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Le rationnement drastique du crédit au secteur privé en Algérie : pourquoi ?
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La dernière Note de conjoncture de la Banque d'Algérie traitant des «Tendances monétaires et financières au premier semestre 2012» se félicite du niveau atteint par le crédit octroyé au secteur privé à la fin du premier semestre 2012.
Elle déclare qu'à «fin juin 2012, les crédits bancaires au secteur privé atteignent 2121 milliards de dinars, excédant l'encours des crédits au secteur public (1893 milliards de dinars), en situation d'augmentation de la part relative des crédits à moyen et long termes à 65,21%.
Ainsi, le dynamisme des crédits bancaires à l'économie traduit, dans une certaine mesure, l'amélioration de la structure et des conditions de financement, notamment suite au soutien financier apporté par l'Etat aux PME. De plus, le canal crédits bancaires reste potentiellement important en matière de financement de l'investissement productif et de la croissance en Algérie, mettant en avant le rôle désormais accru des banques commerciales dans le développement de crédits sains à l'économie.»
Qu'en est-il en réalité ?
Les données existantes en la matière permettent de relativiser ces affirmations. Celles de la Banque mondiale concernant cette question sont constituées à partir des données de la Banque d'Algérie. Elles ont l'avantage de permettre la comparaison avec les autres pays. Elles sont calculées par rapport au PIB (Produit intérieur brut) et donnent une idée précise du niveau des crédits accordés au secteur privé dans sa grande variété (ménages et entreprises).
1. Avant de parler du secteur privé, il y a lieu de fixer l'évolution de son importance relative dans notre économie. Ce secteur représentait 41,7% en 2000 et 51,7% de la production nationale tous secteurs confondus en 2010. Mais si on raisonne hors hydrocarbures, le secteur privé représentait 76,6% en 2000 et atteint 86% en 2010. Dans tous les cas, ce secteur a gagné 10 points en importance relative au cours de la dernière décennie. Hors des hydrocarbures, la privatisation de l'économie est quasi-totale. Elle ne s'est pas effectuée par la privatisation du secteur public, mais par la croissance des entreprises privées, en nombre et en production. Le nombre de PME a connu une croissance de 130% entre 2003 et 2011. Mais face à cette croissance, le financement bancaire des activités s'est-il réellement adapté à cette nouvelle situation ?
2. Les données de la Banque d'Algérie montrent que la part du secteur privé dans les crédits accordés à l'économie s'élève à 52,8% en 2011. Les banques privées ont assuré 14,3% de ces crédits. Quant aux banques publiques, elles ont orienté 54,5% de leurs crédits en direction du secteur public. Dans leur portefeuille, le secteur privé reste relativement minoritaire. Dans les crédits reçus par le secteur privé, les banques privées ont participé à hauteur de 26,8%.
3. Deux indications importantes montrent que l'accès au financement reste difficile pour toutes les activités du secteur privé en Algérie. La première indication vient des résultats du Doing Business 2012 qui classe les pays en fonction des facilités de création des entreprises, selon différents critères. Pour 2011, l'Algérie a été classée 136e sur 184 pays, alors que la Tunisie se voit au rang de 55e et l'Egypte 95e. Autant dire qu'en matière de création d'affaires, l'Algérie n'offre pas une bonne image. Les procédures, les délais et les coûts liés à la création d'entreprise restent relativement très élevés par rapport aux autres pays. Mais l'aspect qui semble encore plus difficile, en Algérie, concerne l'octroi de crédits, pour lequel elle se place 138e face à la Tunisie (89e) et l'Egypte (72e).
Pour l'image internationale, créer une activité économique et trouver son financement n'est pas une sinécure en Algérie. L'autre indication nationale vient du Recensement économique, dont les premiers résultats ont été publiés par l'ONS en décembre 2011, qui a comporté un volet relatif aux contraintes vécues par les entreprises. Pour les investissements, l'enquête montre que «seulement 3,5% des entreprises déclarent avoir les emprunts bancaires comme principale source de leur financement. Néanmoins, 21,7% des entreprises employant entre 50 et 249 salariés ont eu recours à des emprunts bancaires». Par ailleurs, on relève que «88,2% des entreprises tous secteurs confondus déclarent s'autofinancer». Comment peut-on bâtir une économie moderne en obligeant les entreprises à s'autofinancer ? Et comment peut-on s'attendre à une forte croissance dans ces conditions ?
4. Par rapport aux autres pays du monde, qu'en est-il du financement accordé au secteur privé ?
Quand on examine les données du monde, on est surpris (en tant qu'économiste) de constater que l'Algérie qui affiche un niveau d'aisance financière sans précédent dans son histoire, se permettant le luxe d'accorder des prêts de l'ordre de 5 milliards de dollars au FMI (El Watan du 13 octobre 2012), affiche en même temps un niveau des plus faibles du financement de son secteur privé ! Qu'on en juge. Le tableau ci-contre constitué à partir des données de la Banque mondiale est assez instructif. L'Algérie n'a accordé comme crédit, en 2011, au secteur privé, que l'équivalent de 14,78% de son PIB. Elle se classe à la 148e place à ce titre. Son taux de crédit est inférieur même à celui des pays les plus pauvres au monde (Mali, Mauritanie…).
En 2011, l'Algérie avec son taux de 14,8% est très en-dessous des niveaux de la Tunisie et du Maroc dont les taux de crédit sont supérieurs à 70% du PIB. Ces chiffres donnent une idée des possibilités de financement non utilisées en Algérie.
5. Quand on analyse l'évolution du taux de crédit au cours des deux dernières décennies, on est frappé par la faible évolution du taux de crédit accordé au secteur privé en Algérie. Au cours de la décennie 1990, le taux de crédit était largement inférieur à 10% du PIB. Au cours de la dernière décennie, il a naturellement augmenté un peu sans dépasser les 15% et sans atteindre la moyenne mondiale de presque 130%. Pourquoi une telle situation ?
6. Cette particularité de l'Algérie par rapport à tous les critères (pays développés, pays en développement, pays moyens, pays pauvres, pays rentiers) ne s'explique pas objectivement, sauf à dire que le monopole public de la sphère bancaire (malgré l'ouverture aux banques privées et la relative croissance de leur activité) n'autorise pas le développement du secteur privé, au-delà d'un niveau qu'il est le seul à définir, et pourquoi ? Ce comportement hypothèque le développement du pays, en rendant oisives des surliquidités financières détenues par les banques publiques et en empêchant l'épargne du pays de se transformer en capital. Bien sûr, il y a d'abord la faiblesse du réseau bancaire algérien.
Selon les données de la Banque mondiale, en 2010 l'Algérie ne compte que 5,2 agences pour 100 000 habitants adultes quand la Tunisie en compte 16, le Maroc 21, la Corée du Sud 19 et la France 43,3. En Algérie, beaucoup d'investissements restent à réaliser par les banques elles-mêmes pour moderniser et densifier leur réseau commercial. D'un autre côté, à leur décharge, les banques publiques peuvent rétorquer que la faiblesse relative des crédits accordés aux entreprises provient de leur faible transparence. Si cette faible transparence pouvait se justifier à une certaine époque, est-il possible de développer une économie moderne avec des acteurs principaux (entreprises) qui passent leur temps à cacher leurs véritables ressources vis-à-vis de l'Etat, du fisc, de la Douane, des directions du travail, des banques et des consommateurs ? Là est la véritable question peut-être.
Notes :
Banque d'Algérie (2012), Note de conjoncture 2e semestre 2012, octobre 2012
Banque d'Algérie (2012), Rapport 2011, Evolution économique et monétaire en Algérie, mai 2012, 153 p.
Banque mondiale (2012), WDI, octobre 2012
Banque mondiale (2012), Doing business, 2012
Ministère de l'Industrie et de la PME, et de la promotion de l'investissement, Bulletin statistique de la PME du n°1 au n°20 (septembre 2012)
ONS, Premier recensement économique - 2011 - Résultats préliminaires de la première phase, Collections Statistiques N° 168/2012
ONS, Comptes économiques, 2000-2010, juin 2012.


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