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Contrôler le foot pour contenir la foule
Opa de l'état sur les clubs
Publié dans El Watan le 12 - 10 - 2012

Face à la faillite financière des équipes professionnelles, l'Etat a décidé de s'en remettre à Sonatrach pour assainir les comptes de quatre clubs... en attendant l'arrivé de nouveaux investisseurs.
L'Etat est de retour dans le foot et il a chargé la plus riche des entreprises nationales, Sonatrach, de revenir aux commandes du plus ancien club d'Algérie, le MCA. Cette décision, applaudie des deux mains par les supporters du club qui avaient décidé, cet été, de marcher sur la Présidence si rien n'était fait pour aider leur équipe, a fait réagir les plus hautes autorités du pays. «L'Etat a eu peur de la réaction des supporters du Mouloudia, raconte Farid Aït Saâda, journaliste sportif au quotidien Le Buteur. Il a préféré éteindre le feu et a ordonné à Sonatrach de reprendre en main le club de Bab El Oued, qu'il connaît très bien, puisque le MCA était dans le giron des pétroliers au début de la réforme du sport, mise en place dans les années 1980, et que cette collaboration n'a pris fin qu'en 2008, sur décision de l'association d'El Mouloudia.» Cette injonction venue d'en haut va coûter à Sonatrach 300 millions de dinars, ce qui représente… le passif du club. Une somme qui semble largement à la portée de la plus importante entreprise d'Etat. «Je suis prêt à mettre immédiatement 500 millions de dinars dans les caisses du club, promet Amar Brahmia, président du MC Alger/CSA (club sportif amateur). Sonatrach garantira à l'avenir une bonne gouvernance du club.»
Un os
Dans un premier temps, l'entreprise pétrolière a décidé de prendre en charge quatre clubs. Dans un esprit d'équilibre régional, les responsables ont opté pour un club de l'Ouest (MC Oran), un club de l'Est (CS Constantine), un club du Centre (MC Alger) et un club du Sud (JS Saoura). Elle a aussi mis à contribution ses filiales pour ne pas se voir reprocher un conflit d'intérêt et éviter d'être en infraction avec la loi qui interdit à une personne physique ou à une entreprise d'être propriétaire de plusieurs clubs. Mais la stratégie mise en place par Sonatrach connaît déjà des ratés, essentiellement avec le Doyen. L'entreprise doit faire face à un conflit ouvert avec l'ancien président du club, Omar Ghrib. Cet ex-chauffeur de l'ancien président du club, le Dr Messaoudi, mène une véritable bataille médiatique pour décrédibiliser le nouveau patron du club sportif amateur, Amar Brahmia, qui chapeaute le club de football du MCA.
Cette situation retarde l'arrivée de l'entreprise dans la gestion de l'équipe de foot, en dépit de toutes les décisions prises par les pouvoirs publics. «Ce qui se passe au Mouloudia va être étudié à la loupe par les investisseurs potentiels, remarque Abdelkader Drif, ancien président du Mouloudia. L'Etat aurait dû faire le ménage au sein du club avant de faire appel à Sonatrach, d'autant que la personne qui entrave la reprise en main du MCA par la compagnie pétrolière, tente de monnayer son départ. On parle de 25 milliards de dinars !»
Malgré de nombreux appels du pied, les sociétés nationales et les industriels ne se sont pas précipités pour investir dans le football. Seul exception à la règle, Ali Haddad, PDG de l'Entreprise des travaux routiers, hydrauliques et bâtiment (ETRHB Groupe Haddad) et patron de presse, qui a racheté l'USM Alger, l'autre club de Bab El Oued, et qui, à coups de centaines de millions, s'est offert les joueurs les plus chers du championnat d'Algérie. «Le cas Haddad est un cas à part, explique un ancien cadre de l'USMA. Il a accepté d'investir à perte et en contrepartie l'Etat en reconnaissance lui accorde des contrats pour ses sociétés.»
Donnant, donnant
D'où le retour de Sonatrach dans le football, qui doit constituer une sorte de laboratoire du professionnalisme et permettre la mise en place de véritables mécanismes de gestion performants, qui assure la transparence et la viabilité des clubs. Lors d'une conférence de presse tenue au mois d'août, le président de Sonatrach, Abdelhamid Zerguine, avait dévoilé la mission que l'Etat avait assignée à l'entreprise pétrolière. Il avait estimé que ce retour dans les affaires du football devait être considéré comme «une contribution de Sonatrach pour que notre football retrouve son lustre d'antan et parvienne à hausser son niveau dans le concert des nations, notamment avec la nouvelle ère du professionnalisme». Mais en faisant appel à une entreprise publique pour s'occuper de la gestion d'un club, l'Etat souligne aussi l'échec de la politique de professionnalisation mise en place par les instances du football, et critique la précipitation avec laquelle cette décision a été prise sur injonction de la FIFA, sous peine de voir les équipes algériennes interdites de participer aux compétitions internationales. «Le message est clair, souligne Kheireddine Zetchi, président du Paradou AC, l'Etat tire les conclusions de ce qu'il considère comme un échec de la libéralisation du secteur sportif et a décidé de revenir à une gestion publique du football. Cette décision souligne aussi à mon avis l'échec de la gestion sportive par la société civile.»
Faillite
Cette initiative de l'Etat commence à faire grincer des dents les présidents de club qui réclament, à leur tour,,l'intervention de l'Etat pour que leurs clubs soient rachetés par des entreprises nationales. «Les présidents de club veulent le beurre et l'argent du beurre, ironise un journaliste sportif. Ils veulent que l'Etat rachète à prix d'or des clubs qui ne valent pas un centime mais en même temps, ils veulent continuer à siéger au sein du conseil d'administration, alors qu'ils sont responsables de la faillite de leurs équipes.» Autre mécontent : le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, qui tente coûte que coûte de sauver son projet. Il a organisé une série de réunions avec les responsables des clubs des trois régions du pays, après qu'ils aient brandi la menace du boycott du championnat. Une rencontre est prévue cette semaine avec le ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Tahmi, pour trouver des solutions à leurs revendications.
Les inquiétudes des responsables de club se sont accentuées devant la situation de quasi -faillite à laquelle ils sont confrontés. «Les présidents ont raison d'être inquiets, explique Abdelhamid Berchiche, ancien ministre de la Jeunesse et des Sports. Le retour de Sonatrach dans le football est une excellente chose. Elle permettra d'introduire plus de rigueur dans la gestion, mais elle risque aussi de créer de l'instabilité dans le championnat. C'est pour cela que je plaide pour que les autorités incitent les pouvoirs publics, les représentants de différentes entreprises à venir investir dans le football.»


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