critères bien établis. En outre, ils ont en commun l‘Algérie. Rappelé en 1956, le chanteur Claude Vinci déserte après avoir assisté aux massacres des populations de douars de Kabylie. Il devient porteur de valises pour la Fédération de France. Serge Michel, engagé avant même l‘insurrection dans le mouvement nationaliste comme rédacteur et caricaturiste dans La République algérienne, l‘organe de presse de l‘UDMA, rejoint Tunis en 57 où il collabore à la propagande du FLN. Il deviendra algérien à l‘indépendance et contribuera à l‘édification de la jeune République algérienne en tant qu‘homme de presse et homme de culture. Il repose aujourd‘hui à El Alia après des obsèques nationales à Alger en juillet 1997.
J‘ajouterai que, dans la foulée, j‘ai rassemblé quelques portraits d‘Algériens au parcours particulièrement remarquable, dans un ouvrage à ce jour inédit. Parmi eux, Arezki Metref, Derri Berkani, Nadia At Mansour. J‘en ai publié des versions condensées dans la revue Algérie, littérature, action, aux éditions Marsa.
Il est question aussi d‘un troisième livre qui se situe dans la même trajectoire. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
Il s‘agit de la biographie d‘un pionnier de l‘anticolonialisme. Je ne peux vous en dire davantage pour le moment. Elle devrait être publiée en 2009. Il s‘agit à travers tous ces personnages de tenter de comprendre les mécanismes de l‘engagement politique et d‘en saisir les limites.
Ce sont des œuvres de journaliste, d‘écrivain, d‘historien ou des trois
à la fois ?
Tout cela à la fois. Au journalisme, j‘emprunte sa méthode de collecte puis de traitement des informations — recherche et sélection des documents écrits ou audiovisuels, entretiens. Mais le biographe dispose aussi d‘une certaine liberté de création dans le traitement de son sujet. Par le choix d‘un fil conducteur, par l‘éclairage qu‘il opère sur tel ou tel aspect de la vie de son personnage, il le modèle à sa convenance tout en restant bien évidemment assujetti aux matériaux dont il dispose. Il emprunte enfin au travail de l‘historien par ses recherches sur le contexte historique dans lequel évolue son personnage, par le travail de synthèse auquel il se livre à partir d‘une ample documentation.
Tout cela exige à la fois une certaine distance par rapport à son sujet et une certaine proximité dans l‘approche intuitive du personnage. Le fait d‘être la fille de Serge Michel aurait pu me desservir, mais le fait de ne l‘avoir connu que quatre mois avant sa mort m‘a permis au contraire de garder la distance nécessaire à une certaine objectivité.
Quelles sont les raisons qui ont motivé votre intérêt pour Claude Vinci ?
J‘ai rencontré Claude Vinci pour la sortie de son ouvrage Les Portes de fer, publié au Temps des Cerises et celle de son double CD Quarante ans de chansons. Je l‘ai interviewé en cette occasion pour la revue Actualités et culture berbères. Nous avons sympathisé. Il a souhaité lire la biographie encore inédite que j‘avais consacrée à mon père, Serge Michel, un libertaire dans la décolonisation. Il l‘a lue en une nuit. Le lendemain, il me demandait d‘écrire la sienne. Celle-ci est parue en 2006, au Temps des cerises, préfacée par Gilles Perrault. Claude est l‘un des fleurons de la chanson Rive gauche, la chanson à texte des années 1950-60. Toute sa vie est placée sous le signe du combat. A 12 ans, au maquis dans le sillage de ses parents résistants pendant la Seconde Guerre mondiale, contre ceux qu‘il nomme « les SS français» durant la guerre d‘indépendance, sur le terrain des luttes syndicales ensuite, Claude Vinci s‘est battu sur tous les fronts où la liberté se trouvait menacée.
Quels aspects de la vie de votre père vous ont le plus interpellée ?
Lucien Douchet, alias Serge Michel, est né en 1922 dans une famille ouvrière rouge, à Saint-Denis dans la région parisienne. Il prendra le pseudonyme de Serge Michel, en référence aux révolutionnaires Victor Serge et Louise Michel, dès son arrivée à Alger au début des années 1950. Il se lie d‘amitié avec Kateb Yacine, Jean Sénac et surtout Ali Boumendjel qui l‘introduit auprès de Ferrat Abbas, à l‘UDMA. Il adhère au mouvement et travaille comme journaliste et caricaturiste à La République algérienne. Après l‘insurrection, il s‘engage dans les rangs du FLN, devient membre de la commission cinéma du GPRA, rejoint l‘équipe du Moudjahid et sera la voix française de l‘émission radio La Voix de la République algérienne à Tunis. Plume de Ferhat Abbas à Tunis, il sera encore l‘attaché de presse de Patrice Lumumba en 1960 au Congo. A l‘indépendance, il organise le premier stage de formation pour les journalistes algériens puis fonde et dirige le quotidien Alger ce soir. Il sera aussi scénariste pour l‘Office national pour l‘Industrie et le commerce cinématographique (ONCIC). Il a collaboré au tournage de L‘Etranger de Visconti, d‘après l‘œuvre de Camus, mis en relation Gillo Pontecorvo et Yacef Saadi pour la réalisation du film La Bataille d‘Alger. Ami du cinéaste italien Roberto Rossellini, il travaillera dans les studios de son fils à Rome. Plus tard, on le retrouve au Congo de Sassou Nguesso où il fonde un quotidien et forme là encore les journalistes, avant de partir en Guinée Bissau faire fonction de conseiller culturel auprès de Luis Cabral. Voici, succinctement, les grandes lignes de sa biographie. Ce qui marque dans cet itinéraire, c‘est cette capacité à se trouver là où se fait l‘événement et ce désir impératif d‘échapper à la médiocrité du quotidien qui le pousse à fuir sans cesse. Sa vie toute entière est placée sous le signe de la quête.
Serge Michel a rencontré de grands hommes tels que Kateb Yacine, Jean Sénac, les frères Boumendjel. Reste-t-il des traces concrètes de ces rencontres ?
Il y a aussi Lumumba, Che Guevara, Amilcar Cabral et bien d‘autres. Qu‘appellez-vous «traces concrètes» ? Des preuves ? C‘est de notoriété publique pour qui connaît cette époque. Sénac parle de Serge dans son Journal Alger. Kateb Yacine, Senac, Ali Boumendjel, sauveur Galliero, Serge … tout ce petit monde arpentait alors la Casbah en refaisant le monde. Dans la biographie de Serge, je publie une photo prise à Stanleyville en septembre 1960 sur laquelle figurent Lumumba, Serge et Omar Oussedik. Dans son roman, Nour le voilé, paru au Seuil en 1982, mon père témoigne de ses rencontres, de ses amitiés. Même si les noms sont masqués, on reconnaît aisément les personnages.
«Vinci Soit-il», biographie de Claude Vinci, chanteur, auteur, déserteur, Marie-Joëlle Rupp, préface de Gilles Perrault, Le Temps des cerises, 2006
«Serge Michel, un libertaire dans la décolonisation», Marie-Joëlle Rupp, préface de Jean-Claude Carrière, IbisPress, 2007


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