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Violences sexuelles faites aux femmes: "oser enfin en parler..."
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Publié dans El Watan le 09 - 10 - 2012

Depuis le début de l'année en cours et selon un rapport de la police judiciaire de la gendarmerie nationale, 190 algériennes ont été victimes d'un viol individuel ou collectif, soit plus de 24 viols par mois.
Hassiba Cherabta, psychologue clinicienne et présidente de la SARP constate: « la société ne condamne pas l'homme agresseur, la loi ne protège pas la femme violentée ». Dans l'entretien qui suit, elle nous livre son analyse sur le phénomène du viol dans notre pays. Pour elle ,il est temps de sensibiliser les femmes sur le fait que la violence sexuelle ,n'est pas une fatalité.


« Elles traversent la vie en se sentant coupables, rejetées, perdues… »

Quelle est la part de responsabilité des victimes sachant que beaucoup d'entre elles ne dénoncent pas leur violeur?
Je pense que ces femmes ne dénoncent pas par peur, non par complicité dans laquelle il y a une part de responsabilité. Pour la femme violée, il s'agit surtout de la peur d'être accusée, condamnée, stigmatisée… d'être accusée de complicité qui risque de la condamner, la rejeter, la déshonorer, elle et sa famille. Aussi elle risque d'être punie pour un crime qu'elle n'a pas commis, la punition peut la mener à la mort. C'est un sujet tabou, où le non dit pèse et gène. La loi ne protège pas ses femmes et la société les condamne. Ces femmes préfèrent se taire. Un silence imposé par la société et infligé par la honte, mais la souffrance est toujours derrière, Elles entretiennent un mépris d'elles-mêmes et traverse la vie en se sentant coupables, rejetées, perdues…

On communique encore très peu sur la violence en général et la violence faites aux femmes, en particulier. Sommes-nous inhibés à ce point ?
Beaucoup de personnes, si ce n'est pas la majorité des membres de notre société, considère que frapper un enfant ou une femme est un acte normal et accepté. Selon la loi et la société la femme est mineure, et les mineurs on doit les punir et les frapper pour corriger leurs comportements qui ne correspondent pas aux normes imposées par la collectivité, sans avoir le droit de protester. La femme elle- même victime, devient coupable, puisqu'elle annule cet acte et ne le dénonce pas. Quand les femmes révèlent l'agression qu'elles ont subie, c'est plus souvent à un proche ou à une amie.
La société ne condamne pas l'homme agresseur, la loi ne protège pas la femme violentée mais la presse n'en parle pas ou peu, car ça n'attire pas le lecteur ou l'auditeur. Aussi, les femmes qui en parlent sont accusées (et non définies) de féminisme.

"Elles ne sont pas nombreuses les familles qui soutiennent leurs filles..."

Quel est le rôle que doivent jouer les spécialistes et l'Etat pour remédier au phénomène de la violence sexuelle ?
Les spécialistes et les acteurs de la société doivent collaborer avec les médias pour que les cas de violence faite aux femmes soient abordés et analysés sur tous les plans (relationnel, social, psychologique, judiciaire, religieux…) pour permettre à la collectivité d'en apprendre davantage sur le sujet, ce qui mènera vers la protection de ces femmes dans le présent mais surtout prévoir et empêcher ces actions dans le futur.
La violence contre les femmes se transmet à travers les générations dans les familles et dans les communautés et renforce d'autres formes de violence propagées dans la société. La douleur et la souffrance de ces femmes les poussent dans plusieurs cas à se laisser mourir sur le plan réel et psychique.
Dans quelle mesure, l'Etat (avec ses instituions sécuritaires, judiciaires et thérapeutiques…) et les spécialistes sont coupables et responsables ?
-S'ils ne placent pas un dispositif qui permet d'offrir des services d'aide disponibles en cas d'agression.
-S'ils ne mettent pas en place une procédure simple qui pourrait intervenir rapidement pour protéger la femme contre son agresseur.
-S'ils ne promulguent pas des lois plus en faveur des femmes victimes de violences.
-S'ils n'amènent pas les auteurs de violence à la justice pour les punir.
-S'ils n'encouragent pas les médias et les journalistes à rapporter les statistiques sur la violence faite aux femmes à l'échelle locale ou nationale, et les pousser à analyser les causes et condamner les agresseurs directs et indirects.
-S'ils justifient ou excusent cette violence, en se référant aux traditions et à la religion.
-S'ils ne participent pas à la prévention de la violence faite aux femmes par le biais de l'école, les médias, les spécialistes (psychologues, sociologues, éducateurs, religieux, médecins…).
-S'ils ne dispensent pas une information et une éducation contre les violences et pour le respect d'autrui qui pourrait commencer dès le jeune âge, pour les filles et les garçons.
-S'ils ne sensibilisent pas les femmes adultes sur le fait que les violences faites aux femmes ne sont pas une fatalité.

Est-ce que la SARP détient des chiffres sur le nombre de femmes violentées ou violées, Si oui, combien de cas reçoit votre structure chaque jour ou chaque mois ?
Nous n'avons pas un grand nombre, car nous avons seulement deux centres de prise en charge qui reçoivent tout venant (surtout les enfants) et pas spécialement des femmes en souffrance à cause de la violence conjugale ou domestique. Dans la plupart des cas, cette violence n'est pas la cause directe de la demande d'aide psychologique et elles n'en parlent pas qu'après un long parcours de psychothérapie.

Comment les familles des victimes perçoivent-elles le viol ou simplement la personne violée?
Les familles souffrent (de l'acte de viol, de déshonneur, de jugement de la société…) mais elles se protègent en condamnant et en rejetant la victime, elle n'accepte pas cet acte déshonorant et elle essaye de le réparer par la punition (la maltraitance physique et moral…parfois la punition mène à la mort) et/ou la rupture avec la victime, qui endure une double peine : en plus d'être violée, elle est répudiée et livrée à elle-même. Elles ne sont pas nombreuses les familles qui soutiennent leurs filles et les aident à surmonter ce trauma.


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